Accueil Maïs

La matière sèche du maïs fourrage: une dizaine de jours en avance sur la normale!

La saison culturale actuelle est de nouveau très particulière, au point que la maturité du maïs se trouve aujourd’hui généralement en avance d’une dizaine de jours par rapport à la normale, indique le Centre pilote maïs dans son avis du 30 août.

Temps de lecture : 5 min

Pour s’assurer de disposer d’un ensilage de maïs de qualité, il est primordial de ne pas échouer à l’ultime étape qu’est la récolte. Le stade optimal de maturité qui permet de remplir cet objectif se situe entre 32 et 35 % de matière sèche. Cependant, choisir le bon moment pour récolter reste souvent une décision difficile tant les facteurs à prendre en compte sont nombreux. Pourtant, une mauvaise décision peut avoir de très lourdes conséquences sur les performances zootechniques et économiques des élevages.

Afin d’apporter une aide à la décision, le Centre pilote maïs a mis en place un réseau d’observation de l’évolution de la maturité du maïs ensilage. Celui-ci compte 78 sites d’observation représentatifs des différentes zones agricoles de haute et moyenne Belgique. La région wallonne a été subdivisée en 13 zones agricoles et chacune des zones est représentée par 6 sites d’observation.

Un relevé hebdomadaire est effectué sur l’ensemble du réseau par les organismes actifs au sein de ce centre pilote (Carah, Cipf, Opa, Centre de Michamps et Cpl-Vegemar. Les résultats sont immédiatement consultables sur le site internet du Cipf.

Une nouvelle saison « spéciale »

La saison culturale 2020 est de nouveau très particulière. Après un hiver très arrosé, le printemps s’est montré nettement plus sec de sorte que le maïs fourrage a généralement pu être semé à date normale mais dans un sol déjà asséché en surface.

La majorité des semis ont eu lieu lors de la dernière décade d’avril, voire tout début mai. Le mois de mai est resté extrêmement sec de sorte que le démarrage en végétation a souvent été laborieux avec des levées souvent irrégulières et échelonnées dans le temps.

Les plantes ont pu réellement se développer à partir de juin et juillet avec le retour de quelques pluies. Le mois d’août est marqué par la chaleur et de nouveau la sécheresse, parfois des orages ont soulagé certaines régions.

Nous nous retrouvons donc aujourd’hui avec un maïs qui est une dizaine de jours à l’avance par rapport à la normale.

La situation dans les régions

Les maturités reprises dans le tableau ci-dessous concernent des prélèvements de plantes de maïs correctes avec des épis formés.

ENSILAGE

Au centre du pays

Au centre du pays, en zones limoneuses, les maturités des parcelles semées lors de la dernière décade d’avril varient généralement entre 26 et 31 % de MS pour les variétés précoces et entre 25 et 30 % de MS pour des variétés un peu plus tardives. Les fourchettes de maturité sont assez larges cette année, traduisant une forte hétérogénéité d’un champ à l’autre selon les conditions locales.

La Campine hennuyère est plus avancée avec des récoltes de variétés précoces qui peuvent s’organiser dès cette semaine.

Dans les autres cas, les récoltes des variétés précoces en régions limoneuses favorables s’organiseront à partir du 10 septembre afin d’atteindre le stade optimal de maturité, le rafraîchissement actuel des températures devrait ralentir la progression.

Les variétés plus tardives suivent de près avec seulement une semaine de retard pour cette gamme variétale. De sorte que ces variétés atteindront probablement le stade optimal de récolte entre le 15 et le 20 septembre. Les semis de début mai accusent un retard de 1 à 3 % de matière sèche, soit environ une semaine à 10 jours de retard.

Partout, quelques parcelles ont déjà été récoltées, principalement celles qui ont connu des aléas climatiques graves ou parfois des semis très précoces autour du 15 avril.

Au sud du Sillon-Sambre-et-Meuse

Au sud du sillon Sambre-et-Meuse, la région jurassique se retrouve généralement dans la même gamme de maturité que les régions du Centre les plus avancées, avec des variétés précoces entre 27 et 30 % de MS et des variétés plus tardives entre 26 et 29 % de MS.

Là-bas, la récolte des situations les plus favorables pourrait débuter aussi à partir du 10 septembre avec des variétés plus tardives qui suivront une semaine à 10 jours plus tard. Dans cette région, certaines parcelles sur sols sablo-limoneux peuvent présenter une avance de maturité.

Un contexte difficile pour la bonne observation de l’évolution des parcelles

La manière d’évaluer la maturité du maïs ensilage est sans arrêt remise en question par les dernières évolutions climatiques. Les vérités d’hier ne sont plus toujours d’actualité aujourd’hui. Cette année, il n’est pas rare d’observer des plantes de maïs avec une partie tiges-feuilles visiblement desséchée mais dont les épis ne sont toujours pas mûrs, avec une fraction d’amidon laiteux encore importante.

Dans ce contexte, pour tout maïsiculteur, l’observation de ses propres parcelles et éventuellement la détermination du taux de matière sèche d’un échantillon permettront de mieux appréhender la maturité des plantes. Comme toujours, les organismes partenaires du Centre pilote maïs peuvent vous aider.

Cette année encore, à la suite de la sécheresse et de la chaleur, sur sols très drainants et/ou superficiels avec des réserves en eau très limitées, il est possible de rencontrer de nouveau des plantes sans épis ou avec épis très mal formés. Pour ces situations et surtout si la partie tiges-feuilles se dessèche, il faut récolter sans délai. En effet, il n’y a plus rien à espérer pour de telles situations. D’autant plus que les prévisions météorologiques à long terme n’envisagent pas de précipitations conséquentes pour les semaines à venir.

Le suivi organisé dans les prochaines semaines permettra d’affiner ces premières projections selon les dernières évolutions météorologiques. Les prélèvements dans les autres régions du sud du Sillon Sambre-et-Meuse commencent cette semaine.

D’après le Centre pilote maïs

A lire aussi en Maïs

Voir plus d'articles