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Une bien vide assiette...

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Depuis plusieurs années déjà, le glyphosate fait la une de l’actualité un peu partout dans le monde. Accusé par ses détracteurs, notamment, de « tuer les sols cultivés et les micro-organismes qui y vivent », ce désherbant, dont le plus célèbre représentant est le Round-Up de Monsanto, ne laisse pas indifférent, que l’on soit pour ou contre son utilisation. Outre les citoyens et autres associations de défense de l’environnement, déjà fortement impliqués dans le débat, les politiques se sont également mêlés de cet épineux dossier. Particulièrement en Belgique, où cette substance a mis en lumière l’imbroglio politique régnant à son sujet depuis plusieurs années déjà. Jugez plutôt : les Régions interdisent l’utilisation des désherbants chimiques à base de glyphosate par les particuliers tandis que le Gouvernement fédéral maintient leur commercialisation… Avant de finalement acter leur retrait des rayons dès le 1er  janvier prochain.

Les agriculteurs européens, eux, se demandent si une législation similaire ne viendra pas aussi changer leurs méthodes de travail. En effet, l’Europe peine à se prononcer sur le sort du glyphosate, certains États membres plaidant pour son retrait du marché, d’autres pour son maintien. Qu’importe si des alternatives existent ou non…

Quant aux consommateurs, cela fait déjà quelque temps que certains se sont tournés vers les produits issus de l’agriculture biologique, souvent considérée comme plus respectueuse de l’environnement. Or, c’est sans compter sur le cuivre, composant principal de la bouillie bordelaise notamment, utilisé comme bactéricide et fongicide dans ce mode de production. Malgré les dangers qu’il présente, son blason n’a nullement besoin d’être redoré auprès des consommateurs. Car très rares sont ceux qui en connaissent les usages agricoles.

L’Europe, elle, se pose de plus en de question au sujet des produits à bases de cuivre. Et si elle autorise leur utilisation pour 7 années supplémentaires, il s’en est fallu de peu pour que l’inverse se produise. En effet, l’Agence européenne pour la sécurité des aliments avait quelque temps auparavant souligné que « les composés issus du cuivre utilisés dans l’agriculture présentent des risques pour l’environnement et la santé des sols ». Eux aussi sont en sursis… En témoignent les nouvelles limites fixées par les autorités, conditions sine qua non à toute utilisation.

Au regard de ces situations, à la fois différentes et similaires, nos concitoyens sont en droit de s’interroger. Conventionnel ? Bio ? Glyphosate ? Cuivre ? Que choisir ? À tout un chacun de s’informer et de se faire sa propre opinion ! Mais sans oublier que les produits de protection des plantes, utilisés selon des normes strictes, sont destinés à préserver les rendements et, par conséquent, notre sécurité alimentaire. Avant d’accuser leurs utilisateurs de divers maux, qu’ils se soient tournés vers l’agriculture conventionnelle ou biologique, souvenons-nous surtout que sans eux, notre assiette serait bien vide…

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