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Une nouvelle convention «antibiotiques», avec des objectifs ambitieux à l’horizon 2024

Établie pour la période 2016-2020, la première « Convention antibiotiques » a permis de réduire considérablement l’utilisation d’antibiotiques chez les animaux. Afin de poursuivre sur cette lancée, une seconde convention vient d’être signée par les différentes parties impliquées dans la lutte contre l’antibiorésistance.

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La résistance antimicrobienne est un problème qui menace la santé humaine et animale et dont les solutions sont à trouver par ces deux secteurs. L’utilisation raisonnée des antibiotiques est, en effet, un objectif commun dans la stratégie « One-health » (ciblant à la fois la médecine humaine et vétérinaire).

En 2016, avec la première « Convention relative à l’usage responsable des antibiotiques chez les animaux » établie pour la période 2016-2020, les ministres et différents partenaires sectoriels ont défini des objectifs très ambitieux de réduction de l’utilisation des antibiotiques chez les animaux. Trois ans plus tard, les résultats obtenus étaient encourageants, avec une réduction cumulative de l’utilisation de tous les antibiotiques de 40,3 % (objectif : -50 %), une réduction de 77,3 % des antibiotiques les plus critiques que sont les fluoroquinolones et céphalosporines de 3e et 4e  générations (objectif : -75 %) et une réduction de 71,1 % de l’utilisation des aliments médicamenteux contenant des antibiotiques (objectif : -50 %) (par rapport à 2011, année de référence).

Quatre nouveaux objectifs

Pour poursuivre cette collaboration qui a démontré son efficacité, une deuxième « Convention antibiotiques » pour la période 2021-2024 a été signée par le ministre fédéral de l’Agriculture, David Clarinval, le ministre fédéral de la Santé Publique, Frank Vandenbroucke (représentant ainsi l’Afsca, le Spf Santé publique et l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé sur lesquels ils exercent la tutelle en fonction de leurs compétences), l’Amcra et 21 partenaires concernés par l’usage des antibiotiques chez les animaux. De nouveaux objectifs devront donc être atteints, tout en maintenant un faible taux d’utilisation pour les antibiotiques critiques (-75 % par rapport à 2011).

Ces nouveaux objectifs sont au nombre de quatre :

– atteindre une utilisation globale maximale de 60 mg/PCU fin 2024 ce qui correspond à une réduction de 65 % de l’utilisation d’antibiotiques par rapport à 2011 (l’unité mg/PCU tient compte du nombre d’animaux vivants et du nombre de kg de viande produits) ;

– réduire l’utilisation de la colistine à maximum 1 mg/PCU d’ici 2024 ;

– réduire de 75 % l’utilisation des aliments médicamenteux contenant des antibiotiques d’ici fin 2024 (par rapport à 2011) ;

– parvenir à moins de 1 % de gros utilisateurs d’antibiotiques (porcs, poulets de chair, veaux de boucherie).

À côté de ces objectifs chiffrés, des objectifs non chiffrés ont été repris dans la convention, tels que le développement d’une méthode pour évaluer l’utilisation d’antibiotiques chez les animaux de compagnie et établir un chemin de réduction pour la diminution de l’usage des antibiotiques aussi chez ces espèces. Le tout, basé sur des données corroborées et en cohérence avec les objectifs de réduction de la convention.

L’engagement formel des deux ministres, de leurs administrations ainsi que des partenaires privés à poursuivre la lutte contre l’antibiorésistance et mettre en œuvre des actions afin d’aboutir à une telle diminution s’est concrétisé par la signature de cette seconde convention. Les objectifs et actions prévues sont intégrés dans le « Plan d’action national belge One health contre l’antibiorésistance » qui est établi pour tous les domaines et toutes les compétences concernées par la lutte contre l’antibiorésistance. Celui-ci est en cours de validation par les autorités.

Un enjeu majeur

« La résistance aux antibiotiques est un enjeu majeur de santé publique humaine et animale au niveau mondial. En ce qui concerne l’agriculture, des résultats très positifs ont été obtenus : la lutte contre la résistance aux antibiotiques et la diminution de leur utilisation dans les élevages a fait l’objet d’un plan d’action mis en place depuis plusieurs années. Il est donc fondamental de poursuivre l’effort de réduction d’utilisation de toutes les classes d’antibiotiques et de regrouper ces efforts avec ceux accomplis dans les secteurs de la Santé humaine », estime le ministre Clarinval.

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