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Pomme de terre: pour mener à bien le désherbage,ne rien négliger, rappelle le Carah

Le désherbage impose d’intervenir avant les levées pour éviter le manque de sélectivité de certains produits. Au vu des basses températures subies ces derniers jours et la faible vitesse de croissance des germes, il est utile de ne pas se précipiter pour une intervention idéale sur sol humide et sur des buttes bien stabilisées.

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Les dernières plantations ont pris fin dans des conditions sèches, avec généralement de très bonnes conditions d’implantation et de structure. Par contre, les conditions froides qui ont dominé durant la deuxième quinzaine d’avril ont pesé que le réchauffement des buttes et donc sur la croissance des germes en terre.

Les gelées matinales de la 3e semaine d’avril ont fait de gros dégâts en primeurs sous plastique et en production hâtive. Ces gelées ont toutefois permis la destruction des repousses en champ et sur tas d’écarts ( voir aplat ).

Nombreux éléments en jeu

Un désherbage chimique réussi tient compte de la flore attendue, du niveau d’infestation, des conditions d’humidité du sol, de la qualité du buttage et du choix variétal (sensibilité à la metribuzine). Il se base essentiellement sur la préémergence, rappelle le Carah dans son avis du 27 avril.

Le désherbage de postlevée ne doit être considéré que comme une solution corrective, le spectre d’efficacité des matières actives disponibles à un stade avancé n’étant pas complet.

Différents facteurs influencent la réussite de cette lutte herbicide :

– la complémentarité des matières actives ;

– la qualité de la préparation du sol et du buttage : plus la terre en surface est affinée, meilleure sera l’efficacité du désherbage chimique ;

– les conditions climatiques lors de l’application : éviter de traiter par temps venteux (évite la dérive et permet de traiter uniformément les deux flancs de butte) et traiter préférentiellement sur butte humide et temps frais (permet une bonne efficacité des produits à action racinaire). Les produits racinaires gagnent en efficacité si une pluie suit l’application ;

– le stade de la culture : certains produits (ex : aclonifen, pendimethaline et metazachlore) doivent être appliqués bien avant l’émergence afin d’éviter toute phytotoxicité sur les pommes de terre.

Lorsque l’application de préémergence se révèle peu efficace (spectre d’action, moment d’application inadéquat), il est nécessaire de réaliser un traitement de rattrapage en postémergence.

Souchet, datura et autre flore difficile

Parmi les adventices les plus difficiles à combattre, nous retrouvons les chénopodes, morelles, renouées, gaillets et mercuriales. Selon les situations, d’autres plantes peuvent être attendues également comme les vivaces, les repousses d’autres cultures (chicorées, céréales, ray-grass, luzerne…), etc.

Des plantes de Datura sont de plus en plus souvent présentes dans les champs de pommes de terre et pourraient poser de graves problèmes vu leur toxicité. Le problème principal de cette adventice est sa levée tardive. Pour la contrôler au mieux, il est nécessaire d’associer plusieurs matières actives ayant une certaine efficacité telles que flufenacet, metribuzine, clomazone et métobromuron.

Attention : on notera que la metribuzine ne peut être employée que sur des variétés tolérantes.

Souchet comestible

Le souchet comestible est une plante rhizomateuse vivace très difficile à contrôler. La lutte contre cette adventice est obligatoire ; les cultures de tubercules, racines ou rhizomes sont interdites sur les parcelles contaminées. Le souchet est de plus en plus présent en Flandre mais également en Wallonie (Tournaisis, Geer…).

Il est tout d’abord important d’éviter sa dissémination via les outils de travail du sol en transportant les tubercules entre parcelles. La métribuzine montre une certaine efficacité contre le souchet mais la lutte contre celui-ci doit se faire essentiellement dans la rotation. En culture de maïs, il existe des stratégies de désherbage adaptées permettant une lutte satisfaisante.

herbicides (2)

Les produits en préémergence…

La sélectivité des produits herbicides de préémergence est bien meilleure sur buttes définitives stabilisées et au moins une semaine avant la levée. L’efficacité est nettement meilleure sur buttes humides et lorsque l’application se fait par temps calme. La rémanence des produits est longue, ne pas retarder l’application quand les conditions sont réunies.

La sensibilité des adventices aux herbicides et les stades d’application sont repris dans le tableau ci-joint.

Des produits herbicides de contact renforcent ou complètent l’action sur les adventices déjà levées lors du désherbage.

Attention : il convient de bien noter qu’à la suite du retrait de l’homologation, les produits à base de linuron ne peuvent être utilisés que jusqu’au 31 août 2017.

… et postémergence

Les antigraminées Agil, Centurion, Focus Plus, Pantera, Select Prim, Targa Prestige et Targa Megamax sont homologués. Une attention particulière est à porter sur le délai avant récolte qui varie de 28 à 60 jours selon les produits.Contre les dicotylées, les traitements se feront (de préférence ou obligatoirement selon les produits) jusqu’au stade 10 cm de la culture, en recourant aux produits à base de metribuzine seule (variétés tolérantes !), Centium 36 SC et Titus accompagné d’un mouillant non-ionique (Trend 90).

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