L’avis du maraîcher: les plants de légumes
Les fermes maraîchères peuvent commander leurs plants en mottes pressées chez des fournisseurs spécialisés. Pour des raisons économiques ou organisationnelles, le producteur peut décider de produire lui-même les plants de légumes destinés à son propre usage.


La propre production de plants de légumes peut notamment se justifier pour des petits lots ou pour des productions hors saison pour lesquels les coûts de livraison sont proportionnellement élevés par plante. Pour la production de plants destinés à être vendus dans d’autres entreprises, il convient de répondre aux critères de traçabilités légaux (voir www.favv-afsca.be/professionnels/productionvegetale).
Produire ses propres plants
Les surfaces chauffées
Le terreau
L’entrepôt doit être bien abrité pour plusieurs raisons :
– la chaleur amène une minéralisation de matières organiques et donc une libération d’éléments minéraux qui pourraient induire une phytotoxicité ou une libération excessive d’azote ;
– la lumière dégrade les emballages plastiques ;
– la pluie amène le lessivage des éléments solubles ;
– les limaces et escargots peuvent s’y installer et y pondre.
Les semences
Les semences ne sont pas stockées dans la serre, les variations de température et les risques de condensation y sont incompatibles avec le maintien du pouvoir germinatif.
L’identification des lots est indispensable, elle permet de repérer l’origine de problèmes lors de la levée et de mettre en œuvre les mesures correctrices.
Les lits de semis en pépinière
Pour la production de plants à racines nues, c’est le sol du terrain qui accueille les semis. La première qualité d’un tel terrain est le faible niveau d’enherbement. C’est un point sur lequel nous revenons souvent dans le SB. Un ou plusieurs faux-semis sont requis avant l’implantation de la culture, dès que l’accès au sol sera possible sans risque de compaction. Un voile permet de hâter les levées d’adventices qui seront détruites par un hersage très superficiel (herse étrille) ou thermiquement ou encore chimiquement.
Le semis se fera classiquement en ciblant un excellent contact sol-graine et une faible profondeur de semis.
Le semis en mottes en terrines
Le semis est classique et est recouvert de vermiculite ou de sable clair. La température de germination est mesurée au niveau de la zone de semis et pas uniquement dans l’air : la différence entre ces deux mesures peut être énorme, surtout sur les arrosages ne sont pas à l’eau tempérée.
Pour les semis en terrines, le repiquage en mottes se fait au stade cotylédons bien étalés. Le repiquage se fait en mottes bien humides et est suivi rapidement d’un arrosage pour permettre l’encrage des radicelles.
Après l’élevage, l’endurcissement
L’élevage se fait en conditions de température et d’humidité idéales pour l’espèce cultivée, par exemple 17ºC la nuit et 20ºC le jour. Lors de la plantation à l’emplacement de culture, le climat de l’abri ne sera probablement plus maîtrisé avec autant de précision, le plus souvent il s’agit d’une serre froide ou du plein air.
L’endurcissement est une étape cruciale pour l’avenir de la culture. Durant cette étape de 5 à 7 jours, les plants sont installés dans une ambiance de 10 à 12ºC la nuit et 12 à 15ºC le jour, en veillant à ne pas laisser la motte se dessécher.
Ce n’est qu’après cette étape que les plants seront installés à l’emplacement définitif.