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40 jours sans viande: le secteur riposte avec «40 jours, 40 menus locaux»

Trop, c’est trop. La campagne « 40 jours sans viande » a soulevé un tollé général au sein du monde agricole. Basé sur de faux arguments, le mouvement a aussi fait bondir le ministre de l’Agriculture, René Collin, qui s’appuie sur l’Apaq-w pour y répondre avec « 40 jours de menus locaux ».

Temps de lecture : 4 min

La réponse du secteur agricole ne s’est pas fait attendre et dénonce les dangers de la campagne des « jours sans viande ». Les chiffres sur lesquels se base cette dernière sont erronés et non-adaptés à notre type d’agriculture, essentiellement familiale.

C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. En plus de véhiculer une image négative des éleveurs wallons auprès du public, ce type de message est dangereux pour notre économie. Sans parler de la santé des consommateurs (en quantité raisonnable, la viande fait partie des aliments de base de notre alimentation). Le ministre wallon de l’Agriculture parle « d’une forme de mépris pour les 9.000 agriculteurs implantés au sud du pays ».

C’est pour lutter contre cette désinformation et cette nouvelle attaque méprisante et méprisable que Eené Collin a donné mission à l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité d’inviter les consommateurs à privilégier pendant 40 jours (et plus) les produits de nos régions.

Un projet interactif porté par des ambassadeurs engagés

Le mouvement est appuyé par trois ambassadeurs bien connus du grand public : Julien Lapraille, ex-candidat de Top Chef attaché aux produits du terroir, Eric Boschman, sommelier et fine bouche, et Gerald Watelet, cuisinier de l’émission « Un gars, un chef ». Les trois hommes se relaieront sur la page Facebook « 40 jours, 40 menus locaux », ainsi que sur les comptes Instagram et Twitter homonymes, pour proposer chaque jour un menu complet et une boisson à base de produits de chez nous.

Grâce aux réseaux sociaux, l’initiative (qui connaît déjà un grand succès) est rendue très interactive. Les citoyens sont invités à échanger autour des produits locaux, à partager leurs propres recettes, trucs et astuces culinaires, bonnes adresses…

Un concours est d’ailleurs organisé : réaliser 10 recettes à base des ingrédients proposés durant les 40 jours et en poster les photos sur les réseaux sociaux de la campagne. Le gagnant se verra offrir un dîner concocté par les ambassadeurs du programme et à déguster en leur compagnie. Si le cœur vous en dit…

Un geste citoyen au quotidien

Au-delà de surfer sur la polémique, cette nouvelle campagne veut démontrer qu’il est possible de manger équilibré, sain et varié en consommant des produits locaux. L’accent est mis sur la nécessité pour le citoyen qui se veut responsable, d’avant tout, se renseigner sur l’origine des produits qu’il consomme. Des denrées perçues comme saines ont parfois un impact écologique et économique bien plus important que la viande, tant diabolisée ces derniers temps.

Par exemple, l’avocat, si populaire de nos jours, est produit bien au-delà de nos frotières. Sa culture est intensivement consommatrice en eau, qui est pourtant une ressource précieuse pour les populations locales. Sans parler du transport du fruit qui prend de nombreux jours et est aussi très énergivore.

Ces «40 jours, 40 menus locaux» sont donc l’occasion de changer un peu ses habitudes de consommation, de réduire son empreinte écologie et de soutenir notre économie locale. Et pourquoi pas d’en faire un mode de vie durable ?

S’informer correctement

Un premier soutien envers nos producteurs wallons est de s’informer sur la réalité des faits. Beaucoup d’informations erronées circulent sur les réseaux sociaux et parfois même dans les médias généralistes.

L’agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité s’efforce d’informer au mieux le public. Plusieurs brochures ont été réalisées à cet effet sur le poulet, les œufs, la viande bovine, les produits laitiers… Vous pouvez les retrouver en téléchargement en vous rendant sur www.apaqw.be.

Le Collège des producteurs a également récemment lancé les cellules d’information lait et viande (www.celluleinfoviandes.be). En regroupant observateurs émanant du secteur, du monde scientifique et institutionnel, ainsi que des experts hors secteur agricole, ces deux structures renseignent le plus objectivement et qualitativement possible les citoyens.

Comment consommer local ?

Quelle que soit la province où vous résidez, de nombreux producteurs locaux sont proches de chez vous. Soyez attentifs sur les routes: des panneaux signalétiques indiquent généralement la présence à proximité d’une ferme qui vend ses produits.

La plupart des producteurs sont recensés sur différents sites proposés par l’Apaq-w (www.lecliclocal.be par exemple).

Vérifiez également la présence du logo « Agriculture de Wallonie » apposé sur ce que vous achetez et qui vous permet d’identifier les produits wallons issus de l’élevage, de l’agriculture et de l’horticulture

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