Les limaces au potager: n’oublions pas leur rôle de décomposeurs!
Ces gastéropodes, que l’on évoque surtout en termes de déprédation, ont aussi leur utilité au potager. On l’oublie trop !
Dans nos potagers, nous remarquons la présence de limaces lorsque nous constatons des morsures sur plantules ou lorsque nous les trouvons en nettoyant une salade. Mais leur rôle principal est d’être des décomposeurs. À ce titre les limaces participent activement au cycle de décomposition des matières organiques végétales, diminuent l’importance des foyers de pourritures et préparent la future minéralisation des éléments en vue de leur utilisation dans l’alimentation des plantes.
Ce rôle est essentiel pour l’équilibre et la santé de nos légumes. Dans la nature, tout se tient et interfère. L’intérêt de la présence des limaces en nombre suffisant sans être excessif nous est rappelé cette fois encore avec l’exemple des tomates brûlées par le soleil. La partie brûlée finit par être envahie par des champignons. Ceux-ci sont mangés par les limaces qui assainissent alors le milieu en jouant leur rôle de décomposeur.
Il y a pourtant des moments de l’année où nous avons l’impression d’être envahis par les limaces et les escargots. Pour éviter cela, l’emploi de pièges ou de produits n’est pas la bonne solution à moyen terme. Au contraire, le remède fait appel à au moins deux techniques : la diversité de la flore et du milieu et la présence d’auxiliaires.
La diversité floristique et du milieu comprend la présence de bandes herbées multiflores, de haies, de paillage entre les plantes pour couvrir le sol, d’une grande diversité de légumes. Dans ces conditions, les limaces peuvent se déplacer vers l’endroit le plus attractif pour elles, c’est-à-dire les feuilles mortes en début de décomposition.
Dans le cas d’un terrain presque vide et qui ne comprend qu’une rangée de laitues, les limaces seront attirées par ce qu’il y a dans leur zone de déplacement : les laitues. C’est ce qui se passe au printemps quand le sol a été mis à nu sur l’ensemble du potager par exemple. En automne, les débris végétaux sont nombreux en surface et à faible profondeur : vieilles feuilles tombées au sol, trognons de laitues ou de choux, paillage en décomposition. Les limaces auront tendance à préférer s’alimenter de ces matières plutôt que les parties saines de nos légumes.
Les limaces ont, elles-mêmes, des ennemis qui les mangent. Les grenouilles et les crapauds s’il y a une mare à proximité, les carabes qui s’abritent au pied des haies, les staphylins, les mille-pattes, les hérissons, de nombreux oiseaux dont les poules et les canards, les musaraignes, les rats, les taupes permettent d’éviter que les populations de limaces ne deviennent trop importantes en nombres. Un petit tas de bois ou de branchages peut être un abri pour ces auxiliaires.
