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L’humus, le meilleur ami du jardinier

Ce n’est pas un scoop, l’humus est important pour le sol de nos potagers. Tous les manuels de jardinage et sites d’information le rappellent. Mais qu’est-ce que l’humus ? Pourquoi est-il si important ? Comment améliorer mon potager grâce à l’humus ? Réponses dans cet article.

Temps de lecture : 4 min

Il ne faut pas confondre humus et matières organiques ! Dans le sol, surtout dans la couche des premiers décimètres de sol, nous trouvons de la matière organique (MO).

Comprendre la matière organique

Celle-ci comprend les MO fraîches, les MO en cours de transformation et les MO stables. Les résidus de culture, les engrais organiques et composts, la flore et la faune du sol, les micro-organismes sont des MO fraîches. Ces matières sont transformées chimiquement et biologiquement.

La MO stable ainsi produite est l’humus. L’humus est stable, oui, mais c’est relatif. Dans nos conditions belges, nous constatons que 2 % de l’humus du sol est décomposé chaque année. Le produit de la décomposition est libéré dans le sol. Il donnera des matières minérales à nouveau disponibles pour la croissance des plantes. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme écrivait Lavoisier.

Un sol plus stable

La teneur en humus influence toutes les propriétés du sol.

L’humus améliore les liens entre les particules qui constituent le sol. Ces liens permettent une meilleure stabilité du sol. C’est très important pour le jardinier et pour ses voisins. Le sol plus stable supporte mieux l’effet des pluies et orages qui martèlent la surface. En restant en place, les risques de coulées de boue sont réduits, c’est tout bénéfice pour les voisins aussi. Plus stable, le sol pourra aussi mieux retenir l’eau et mieux la mettre à disposition des plantes en cas de période sèche.

Les argiles du sol et l’humus constituent le complexe argilo-humique. C’est sur ce complexe que des éléments fertilisants pourront se fixer. Avec les pluies de chez nous, c’est extrêmement important. Le calcium, le magnésium, le potassium et le sodium, notamment, resteront à disposition des plantes et ne seront pas lessivés par l’eau en hiver. L’humus renforce cette capacité de rétention aussi bien en sols argileux qu’en sols sablonneux.

Améliorer le sol du potager

Pour augmenter la teneur du sol en humus, nous pouvons agir de plusieurs manières complémentaires :

Augmenter les apports en MO fraîches

En rendant au sol les débris végétaux de nos légumes, en apportant du fumier ou du compost, nous augmentons la quantité de MO fraîche dans le sol. Assez logiquement, ces matières pourront servir de base pour la formation d’humus.

Renforcer l’activité formatrice d’humus

Il s’agit d’améliorer le rendement de la transformation de MO fraîche en MO stable. La nature des MO fraîches est importante. Les résidus de culture et les composts de déchets verts, matières végétales, donnent les meilleurs résultats, avec un coefficient de 0,5 à 0,7. Les fientes d’oiseaux, résidus contenant peu de matières végétales, apportent peu d’humus ; leur coefficient est de 0,1. Les autres matières recyclées se situent entre ces deux extrêmes. Le compost de déchet ménager a un coefficient de 0,15 à 0,3 selon sa composition.

Réduire les facteurs de dégradation de l’humus

Facile à dire, mais difficile à faire. Ce sont les conditions climatiques et le type de sol qui sont les facteurs déterminants. D’un autre côté, un sol bien décompacté permet une meilleure minéralisation de l’humus et une meilleure fertilité du sol. Mais aussi, donc, une plus forte décomposition du stock d’humus présent. C’est très difficile à déterminer avec précision. Les spécialistes considèrent que dans nos conditions belges, en moyenne 2 % de l’humus se minéralise chaque année.

Ne pas travailler le sol plus profondément que nécessaire. D’abord, c’est du travail inutile et énergivore. Ensuite, en travaillant une trop grande épaisseur de sol, nous diluons l’humus dans un plus grand volume de terre minérale. Le taux d’humus et donc la stabilité vis-à-vis de l’effet des pluies et orages diminue. Quelle profondeur travailler ? Si nous cultivons des carottes, des racines de chicons, et autres plantes qui ont besoin de 20 centimètres pour s’épanouir, ce sera 20 centimètres. Si les seuls légumes cultivés sont des légumes feuilles, on peut réduire la profondeur travaillée. Travailler signifie décompacter, cela peut être un bêchage ou un simple décompactage.

Pour augmenter le taux d’humus, ce sont les apports de matières de qualités qui seront donc augmentés.

Enfin, vu les pourcentages et les masses importantes concernées, l’évolution du taux d’humus, à la hausse comme à la baisse, ne se fait que sur de longues périodes. Nous ne la constatons qu’après des dizaines d’années.

F.

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