Maïs: des stratégies pour une lutte herbicide optimale? Suivez le guide!
Très présente dans les fermes, la culture de maïs nécessite, outre une excellente implantation et une fertilisation bien dosée, une parfaite maîtrise de la concurence exercée par les adventices. Préémergence, dicotylées annuelles, graminées estivales, vivaces…, le Centre indépendant de promotion fourragère indique la marche à suivre. Des recommandations basées sur une expertise à toute épreuve !
La réussite d’un traitement de préémergence est fortement tributaire de la qualité de préparation de sol et des conditions d’humidité au moment de l’application. Après les printemps 2010 et 2011 très secs en avril-mai qui n’ont offert que peu de possibilités de traiter valablement à ce stade précoce, les cinq dernières années ont offert des conditions optimales et la réussite était au rendez-vous.
Faut-il encore traiter en préémergence ?
La postémergence en présence de dicotylées annuelles
Absence de panics, sétaires, digitaires
Comme l’indique le tableau 3, en présence de dicotylées annuelles, un traitement précoce (stade 4-5e feuille visible) avec Calaris 1 l + Dual Gold 0,7 l ou Successor 1,2 l ou Frontier Elite 0,75 l sera suffisant si les graminées classiques (vulpin, pâturin, jouet du vent…) ne sont pas tallées lors du traitement. D’autres solutions sont également efficaces.
Le Callisto 0,7 l + Gardo Gold 2 l, le Sulcogan 0,75 l ou le Zeus 0,75 l ou le Laudis 1,5 l à 1,6 l associé à l’Aspect T 1,6 l à 1,5 l selon le stade des adventices apportent aussi une solution très efficace. L’Akris à 2 l peut également jouer le rôle de radiculaire. Si les graminées courantes précitées sont présentes, l’ajout de 0,4 à 0,5 l Samson extra 60 OD ou Accent 30 g/ha ou Monsoon active 0,75 l permet de les détruire. Ces antigraminées apportent un complément d’efficacité nécessaire si on se trouve en présence de mercuriales de 4 feuilles et plus et que l’on utilise la mésotrione ou la sulcotrione.
En présence d’amarantes, le Callisto ou le Laudis ont une efficacité nettement supérieure à celle du Zeus (ou Sulcogan). La sulcotrione et la tembotrione sont un peu plus « douces » lorsque les plantes ont une croissance ralentie par un temps frais. Le Zeus s’associe facilement avec les différents partenaires. Son action est un peu plus lente que celle du Callisto et du Laudis qui eux ont l’avantage de détruire plus rapidement des adventices qui seraient un peu plus développées. Leurs efficacités finales sont très proches sur les dicotylées annuelles classiques mais le Laudis est celui qui a la plus faible rémanence sans que toutefois cela ne pose un problème si les conditions sont suffisamment humides pour permettre une bonne efficacité du partenaire radiculaire. Le Laudis à ces doses de 1,5 à 1,6 l revient toutefois un peu plus cher que les deux autres produits à base de sulcotrione et de mésotrione.
Pour les agriculteurs qui souhaitent traiter sans terbuthylazine,
Eviter la présence de matricaire repiquée
En présence de dicotylées et panics-sétaires (hors digitaires)
Le Laudis 1,75 à 2 l + Aspect T 1,6 l peut également donner de très bons résultats contre des flores de dicotylées annuelles associées à des panics, sétaires. Son prix est comparable au mélange triple. Dans les conditions très sèches de 2011, le Laudis, favorisé par une luminosité élevée, avait démontré une efficacité très fiable contre les panics, principale difficulté dans des conditions aussi défavorables.
Les traitements conseillés sans terbuthylazine (tableau 8) peuvent être également complétés par les produits du tableau 5 en fonction des adventices difficiles présentes
Digitaires : Laudis, la seule solution
Bien que nettement moins fréquentes que les terres avec sétaires et panics, les parcelles présentant des digitaires progressent en nombre tout comme les régions affectées. Si le nord du pays est le plus concerné, on rencontre également la digitaire filiforme et occasionnellement la digitaire sanguine dans certaines parcelles de l’Ouest du Hainaut, au nord-est de Liège, en Brabant et surtout dans les sols légers et sablonneux de la région jurassique. La levée de ces digitaires est plus tardive que celles des autres graminées.
Suite à l’interdiction de commercialisation du Clio Elite et de l’Arietta, le Laudis (tembotrione + isoxadifen éthyl) + un antigraminée rémanent (Aspect T, Akris ou Gardo Gold) devient la seule solution de référence contre les flores complexes de graminées estivales avec digitaires filiformes, digitaires sanguines, sétaires verticillées, sétaires vertes et panics pied-de-coq du stade 1 feuille à début tallage par contact. La garantie d’une maîtrise satisfaisante des digitaires filiformes ? Un traitement très précoce pas plus tard qu’au stade tout début tallage des digitaires (tableau 9) !
Et sur panics dichotomes et panic schinzii ?
Essentiellement localisées en régions sablonneuses du nord du pays, en Campine, ces deux graminées se retrouvent depuis quelques années dans quelques régions au sud comme le Pays de Herve et le Brabant wallon.
Le traitement Laudis 2,25 l + Aspect T 2 l ou Akris 2 l a confirmé son excellente efficacité contre ces graminées. En préémergence, en conditions humides, leur destruction était complète en apportant comme radiculaire le Frontier Elite 1,4 l ou Akris 2,25 l.
Sur la base des essais 2016, l’Adengo 0,33 l en préémergence et le Laudis WG 0,45 kg + Akris 2 l + Actirob B 1 l au stade (1 à 3 feuilles des graminées) ont également assuré un contrôle total des panics schinzii.
Enfin, il ressort que le succès d’un traitement en postémergence face à ces nouvelles graminées n’est garanti que par une pulvérisation à des stades très précoces des adventices (maximum au stade deux à trois feuilles étalées à talle 1 cm). Au-delà de ce stade, la destruction devient nettement plus problématique.
Cellule développement du Centre
pilote maïs
Cipf, Ucl, Louvain-la-Neuve