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Concours prairie-épeautre: des résultats satisfaisants malgré la sécheresse

Cette année encore, le Comice agricole de Neufchâteau organisait son traditionnel concours en prairie pâturée et en épeautre. Le jury, composé de membres du Comice et d’agronomes, était réparti en 5 commissions chargées de juger les différentes parcelles situées sur les communes de Léglise, Neufchâteau, Libramont, Fauvillers, St-Hubert et Vaux-sur-Sûre.

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Les commissions s’étaient concertées pour juger les parcelles d’une manière identique. 34 prairies pâturées et 29 épeautres étaient en compétition. Les critères de classification et leur importance sont repris dans le tableau 1.

Les parcelles classées en première catégorie ont obtenu une cote d’au moins 86/100.

Les prairies

Les prairies sont donc jugées sur base de 3 critères (cfr. Tableau 1). En « qualité de la flore », les 60 points sont répartis en 3 volets : 20 points pour la présence de bonnes graminées, 20 points pour la présence de légumineuses et 20 points pour l’absence d’adventices.

En raison des conditions climatiques difficiles de cette année dues à la sécheresse, la qualité des prairies est moyenne. Ainsi seulement 41 % des parcelles visitées ont été classées en première catégorie. C’est surtout la qualité de la flore qui a fait défaut dans les parcelles de deuxième catégorie. De manière générale, le trèfle blanc s’est montré plus discret que les autres années et l’on observe moins de refus, la sécheresse y étant certainement pour quelque chose… Il faudra surveiller les plantes à racines pivotantes (pissenlits, rumex…) et les chardons qui risquent de se développer les années à venir car les plantes ont souvent mieux supporté la sécheresse que les autres plantes.

Au niveau de la fertilisation, les principaux résultats sont repris dans le tableau ci-dessous. Remarquons que 56 % des éleveurs ont fertilisé leurs prairies avec un engrais minéral et 47 % ont apporté de la fertilisation organique. Notons que 31 % des éleveurs n’ont apporté aucune fertilisation.

Malheureusement, les données relatives aux quantités d’azote apportées n’ont pas été étudiées car beaucoup d’informations étaient manquantes.

Les épeautres

Les différentes commissions ont évalué les épeautres inscrites sur les communes du Comice agricole de Neufchâteau.

– Les variétés :

La variété Cosmos est la plus répandue dans les parcelles visitées, celle- ci représente 69 % ensuite Serinite à 14 % et Zollernspelt à 13 %.

La variété Cosmos domine toujours dans les emblavements.

– La date de semis :

Dans 62 % des cas, la date de semis était située entre le 04/10 et le 18/10. Pour le reste des parcelles suivies (38 %) la date de semis allait jusqu’au 31/10. Il est recommandé de semer son épeautre entre début octobre et début novembre pour avoir le meilleur compromis entre le potentiel de rendement et les risques culturaux. C’est surtout la récolte du précédent qui influencera la date de semis.

– La densité de semis :

La densité moyenne de semis était de 191 kg/ha. La densité de semis variait entre 175 et 200 kg/ha. Notons que 65 % des agriculteurs ont semé leur épeautre à 200 kg/ha.

En Ardenne, il est conseillé d’avoir une densité de semis comprise entre 300 et 325 grains/m².

- Le précédent :

Dans 65 % des cas, le précédent était une prairie temporaire. Il y avait d’autres précédents comme le maïs (14 %), l’épeautre (3 %) et l’avoine (3 %). 14 % des agriculteurs n’ont pas renseigné le précédent.

– La fertilisation :

En moyenne, 110 unités d’azote/ha ont été apportées. La fertilisation azotée variait entre 45 et 143 unités d’azote/ha. 62 % des agriculteurs ont apporté plus de 100 unités d’azote.

Des essais menés au Centre de Michamps par le Cra-w nous montrent qu’un apport de 50 unités d’azote au redressement et 50 unités d’azote à la dernière feuille est le meilleur compromis entre l’efficacité et le coût.

Notons qu’un apport d’engrais de ferme est toujours bénéfique à long terme et permet des économies importantes.

Pour assurer un bon contact entre les racines et le sol et une meilleure absorption des éléments nutritifs (phosphore), un passage du rouleau à la sortie de l’hiver est conseillé. Ce passage se fera sur un sol ressuyé.

– Protection phytosanitaire :

Dans 93 % des cas, un herbicide a été utilisé. Les 7 % restant sont des épeautres conduits en agriculture biologique. Un fongicide a été utilisé dans 69 % des cas et un régulateur dans 79 % des cas.

En agriculture raisonnée ou biologique, le passage de la herse étrille permet un désherbage efficace sur des adventices jeunes.

Finalement, 79 % des parcelles ont été classées en 1ère catégorie et 21 % en 2e catégorie.

Des résultats satisfaisants

Malgré les conditions climatiques particulièrement éprouvantes pour les cultures et les prairies, les résultats de ce concours sont des résultats satisfaisants avec près de 41 % des prairies et 79 % des épeautres classées en première catégorie.

Notons que les rendements moyens en épeautre sur des parcelles suivies par le Centre de Michamps sont de 7,4 t/ha. Les résultats de ce concours seront communiqués aux agriculteurs. Ceux – ci pourront également bénéficier de conseils d’experts afin d’améliorer encore leur conduite culturale.

Bernes Aude, Crémer Sébastien

Centre de Michamps

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