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La méthode Obsalim: décrypter les signes des animaux pour piloter la ration

La méthode Obsalim permet de repérer via l’observation des animaux, certains symptômes, qui sont mis en relation avec l’alimentation. Cela permet donc d’appréhender l’équilibre des rations et l’efficacité alimentaire du troupeau.

Temps de lecture : 4 min

Cette méthode est adaptée à tous les ruminants, à partir du sevrage, à tous les systèmes d’élevage et à tous types.

Effectuer un diagnostic

Certains symptômes sont le reflet du déséquilibre de la ration. Leurs interprétations permettent à l’éleveur de rééquilibrer la ration, améliorer l’efficience alimentaire et la santé du troupeau. À l’heure actuelle, 143 symptômes sont décrits. Les 61 symptômes les plus courants (pour les bovins, ovins et caprins) sont repris dans un jeu de cartes Obsalim (sur www.obsalim.com). Pour exemple concernant les bovins, il pourrait s’agir de bouses liquides ou avec des fibres ; d’animaux excités ou lents ; d’animaux sales, maigres, à l’échine saillante ; de nez rouge ; d’œil croûté ; de peau grasse… et encore d’autres symptômes concernant également les pieds, les poils, la reproduction, les urines, la rumination, le lait…

De loin et de près

La méthode se décompose en deux parties :

Tout d’abord, une approche de loin, qui permet d’apprécier l’homogénéité du troupeau, la propreté des animaux, leur état corporel, leur vitalité, les changements de comportement… De cette appréciation de l’homogénéité l’observateur pourra déduire la nécessité de constituer des lots pour la suite du diagnostic Obsalim.

Ensuite viennent les observations de près. C’est à ce moment que l’on apprécie les symptômes présents :

– Les symptômes présents concernent minimum deux tiers des animaux du troupeau ;

– On retient au minimum 3 symptômes situés sur 3 sites d’observation différents ;

– chaque symptôme est caractérisé par 7 critères (voir ci-dessous) noté de -2 à +2 ;

– on additionne ensuite les notes des critères ce qui permet de poser un diagnostic.

7 critères pour chaque symptôme

L’énergie fermentescible (Ef) qui représente les sources d’énergie utilisées par les micro-organismes du rumen.

L’énergie globale (Eg) ou l’énergie réellement disponible pour la vache.

L’azote fermentescible (Af), qui permet aux micro-organismes du rumen de se développer.

L’azote global (Ag), qui représente l’azote que la vache peut absorber via l’intestin.

La fibre fine (Ff), qui sera dégradée par le rumen. C’est également le reflet de la digestibilité de la ration.

Les fibres de structure (Fs) : Elles vont déterminer la façon dont le bovin va mastiquer, la vitesse d’ingestion et la vitesse de transit des nutriments.

La stabilité ruminale (Sr), qui est le reflet de l’équilibre de la flore du rumen au cours du temps, le pH et la régularité de l’approvisionnement en nourriture.

En pratique : corriger sa ration

La stabilité ruminale

La stabilité ruminale est le premier critère à corriger, car elle conditionne l’ensemble du processus de digestion et a un impact sur les autres critères. Pour que la stabilité ruminale soit correcte, il faut :

– Assurer une certaine stabilité dans les apports, et éviter les changements brusques de ration ;

– Distribuer la nourriture de façon régulière, en évitant les variations dans les heures de distribution et en limitant le tri ;

– Éviter les rations trop riches en Ef, car elles participent à l’acidification rapide du rumen, qui est néfaste pour la flore microbienne du rumen.

L’équilibre énergétique

En ce qui concerne l’énergie, les scores de Ef et Eg doivent être les plus proches possible. En effet, pour assurer une production de viande ou de lait, il faut que l’animal puisse assimiler un maximum de l’énergie présente dans la ration.

L’équilibre azoté

De la même façon que pour l’énergie, il faut que les scores Af et Ag soient les plus proches possibles, afin d’assurer un transfert maximal des protéines vers l’animal.

Les fibres

En ce qui concerne les fibres fermentescibles Ff, il faut que leur score soit moins élevé que celui de l’énergie fermentescible Ef. En effet, l’énergie peut être limitante pour la dégradation des fibres dans le rumen.

Les fibres de structure, quant à elles, sont importantes pour la mastication (elles vont stimuler la production de salive), ainsi que pour la stabilité du rumen (elles tamponnent les variations de pH). Cependant, un excès de Fs nuit à l’efficacité du rumen et à l’assimilation des nutriments, car elles diminuent la digestibilité de la ration.

Pour améliorer l’efficacité alimentaire

Une ration bien équilibrée sur le papier peut ne pas donner les résultats escomptés. En effet, la tendance qu’ont les animaux à trier leurs aliments et à consommer les plus appétant en premier peut provoquer de l’instabilité ruminale. Un décalage entre la production prévue par la ration et la production réelle peut apparaître. Pour éviter ce phénomène de tri, on peut humidifier la ration. L’eau fait adhérer les particules de concentré sur les fibres.

Éviter les excès d’énergie fermentescible. Si Ef est important, le pH du rumen va rapidement baisser et sera en acidose à la suite de chaque repas, ce qui est nuisible à la flore microbienne du rumen. Dans ce cas, des sources d’énergie plus lentes peuvent être utilisées (maïs grain ou épeautre à la place du triticale par exemple).

D’après la fiche

autonomie fourragère Nº5,

Groupe de travail Herbe et Autonomie Fourragère des Parcs naturels

du Pays des Collines, des Plaines

de l’Escaut et Scarpe Escaut.

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