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Marchés agricoles européens: des signes de reprise... et beaucoup d’incertitudes

Malgré la crise sanitaire qui a fortement affecté la demande de produits agricoles, la Commission européenne prévoit globalement pour 2020 une production à la hausse. Conséquence de la réouverture progressive des marchés et surtout de la restauration, les prix remontent mais de nombreuses questions subsistent notamment quant à l’ampleur de la reprise, dans l’UE et à l’exportation.

Temps de lecture : 4 min

L’épidémie de Covid-19 et les mesures connexes prises par les États membres ont créé un choc de demande plutôt que d’offre, rappelle la Commission européenne dans ses perspectives à court terme pour les marchés agricoles de l’UE, publiées le 6 juillet. Résultat : de bonnes perspectives de production sont prévues pour les produits laitiers, le sucre, la viande porcine, l’huile d’olive, le vin et la tomate malgré les difficultés économiques rencontrées par la plupart de ces secteurs. Et les perspectives d’exportation restent, elles aussi, bonnes dans l’ensemble.

Avec la levée progressive des mesures de confinement dans toute l’UE et le début de la période des vacances d’été, la demande, en particulier dans le secteur de la restauration, devrait revenir à des niveaux normaux. Mais, préviennent les services de l’Institution, de nombreuses incertitudes subsistent quant à la reprise économique, et donc quant à l’évolution de la demande dans l’UE et dans le monde. En particulier, l’ampleur prévue de la récession est telle qu’elle devrait entraîner une forte augmentation du chômage dans l’UE, ce qui aura des répercussions négatives sur la consommation des ménages.

Les effets des mesures de relance, notamment dans le cadre du budget européen pour 2021-2027, la capacité des différents secteurs à adapter leur production et la vigueur de la reprise, notamment sur les marchés d’exportation, seront autant de facteurs qui détermineront l’offre et la demande et auront une influence directe sur les prix et donc sur la rentabilité du secteur agroalimentaire, prévient la Commission européenne. Le secteur devrait néanmoins continuer de bénéficier du faible niveau des prix de l’énergie et des engrais, qui compensent en partie une éventuelle baisse des prix agricoles.

Viande : on respire un peu mieux

Le vin figure parmi les secteurs les plus affectés par les effets de la crise de la Covid-19, constate la Commission européenne.

Du côté de la viande, après une baisse due à une diminution de la demande dans le secteur de la restauration, les prix de toutes les viandes ont commencé à remonter lorsque la demande des consommateurs s’est redressée à la suite de l’assouplissement des mesures de confinement liées de la Covid-19. La production de bœuf devrait diminuer de 1,7 % en 2020, conséquence d’une baisse de la demande de la restauration.

Toutes viandes confondues, la réduction de la demande des consommateurs pendant la crise et d’autres facteurs entraîneront une baisse de la consommation de 2,5
% à 65,4 kg par habitant cette année.
Toutes viandes confondues, la réduction de la demande des consommateurs pendant la crise et d’autres facteurs entraîneront une baisse de la consommation de 2,5 % à 65,4 kg par habitant cette année. - M. de N.

« Au plus fort de la crise, les prix de la viande bovine ont reculé de 5 à 7 %, mais ces dernières semaines nous avons des chiffres encourageant de reprise », commentait le 6 juillet devant les eurodéputés, le directeur général adjoint à l’Agriculture de la Commission européenne. Mais, a-t-il prévenu, « il faut s’attendre à une baisse beaucoup plus marquée de la production dans les mois à venir ».

La production de volaille devrait, elle aussi, reculer, de 2 %, en 2020 de même que celles de viandes ovine et caprine (-1,5 %). Seule la production de viande porcine devrait augmenter légèrement (+0,5 %) en 2020.

Dans l’ensemble, la réduction de la demande des consommateurs pendant la crise et d’autres facteurs entraîneront une baisse de la consommation de viande de 2,5 % pour atteindre 65,4 kg par habitant en 2020.

Pommes et pêches, prix à la hausse

Pour les fruits et légumes, la Commission prévoit à court terme une production extrêmement basse pour les pêches et les nectarines à 3,1 millions de tonnes en raison d’une météo défavorable et de prix structurellement bas des années précédentes qui ont affecté le potentiel de production. Cela aura un impact positif sur les prix, qui ont déjà augmenté de 19 % au cours des 7 premières semaines de la saison par rapport à la même période l’année dernière mais devrait entraîner une forte baisse de la consommation de l’UE et des exportations destinées à la consommation fraîche. Les prix des pommes ont été très élevés au cours des derniers mois, en raison de la faible récolte 2019/2020 et d’une forte demande pendant le confinement. En Pologne en particulier, les prix ont atteint des niveaux records, en raison de la combinaison de stocks très bas et de la perspective d’une prochaine récolte moyenne ou faible après les épisodes de gel de fin avril-début mai.

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