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Pucerons, taupin et pyrale: quelles solutions privilégier face à ces insectes ravageurs du maïs?

Mort de plantule, retard de croissance ou encore perte de rendement… La présence d’insectes sur une parcelle de maïs n’est pas sans conséquence pour la culture en place. Heureusement, des solutions – préventives ou curatives – existent pour maîtriser leurs attaques, lorsque cela s’avère nécessaire.

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En ce début d’année, le Centre indépendant de promotion fourragère (Cipf) a parcouru la Wallonie en vue de livrer ses « conseils de printemps en culture de maïs » à de nombreux agriculteurs. À l’occasion de ces réunions, Guy Foucart s’est notamment intéressé à la lutte contre les principaux ravageurs du maïs que sont les pucerons, le taupin et la pyrale.

Pucerons : suivre les avertissements

Deux pucerons sont fréquemment identifiés en culture de maïs. Le premier, Metopolophium dirhodum, se tient à la face inférieure des feuilles du maïs. Il sécrète une salive toxique qui freine durant plusieurs semaines le développement des racines et des parties aériennes des plantules. En conséquence, les épis récoltés en automne seront plus petits et insérés plus bas sur les plantes.

D’une taille adulte de 2 mm, le plus souvent dépourvu d’aile, M. dirhodum se reconnaît par sa couleur vert amande pâle et les bandes longitudinales d’un vert plus prononcé qu’il arbore sur le dos. Ses cornicules et pattes sont non colorées.

Le second nuisible, Sitobion avenae, se rencontre sur les différents niveaux foliaires de la culture. D’une couleur assez variable (vert foncé, parfois brun à rose jaunâtre), il porte des antennes et cornicules noires. Les individus adultes, parfois ailés, mesurent environ 2 mm. Le maïs tolère nettement mieux la présence de S. avenae que de M. dirhodum, en témoignent les seuils d’intervention repris au tableau 1.

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Afin d’informer les agriculteurs quant à la nécessité d’intervenir contre ces pucerons, le Centre Pilote Maïs a constitué un réseau d’avertissement actif de fin mai à début juillet.

« Le réseau d’avertissement pucerons permet d’éviter les traitements inutiles », rappelle Guy Foucart.
« Le réseau d’avertissement pucerons permet d’éviter les traitements inutiles », rappelle Guy Foucart. - J.V.

Dès que les seuils d’intervention sont atteints dans une région, les agriculteurs sont invités à aller visiter leurs parcelles et, sur base de la grille des seuils d’intervention, peuvent prendre la décision de traiter si nécessaire. Dans ce cas, Okapi, à 1,25 l/ha, est le seul moyen de lutte disponible sur le marché (tableau 2).

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Taupin : vigilance après prairie

Les taupins peuvent également impacter sérieusement la culture de maïs, surtout après retournement d’une prairie permanente ou semi-permanente. C’est en réalité la larve de cet insecte, d’une couleur jaune paille et d’une taille de 3 à 25 mm, qui cause des dégâts en perforant la tige des plantules à la base du collet, entraînant de ce fait leur mort.

Face à ce ravageur, aucune solution curative n’est disponible. Seuls les moyens de lutte préventifs (tableau 2) tels que le traitement de semences (Sonido) ou l’application de microgranulés (Sherpa) portent leur fruit. Cette dernière option serait à privilégier pour son efficacité, d’autant plus que l’avenir du Sonido, un néonicotinoïde, est incertain.

Guy Foucart recommande également d’éviter les semis trop précoces et profonds. Après retournement de prairie, il existe un risque élevé tant pour le maïs que pour d’autres cultures.

Pyrale : sans danger

Au champ, la pyrale du maïs se détecte par la présence de sciure, de bris de tiges et de chenilles dans les tiges. En effet, la pyrale adulte pond ses œufs sous les feuilles du maïs et, après éclosion, la larve passe une partie de sa vie dans les plantes, avant de devenir chrysalide. C’est également dans les résidus de maïs, laissés au champ après récolte, que les larves en diapause passent l’hiver.

La pyrale de maïs est notamment responsable de bris de tige.
La pyrale de maïs est notamment responsable de bris de tige. - Cipf

En Belgique, il n’y a toutefois aucune raison de s’inquiéter. Le nombre de larves présentes est toujours nettement inférieur au seuil de nuisibilité (1 larve/plante). Aucun traitement n’est donc nécessaire.

La pyrale du maïs se détecte aussi par la présence de sciure sur les plants.
La pyrale du maïs se détecte aussi par la présence de sciure sur les plants. - Cipf

Si des dégâts ont été observés, un broyage fin des cannes de maïs permet de diminuer considérablement la population diapausante. À cet effet, plusieurs constructeurs de matériel de récolte, à l’image de Kemper et de son Stalkbuster, se penchent sur le développement de broyeur faisant partie intégrante du bec d’ensilage.

J.V.

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