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Sur la voie de la résilience

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Comme chaque année, Îles de Paix fera rimer mi-janvier et solidarité avec pour thématique la rencontre entre agriculteurs belges et béninois.

C’est dans ce contexte qu’en novembre dernier, Cécile Schalenbourg et Cédric Saccone, deux agriculteurs belges, sont partis au Bénin à la rencontre de familles de producteurs de la région de l’Atacora. Dans cette région, où Îles de Paix accompagne directement plus de 2.500 ménages, 4 familles sur 10 sont confrontées à des problèmes d’insécurité alimentaire.

L’occasion était donc belle pour appréhender la rencontre entre deux univers, et avoir l’avis de ces deux agriculteurs sur les actions menées par l’ONG pour soutenir une agriculture familiale durable.

Cédric Saccone a pu longuement échanger avec ses homologues béninois sur leur réalité agricole. « La leur n’est pas toujours facile, tout comme la nôtre ! Ils sont heureux de faire leur métier et ont considérablement amélioré leur quotidien grâce à toutes les techniques agricoles qu’ils ont pu mettre en place. »

Quant à Cécile Schalenbourg, elle s’est intégrée à un groupe de femmes du village de Nouagou dans la région de Cobly. « Les paysannes abattent un travail phénoménal. Elles sont très solidaires. Elles s’associent à quatre ou cinq pour travailler et vendre le produit de leur travail au marché. Elles se lancent dans de nombreuses activités, comme la production de beurre de karité, de fromage de soja, de couscous de fonio… Ces produits à haute valeur ajoutée sont vendus au marché. Leur épargne est ensuite mise en commun pour solutionner des problèmes particuliers ou collectifs. »

Une expérience enrichissante pour nos ambassadeurs qui ont pu prendre conscience à travers leurs échanges, que, malgré les différences de nos modèles agricoles, les enjeux de l’agriculture familiale sont sensiblement identiques au Nord et au Sud. Comment maintenir un sol vivant ? Comment protéger l’écosystème des changements climatiques ? Comment poursuivre nos activités de génération en génération ?…

Des thématiques très actuelles pour une agriculture wallonne mais aussi européenne qui tend à oublier ses fondements en privilégiant une vision agro-industrielle au détriment de notre modèle familial.

Toutefois, nombreuses sont les initiatives à vouloir protéger ce modèle en rapprochant consommateur et producteur. Mais au-delà de ses choix et de son pouvoir d’achat, le citoyen dispose d’un autre levier : l’aménagement d’espaces nourriciers. C’est par ce biais que le citoyen pourra se réapproprier son alimentation tout en posant des choix durables ! Préserver coûte que coûte notre souveraineté alimentaire et œuvrer auprès des populations à la gagner sont donc deux combats intimement liés ! Là où un modèle détricote le tissu agricole familial, il y aura toujours des mouvements engagés, de solidarité pour le préserver et nous mener sur le chemin de la résilience.

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