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Le souchet comestible dans le maïs: à identifier et combattre impérativement!

Les résultats des quelques essais en Wallonie sont encourageants. Quiconque découvre la présence de souchet sur une de ses parcelles a intérêt à prendre toutes les précautions utiles et intervenir rapidement pour l’éliminer.

Temps de lecture : 4 min

Le souchet comestible (Cyperus esculentus) appartient à la famille des Cyperacées. Cette plante vivace et envahissante est présente sur tous les continents, à l’origine surtout dans les régions chaudes et humides. Elle s’est entre-temps disséminée aussi dans des régions plus froides. On lui connaît de nombreuses sous-espèces. Certaines sont cultivées pour leurs grands tubercules à saveur douceâtre (région Valence en Espagne) et d’autres à petits tubercules sphériques sont considérées comme adventices à contrôler. L’origine du souchet comestible est incertaine en Belgique. Il aurait été entre autres introduit avec des bulbes de glaïeuls. En Belgique, l’espèce serait présente sur plusieurs milliers d’hectares essentiellement localisés en Flandre très ponctuellement en Hainaut et Pays de Herve.

Bien l’identifier

Le souchet comestible produit des rhizomes qui se terminent par des tubercules ou par des pousses. La tige est triangulaire, d’une hauteur de 25 à 65 cm. Les feuilles sont longues, étroites, vert pâle, sans poils, luisantes et rigides. Abondantes à la base de la tige, les feuilles sont regroupées par trois. L’inflorescence en ombelle est composée de 4-10 rayons terminés chacun par des nombreux épis beiges à roux. Les rhizomes sont blanchâtres à brunâtres de 5-20 cm de longueur et certains produisent des tubercules. Ces derniers sont blanchâtres au début et deviennent presque noirs après une ou deux années. Les tubercules mesurent de 5-15 mm de diamètre.

La lutte préventive est essentielle

Le tracteur et les outils de travail du sol peuvent disperser le souchet sur une ferme en transportant des tubercules entre les parcelles. Il est donc essentiel de bien nettoyer les machines et outils lorsque ceux-ci ont été utilisés dans un champ où le souchet est présent.

Il convient également de prendre toutes les précautions pour ne pas épandre sur des parcelles saines des résidus de récolte ou de la terre provenant de parcelles déjà infestées.

Certains contrats de pommes de terre ou de légumes exigent qu’y figure la mention « la parcelle doit être indemne de souchets ». Quelques parcelles de betteraves infestées par le souchet ont déjà fait l’objet d’un refus d’arrachage par la sucrerie.

Activer les méthodes culturales

L’agriculteur qui possède une parcelle infestée de souchet comestible doit renoncer à cultiver sur celle-ci toute culture susceptible d’exporter de la terre telle que des pommes de terre, des betteraves sucrières ou fourragères, chicorée, légumes racines, plantes à bulbes etc.

Des cultures compétitives (prairies, céréales, maïs) sont recommandées pour ralentir le souchet qui est très sensible au manque de lumière. Les céréales et les prairies peuvent limiter la prolifération du souchet mais ne permettent pas de l’éliminer.

Le maïs étant la seule grande culture qui permet une lutte satisfaisante, il est conseillé de mettre les surfaces concernées en monoculture en espérant ainsi tendre après quelques années vers une éradication.

La préémergence…

L’incorporation renforce très fortement l’efficacité du Dual Gold (1,6 l). La levée peut être réduite de l’ordre de 95 % suite à l’application de ces produits. Après ce traitement de préémergence, une correction avec Callisto 1 l + Onyx 0,75 l peut être appliquée et permet un contrôle quasi voire total des souchets levés après la première application.

… et ensuite en postémergence

Les tubercules de souchet se trouvant à différentes profondeurs dans le sol, l’apparition des plantules est assez étalée dans le temps et la lutte nécessite deux passages. Le premier s’effectue au stade 5 à 15 cm des souchets, vers le stade 5º et 6º feuille visible du maïs. Une destruction de 99 % peut être obtenue avec un traitement Zeus 1 l + Onyx 0,75 l ou Osorno 0,5 l + Zeus 0,5 l + Onyx 0,75 l suivi d’un second traitement appliqué deux semaines après le premier avec Osorno 1 l + Onyx 0,75 l.

L’Onyx, récemment agréé est une suspension concentrée à base de 600 g par litre de pyridate. Suite à l’interdiction d’utilisation du Basagran à partir du 31 décembre 2017, l’Onyx deviendra le produit de référence dans la lutte contre souchet à condition qu’il soit associé à la mésotrione ou la sulcotrione. Son efficacité est supérieure à celle du Lentagran WP contre souchet.

Si ces traitements précités ont pu fournir d’excellents résultats au cours de nos trois dernières années d’essai, d’autres solutions ont été testées mais demandent des essais complémentaires. En effet, nous avons pu observer que différents types existent en Belgique et se distinguent notamment par le feuillage et la taille des tubercules.

Dans les conditions expérimentales des essais mis en place en 2014 à 2016, le Samson extra 60OD et le Laudis ne sont pas suffisamment efficaces face à ce souchet comestible.

Guy Foucart, Fabien Renard, Jean-Paul Mazy

et Michaêl Mary

,

Cellule développement

du Centre pilote maïs

Cipf, Ucl – Louvain-la-Neuve

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