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Les fabricants d’aliments français pour la généralisation du soja «zéro déforestation»

Le syndicat des fabricants d’alimentation animale (Snia) appelle à faire de la certification du soja « zéro déforestation » un « standard », et à en répercuter le surcoût auprès des consommateurs. Il pourrait atteindre 69 M€, a-t-il chiffré le 1er octobre.

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«  Il faut que le soja « zéro déforestation » devienne le standard du marché », a lancé Philippe Manry, vice-président du Snia (fabricants d’alimentation animale) en conférence de presse le 1er octobre.

En 2018-2019, la France a importé 46 % de ses besoins en tourteaux de soja, dont deux tiers en provenance du Brésil (2,1 Mt pour les fabricants d’aliments et éleveurs fabriquant leur propre aliment). Des importations « en baisse régulière depuis 2010 », rappelle le Snia. Le soja reste la « deuxième commodité importée à risque de déforestation, derrière l’huile de palme », rappelle la fédération. À travers sa plateforme Duralim, le Snia veut parvenir à « zéro déforestation importée d’ici 2025 ».

« La majorité du soja brésilien provient de zones non déforestées », a rappelé le président du Snia François Cholat Les fabricants français d’aliments veulent généraliser le soja « zéro déforestation » ; tout l’enjeu consiste en ce que les importateurs tracent et certifient ces lots.

Pour la nutrition animale, cette certification occasionnera des surcoûts allant de 21 M€ (soja et palme « durables ») à 69 M€ (soja et palme « 100 % tracés »). « Les fabricants n’auront pas les moyens de supporter ce surcoût », martèle M. Cholat, appelant les consommateurs à « aller au bout de leur intention. » D’après cette étude, le surcoût oscillerait entre 0,03 % et 0,45 % du prix de vente des produits finaux.

Valoriser les coproduits pour être compétitif

À terme, « on pourrait aller vers une hyper-segmentation du soja : non OGM, non déforesté, français… », estime Philippe Manry, également directeur général de Sanders. Deuxième levier pour améliorer l’autonomie protéique nationale : le développement de la production de protéines sur le sol français, auquel le plan de relance consacrera 100 M€. Le Snia a présenté ses attentes pour ce plan protéines attendu depuis de nombreux mois : « structurer les filières autour des approvisionnements en protéines », « innover dans des solutions de transformation » et « optimiser les outils logistiques ».

La France produit déjà 400.000 tonnes de graines de soja, soit 250.000 tonnes de tourteaux. « Toutes les protéines sont les bienvenues », résume Philippe Manry, citant les cultures de lin, féverole, « l’intérêt croissant pour le pois », les légumineuses fourragères pour l’élevage ou encore l’amélioration de la teneur en protéines des céréales. Pour garantir la compétitivité des protéines made in France, « tout l’enjeu, c’est de trouver une valorisation pour les coproduits », assure-t-il. Un objectif « pas impossible à atteindre ».

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