De quoi parlerions-nous, si le Covid-19 n’avait pas existé et n’était venu déglinguer notre monde familier, bouleverser nos petites habitudes et susciter chez nous des interrogations inimaginables ? Nos préoccupations seraient tout autres. La sécheresse de mars et avril serait sur les lèvres de tous les fermiers, laquelle a transformé nos prairies et nos champs inondés en boulevards de béton bosselés. Mon épouse causerait sans fin de football, des play-off de la Pro-League et de l’Euro, au lieu d’observer comme un animal étrange prête à la mordre sa vieille machine à coudre, exhumée du grenier pour confectionner des masques de protection… Comme un torchon dégoulinant et crasseux, le coronavirus a salopé, d’un coup d’un seul, notre vie naïvement colorée par nos soucis quotidiens et les banales actualités. Mais sous la couche des misères d’aujourd’hui, le fond des problèmes récurrents est toujours bien présent, en agriculture et partout ailleurs, dans tous les domaines de la vie… Semblable à une immense roue-cage bourrées d’hamsters affairés, notre société a ralenti pour un temps sa course folle. Pour bientôt la reprendre de plus belle ?
Connaissez-vous la blague de cet Australien qui voulait se débarrasser de son boomerang en le lançant loin de lui ? On devine le résultat… Tordues comme des boomerangs, nos préoccupations d’avant Covid finiront fatalement par nous revenir un jour en pleine figure, dès que les premiers nuages de la crise seront dissipés. En pire, affirment les esprits chagrins ! Le marché du lait risque fort de s’effondrer. Nos patatiers n’ont plus la frite ; leurs contrats se sont...
Article réservé aux abonnés
Accédez à l'intégralité du site et recevez Le Sillon Belge toutes les semaines
Voix de la terre
Et si les frères Grimm, auteurs du conte de Blanche Neige, avaient pu imaginer ne serait-ce qu’une seconde à l’époque que leur histoire n’était pas si irréelle que ça. Je ne parle ni des pommes, ni de la recherche perpétuelle de la beauté.