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2018, l’année la plus importante en termes de réduction de l’usage d’antibiotiques

L’année 2018 est caractérisée par la réduction la plus importante de l’utilisation des antibiotiques en médecine vétérinaire depuis 2011.

Temps de lecture : 4 min

La résistance aux antibiotiques est un enjeu majeur de santé publique et animale au niveau mondial. Pour contrer ce phénomène, des objectifs ambitieux pour la réduction d’usage des antibiotiques chez les animaux ont été définis avec l’année 2011 comme année de référence.

Une diminution

supérieure aux objectifs

En 2018, la plupart des résultats recensés sont très positifs, avec une réduction de 12,8% d’utilisation totale d'antibiotique par rapport à 2017. Malgré une augmentation ponctuelle de l’utilisation d’antibiotiques d’importance critique en 2018, la réduction depuis 2011 reste bien supérieure à l’objectif de réduction de 75 % fixé et l’objectif de réduction des antibiotiques dans les aliments médicamenteux déjà atteint en 2017, est encore d’avantage dépassé en 2018.

L’Amcra, le «Centre de connaissance concernant l’utilisation et les résistances aux antibiotiques chez les animaux», a élaboré en 2014 un plan intitulé « Vision 2020 », assorti de trois objectifs concrets de réduction de l’usage d'antibiotiques chez les animaux : une réduction de 50% de l’utilisation totale d'antibiotiques et de 75% de l’utilisation d’antibiotiques d’importance critique2 d’ici 2020, ainsi qu’une réduction de 50% de l’utilisation d'aliments médicamenteux à base d'antibiotiques qui devait être atteinte avant la fin de l’année 2017.

Le 30 juin 2016, l’Autorité fédérale a adopté ces objectifs dans la « Convention entre l’Autorité fédérale et tous les partenaires sectoriels concernés par la réduction de l'usage d'antibiotiques dans le secteur animal », signée par les ministres compétents et 16 organisations sectorielles.

En 2018, des réductions cumulatives de 35,4% et de 69,8% ont été mesurées par rapport à 2011 respectivement pour l’utilisation totale et l’utilisation d’antibiotiques dans les aliments médicamenteux. L’utilisation d’antibiotiques d’importance critique a augmenté en 2018 de 34,4% par rapport à 2017, mais la réduction cumulative par rapport à 2011 reste de 79,1%, donc bien au-delà de l’objectif de 75% de réduction. Cette augmentation ponctuelle est due à une augmentation de l’usage de fluméquine dans les secteurs des poulets de chair et des veaux d’engraissement. Cette situation nécessite des efforts accrus de la part de ces secteurs.

L’engagement du secteur,

un signal positif

Outre les très bons résultats déjà mentionnés, une baisse constante au cours des six dernières années a été observée pour la colistine, avec une diminution cumulative en 2018 de 64,4% par rapport à l’année 2012.

Par ailleurs, le secteur des aliments médicamenteux a arrêté la production des aliments médicamenteux sur base colistine le 1er mai 2019, un signal très positif qui souligne l’engagement constant du secteur. L’utilisation de l’oxyde de zinc comme alternatif temporaire à la colistine3 pour la prévention de la diarrhée du sevrage chez les porcelets, a encore diminué en 2018, avec une réduction cumulative de 55,4% depuis 2015.

Place au Benchmarking

Nouveauté en 2018 : la publication des données d’utilisation des antibiotiques en élevage par secteur pour les porcs, veaux d’engraissement, poulets de chair et poules pondeuses (BelVet-SAC4), collectées dans la base de données centrale Sanitel-Med grâce à l’encodage par les vétérinaires. La réduction de l’utilisation totale d’antibiotiques dans le secteur porcs grâce au benchmarking, est aussi confirmée par les données collectées dans le Registre AB depuis 2014. L’année 2018 a permis une familiarisation avec le système de benchmarking dans les secteurs de volailles et des veaux d’engraissement. « Comme le secteur porcin le montre, le benchmarking contribue à une plus grande prise de conscience des éleveurs et des vétérinaires et aura une influence positive en permettant une réduction supplémentaire de l’utilisation totale d’antibiotiques », affirme le Dr. Fabiana Dal Pozzo, coordinatrice de l’Amcra.

L’antibiorésistance en berne

Il est important de noter que la baisse observée au niveau de l’utilisation des antibiotiques d’importance critique depuis 2011 s'accompagne d’une baisse de l’antibiorésistance vis-à-vis de ces mêmes antibiotiques au cours de la même période. La résistance à l’égard des antibiotiques plus largement utilisés chez les animaux d’élevage reste au même niveau depuis 2011. Il est donc fondamental de poursuivre l’effort de réduction d’utilisation de toutes les classes d’antibiotiques.

Les chiffres obtenus démontrent en outre que la collaboration entre l’Amcra, les autorités et toutes les organisations ayant souscrit à la Convention génère des résultats positifs concrets.

Ceci est une motivation supplémentaire pour toutes les parties concernées qui s’engagent à poursuivre leurs efforts pour une diminution et un usage raisonné des antibiotiques chez les animaux afin de lutter contre l'antibiorésistance.

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