Accueil Maïs

Dans le rétroviseur… et à l’aube d’une nouvelle saison: trois nouvelles spécialités herbicides maïs

Le désherbage des parcelles de maïs n’a pas toujours été aussi parfait qu’espéré, au printemps 2017. Les conditions climatiques ont pesé dans la balance. Pour ce printemps, la lutte contre les mauvaises herbes compte de nouveaux « outils ».

Temps de lecture : 4 min

Avant de faire un rapide tour d’horizon des nouvelles spécialités disponibles sur le marché, dressons une rapide rétrospective de la saison dernière. Après un mois de mars plus sec que la normale, le mois d’avril a également été très peu arrosé ce qui a permis aux premiers semis de démarrer vers le 10-15 avril pour le maïs grain et de se poursuivre jusqu’à la fin avril après d’excellentes conditions de préparation de sol.

Les semis de maïs fourrage ont débuté vers le 15-20 avril en bonnes conditions. Fin avril, pratiquement toutes les parcelles de variétés demi-précoces à tardives étaient semées tandis que les semis de variétés précoces se sont poursuivis jusqu’au 10 mai environ. Des semis plus tardifs après ray-grass ont été réalisés en conditions très sèches.

Les levées étaient généralement bonnes à très bonnes à l’exception des parcelles semées après ray-grass qui ont été souvent beaucoup plus irrégulières.

Un désherbage complet compliqué en 2017

Les conditions sèches de la fin mai et de début juin n’ont pas été propices à une efficacité optimale des traitements de préémergence et post-précoce. Le fait que le sol soit resté sec en surface durant les mois de mai et les deux premières décades de juin a réduit très fortement l’efficacité des produits agissant par le sol.

À la suite de cette sécheresse, il n’était pas rare de rencontrer des insuffisances contre quelques adventices telles que panics, digitaires, renouées des oiseaux. De plus, des levées tardives (chénopodes notamment) sont parfois apparues et ont pu occasionnellement concurrencer la culture.

Trois nouveautés

Commercialisé par Nufarm, Nagano contient 100 g de bromoxynil et 100 g mésotrione par litre. Il se présente sous forme d’une dispersion huileuse (OD).

Il est agréé en postémergence du stade 2e jusqu’au stade 6e feuille visible du maïs à la dose maximum de 1 l/ha. De par sa composition, c’est un herbicide de post précoce à large spectre anti-dicotylée. Outre les adventices contrôlées par la mésotrione, il est également efficace contre les renouées liserons, gaillets gratteron, mercuriales et surtout contre les matricaires repiquées. Il devra cependant être complété sur géraniums et graminées. La présence du bromoxynil apporte un effet « booster » sur la destruction de la plupart des dicotylées ce qui lui confère un atout important dans les schémas sans terbuthylazine.

Appliqué à la dose de 0,8 l/ha en mélange, ce produit peut être associé à la plupart des antigraminées. Il convient toutefois d’éviter son utilisation avec Equip.

Également mis sur le marché par Nufarm, Kideka vient s’ajouter à la longue liste des herbicides contenant 100 g de mesotrione (Callisto, Osorno, Starship). Il s’agit comme ses trois principaux concurrents d’une suspension concentrée agréée à la dose de 1,5 l/ha du stade 2 à 8ème feuille visible du maïs. Sur base des essais menés au Cipf, l’efficacité de ce produit est semblable à celle des spécialités précitées.

Troisième nouveauté, Maïster Power TC Max est une association proposée par Bayer Cropscience. Cet herbicide contient 15 g de cyprosulfamide, 30 g de foramsulfuron, 1 g d’iodosulfuron-méthyl et 10 g de thiencarbazone méthyl par litre. Agréé à la dose de 1,5 l, du stade 2e jusqu’au stade 6e feuille visible, il se présente sous forme d’une dispersion huileuse.

On retrouve dans ce produit les matières actives présentes dans le Monsoon active auxquelles est ajouté un antidicotylée spécifique, l’iodosulfuron-méthyl. En comparaison avec ce produit, l’apport de l’iodosulfuron-méthyl permet d’élargir le spectre d’action sur les matricaires repiquées et pensées. En désherbage post précoce, il est utilisé à la dose de 0,8 l à 1 l en association avec un produit à base de tembotrione, mesotrione ou sulcotrione complété par un racinaire. Il s’agit également d’un très bon partenaire dans les schémas sans terbuthylazine.

G. Foucart, F. Renard, J-P. Mazy et M. Mary,

Centre pilote maïs, Cipf, Ucl, Louvain-la-Neuve

A lire aussi en Maïs

Les clés du choix variétal pour le sud du sillon Sambre-et-Meuse

Maïs Le Cipf et le Cpl-Vegemar collaborent à l’étude de variétés de maïs les plus adaptées aux régions agricoles du sud du pays. Près de quarante variétés très précoces à demi-précoces ont été évaluées l’an dernier, dans un réseau qui leur est spécialement dédié, et les résultats obtenus ont été comparés avec ceux des années antérieures. En voici la synthèse, ainsi que les recommandations associées, pour opérer un choix optimal, ce printemps.
Voir plus d'articles