Bayer CropScience expose ses produits et stratégies pour des cultures saines
Sur sa plateforme démonstrative, située à Houtain-le-Val (Genappe), Bayer CropScience poursuivait un triple objectif cette année : aborder des questions d’actualité (comme la lutte contre les pucerons en betterave), dévoiler de nouveaux produits (tel le régulateur de croissance Fabulis OD) et exposer ses produits phares.
En parcourant cette vitrine de 1,5 ha, Olivier Buyze, field support agri, présente les recommandations de Bayer CropScience en matière de protection des cultures et de désherbage. C’est aussi l’occasion de rappeler que les produits de protection des plantes doivent être utilisés judicieusement afin d’assurer leur pérennité, « car le chemin est long et difficile avant de mettre une nouvelle molécule sur le marché ».
Désherbage des céréales : s’adapter à la situation
La visite débute par les essais de désherbage en céréales à paille. « Au printemps, les agriculteurs doivent pouvoir disposer d’un produit flexible, dont le dosage et le positionnement s’adaptent facilement aux conditions rencontrées (date de semis, type et stade des adventices…) », rappelle M. Buyze.
En la matière, la firme commercialise la gamme Sigma à base de mésosulfuron, un anti-graminée efficace contre les jouets-du-vent, pâturins, vulpins et ray-grass. Les essais montrent qu’en présence de jeunes adventices, un désherbage avec un tel produit peut être exécuté à dose réduite plutôt qu’à dose pleine. Face à une flore plus développée, lorsque l’on travaille plus tard dans la saison, la dose pleine reste recommandée. « La gamme est flexible en termes de dose et de positionnement mais il faut adapter son intervention à la situation rencontrée. »
Les produits Sigma, agréés en froment, épeautre, triticale et seigle, s’appliquent du début tallage jusqu’au stade 1er nœud. Ils peuvent être associés à un partenaire anti-dicotylée selon la flore rencontrée.
Selon les situations, le désherbage printanier peut aussi s’anticiper dès l’automne. Pour ce faire, Bayer dispose dans son portefeuille du Liberator, un produit à base de flufenacet agréé en pré- et en post-émergence. Seul ou en mélange, il se montre efficace contre les graminées d’automne et certaines dicotylées.
Protection fongicide : schéma à deux traitements
Pour la protection fongicide des escourgeons, Bayer conseille un programme à deux traitements. Combiner plusieurs matières actives, et donc plusieurs modes d’action, permet de faire face au cocktail de maladies ciblant la culture tout en évitant le développement de résistance.
Le bon positionnement du T1 (1er-2e nœud) reste important. Il sera suivi quelques semaines plus tard du T2, réalisé au stade dernière feuille étalée pour assurer une protection rémanente des derniers étages foliaires. « Ce traitement est incontournable pour un remplissage optimal des grains. »
Contre les maladies de montaison, les essais menés témoignent qu’un produit tel que Fadango Pro (prothioconazole et fluoxastrobine) se montre utile en T1. En T2, la gamme Xpro (prothioconazole et bixafen) prendra le relais pour lutter préventivement contre un large spectre de maladies.
En froment, un schéma à deux traitements est également préconisé pour assurer une bonne protection des plantes et des épis. « Réaliser un T1 au stade 2è nœud avec un fongicide tel que Kestrel (prothioconazole et tebuconazole) ou Fadango Pro, suivi d’un T2 à l’épiaison avec un représentant de la gamme Xpro, reste notre recommandation. Le premier traitement permettra de protéger les organes présents lors du passage du pulvérisateur tandis que le second assurera la protection des derniers étages foliaires et de l’épi. »
Tant en escourgeon qu’en froment, la firme s’attelle à trouver des alternatives au chlorothalonil qui était associé à certains des fongicides susmentionnés mais dont l’agréation n’a pas été renouvelée par l’Europe. Le soufre et le mancozeb sont deux alternatives testées, mais leurs performances semblent inférieures. À noter également, dans la gamme Xpro, l’apparition de l’Ascra Xpro associant le fluopyram à la base de prothioconazole et de bixafen.
Fabulis OD, un nouveau régulateur de croissance
Fabulis OD est un nouveau régulateur de croissance liquide développé par Bayer CropScience. À base de prohexiadone, il sera mis sur le marché dès la saison prochaine. Ce produit est agréé toutes céréales à la dose maximale de 1,5 l/ha. Pour plus de flexibilité, il peut être appliqué en deux fois, à différents stades de croissance. Il se montre aussi très souple vis-à-vis des conditions de température et d’ensoleillement.
« Ce nouveau-né assure une régulation homogène et renforce les tiges face à la verse », ajoute Olivier Buyze.
Trois familles pour le désherbage du maïs
Pour le désherbage des parcelles de maïs, Bayer dispose dans son catalogue de trois familles de produits. Premièrement, l’Aspect T, à base de terbuthylazine (TBA), mais dont les contraintes d’utilisation en matière de zones tampons et d’eaux de surface sont assez lourdes. Deuxièmement, la gamme TCMax, à base de thiëncarbazone, se profile comme une alternative efficace à l’Aspect T. Ses représentants montrent une action radiculaire et de contact, notamment contre les graminées difficiles et certaines dicotylées. Enfin, les Laudis OD et WG, à base de tembotrione, sont des produits de contact intéressants, notamment en présence de chénopodes et de graminées difficiles.
« Le maïs est très sensible à la compétition des adventices. Le désherbage précoce est fortement conseillé, surtout en année sèche. Pour ce faire, Adengo (gamme TC Max), constitue une bonne base et peut être associé à un partenaire choisi selon la flore adventice rencontrée. Si nécessaire, une correction peut encore être effectuée ultérieurement. »
Pommes de terre : Challenge + Artist +…
Côté pommes de terre, l’accent est d’abord mis sur Velum Prime, un produit à base de fluopyram destiné à lutter contre la fatigue des sols (terres à rotation courte) et les nématodes. « Il ne remplace ni la fertilisation, ni le choix variétal mais contribue au développement régulier des tubercules en protégeant le système racinaire des perturbations. »
En matière de désherbage, les agriculteurs spécialisés dans la pomme de terre souhaitent disposer d’un panel de produits leur permettant d’avoir une terre propre lors de l’émergence de la culture, et surtout sans chénopode. « La disparition de certaines matières actives nous oblige à revoir les schémas de désherbage. Plus que jamais, associer plusieurs produits est essentiel pour arriver à ses fins. »
Dans ce contexte, Olivier Buyze met en avant le tandem combinant le Challenge (aclonifen), ciblant les chénopodes, renouées faux-liseron et graminées, à l’Artist (flufenacet et métribuzine), efficace contre les graminées, les dicotylées et le datura stramoine. « Il convient de leur associer un troisième partenaire selon les adventices rencontrées. Mais attention, ajouter une matière active ne signifie pas qu’il faut réduire le dosage des autres produits », alerte-t-il.
Movento 100 SC, contre les pucerons de la betterave
En culture de betteraves, Bayer commercialisait pour la seconde année consécutive l’insecticide Movento 100 SC grâce à une autorisation « 120 jours » obtenue via l’Irbab. Ce produit, à base de spirotetramat, permet de lutter contre les pucerons noirs et verts porteurs du virus de la jaunisse de la betterave.
« Movento est une alternative aux traitements de semences. Il présente une double systémie, ce qui lui assure une certaine rémanence, et est respectueux des auxiliaires. En outre, il constitue une solution contre les pucerons résistants aux pyréthrinoïdes et/ou primicarbe. »
D’après les essais conduits sur place, ce produit peut être utilisé à diverses doses (0,45 l/ha pour un premier passage sur jeunes betteraves, 0,75 l/ha pour un dernier passage sur betteraves plus développées, par exemple) et peut être associé à un herbicide sans perte d’efficacité. Son dosage et sa rémanence dépendront du stade des betteraves traitées.
Pour la destruction des couverts
Enfin, pour la première fois, un essai était consacré à la destruction des couverts à l’aide de Roundup Power Max. « Il s’agit d’une formulation plus concentrée en glyphosate et co-formulée avec des adjuvants spécifiques. La pénétration dans la plante est améliorée, pour travailler les terres plus rapidement. Une destruction mécanique, 24h après l’application du traitement, montre la robustesse du produit. »
En fonction des couverts implantés, la dose appliquée peut être facilement modulée. De plus, le produit est simple d’usage : l’agriculteur ne doit y ajouter ni adjuvant, ni mouillant.
