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Culture de pommes de terre: les premières larves de doryphores

Les premières larves de doryphores ont été observées dans quelques champs. Un éclairage du Cra-w, relayé le 16 juin par la Fiwap, pour agir si nécessaire.

Temps de lecture : 3 min

Ces dernières années, les hivers doux et secs ont favorisé la recrudescence des doryphores dans nos campagnes. L’an dernier, les pontes de mai avaient abouti à l’émergence massive d’une première génération de jeunes adultes à la fin juillet. Dans certains quartiers résidentiels, ces insectes ont été retrouvés en grand nombre.

Ces jeunes adultes ont pondu abondamment, et une deuxième vague d’émergence de jeunes adultes de deuxième génération était attendue fin août – début septembre.

Toutefois, la longue sécheresse a contrarié les émergences. Ces dernières n’ont commencé qu’avec le retour des pluies vers le 10 octobre, et de façon incomplète.

L’hivernation des adultes a lieu dans les 40 premiers cm du sol. Avec le réchauffement du sol en profondeur, les adultes sortent de diapause et vont s’alimenter avant de se reproduire. Les œufs, de couleur jaune orangé, sont déposés par paquets sur la face inférieure des jeunes feuilles. Après environ une semaine, ces œufs éclosent.

Pendant 2 à 3 semaines, les larves vont alors se nourrir des feuilles durant les 4 stades larvaires avant de se nymphoser dans le sol. Après une dizaine de jours, cette nouvelle génération d’adultes émerge. Le cycle total aura ainsi été bouclé en seulement 5 à 6 semaines.

Ne pas confondre œufs ou larves !

Il est important de rappeler que les œufs et jeunes larves de doryphores peuvent être confondus facilement avec les œufs et des larves de coccinelles.

Chez les coccinelles, les œufs sont plus petits et plus allongés. Quant aux larves de coccinelles, elles ne sont pas trapues et ne possèdent pas de ponctuations latérales noires. Et on n’observe pas de dégâts au feuillage comme avec les larves de doryphores !

Dégâts et seuil de traitement

Même si les dégâts de doryphore sont impressionnants, il est important de ne pas céder à la panique à la vue du 1er exemplaire dans sa parcelle. Par son feuillage abondant, la pomme de terre a un pouvoir de compensation et ne sera impactée que si 1 plante sur 4 est défoliée à 25 %.

Dans la lutte, il est préférable de cibler les jeunes larves de la 2e génération. Un traitement sur des lignes non fermées enverra une grande partie du produit au sol. De plus, un traitement insecticide pourra impacter les insectes utiles intervenant dans le contrôle des pucerons. Si une intervention précoce doit être menée, elle devrait se limiter aux foyers ou aux tournières et bords de champ qui sont colonisés en premier lieu et de façon plus intense.

Les produits les plus sélectifs pour les ennemis des pucerons sont à privilégier comme les produits à base d’azadirachtine aussi agréé en bio (Neemazal, 1 traitement par saison) ou le chlorantraniliprole (Coragen, 2 traitements/saison) ; et dans une moindre mesure le spinosad aussi agréé en bio (Tracer, Turbosad, VSM Spinosad : 1 traitement/saison), le cyantraniliprole (Benevia, 2 traitements/saison), l’esfenvalérate (Sumi-Alpha, 1 traitement/saison). Les pyréthrinoïdes sont à envisager en dernier lieu.

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