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La société Delvano a 50 ans: des pulvérisateurs construits à la demande et sur mesure

Crée dans les années ‘60 par Paul Vanlerberghe, Delvano fête cette année ses 50 ans d’existence. L’occasion de revenir sur le parcours de cette société familiale aujourd’hui dirigée par son fils, Carlos, et sous peu par son petit-fils, Joachim.

Temps de lecture : 6 min

À l’origine entrepreneur agricole, Paul Vanlerberghe ne se destinait pas à la construction de pulvérisateurs mais, sa curiosité et son savoir-faire l’ont rapidement poussé au développement d’un atelier de construction spécialisé qui, 50 ans plus tard, est toujours aux mains de son fils, Carlos, et son petit-fils, Joachim et emploie plus de 60 personnes.

De l’entreprise agricole à l’entreprise de construction

Début des années ‘60, Paul Vanlerberghe œuvre en tant qu’entrepreneur agricole mais les outils de pulvérisation de l’époque ne satisfont pas ses attentes, il décide donc de créer sa propre machine. Lors de son élaboration, il se concentre tout particulièrement sur la mise au point d’une rampe de pulvérisation stabilisée et automatisée. C’est ainsi qu’il développe un pulvérisateur-automoteur Safe-Trac équipé d’une rampe de pulvérisation pneumatique de 20 m qui évoluera, par après, vers la rampe hydraulique. L’outil était également équipé d’une cuve en bois de 1.000 à 1.200 litres et d’une cabine en métal fermée, le tout monté sur Fordson Dexta.

Son concept remporte un grand succès et il est rapidement sollicité par ses collègues entrepreneurs pour la fabrication d’autres exemplaires. Il hésite quelque peu mais décide finalement, en 1964, de convertir son entreprise agricole en entreprise de construction et construit un véritable atelier afin de répondre à la demande, à Hulste (Harelbeke), en Flandre-Occidentale.

C’est en 1966 que naît la SPRL Delvano dont le nom provient de la contraction des noms de deux marchands de lin, très actifs dans la région à l’époque et apportant des financements à l’entreprise, et du nom Vanlerberghe. Durant les années ‘80, les parts de ces financiers furent rachetées par les enfants de Paul Vanlerberghe, laissant ainsi à l’entreprise son caractère complètement familiale. Après de multiples agrandissements la SPRl se convertit en 1987 en S.A..

Du Safe à l’Hydro-Trac, innover et s’adapter

Dans les années ‘80, quand l’électronique s’installa définitivement dans le secteur des équipements de pulvérisation, la société fut l’un des pionniers dans le développement d’installations électroniques de pulvérisation et créa le Spraymatic, système dont la fabrication et une partie de la commercialisation furent confiées à la société ACEC et, par après à Velleman. En parallèle, le constructeur se consacra également à l’élaboration d’outils adaptés à l’horticulture.

En 1986, 3 types de pulvérisateurs-automoteurs hydrostatiques modernes vinrent remplacer les pulvérisateurs montés sur tracteurs agricoles originellement proposés par la société : le Hydro-Trac ST-F destiné aux agriculteurs, le Hydro-Trac Super 3000 (un modèle intermédiaire), et l’Hydro-Trac Super 3600 destiné aux entrepreneurs.

Vu l’accroissement continuel de la demande et afin de réduire les délais de livraison, un nouvel atelier de 7.000 m² est construit en 1991.

Plus tard, en 2006, l’entreprise propose un nouveau type de pulvérisateur porté, le HDV dont la rampe en position de transport n’est pas plus large que le tracteur. En réponse à la demande de grandes largeurs de rampe, le constructeur sort aussi son premier pulvérisateur tracté avec une rampe de 52 m en 2007. Tandis que le premier automoteur avec une rampe de même largeur est produit en 2008. La société s’emploie également à répondre aux exigences des agriculteurs en termes de volume et construit, en 2009, son premier pulvérisateur tracté muni d’une cuve de 7.000 litres. Actuellement, elle propose des automoteurs avec des cuves allant de 3.800 à 6.000 litres et des pulvérisateurs tractés équipés de réservoirs de 2.700 à 7.000 litres.

Toujours dans un souci d’adaptation, un nouveau hall de 3.000 m² destiné au test individuel des machines élaborées fut également construit en 2008.

« À l’avenir, Delvano a pour objectif de perdurer dans une logique familiale, en répondant à

la demande du client et satisfaisant à la réglementation en vigueur. »

Seul vrai constructeur belge

Aujourd’hui la firme est fière de se présenter comme le seul vrai constructeur belge de pulvérisateurs portés, tractés et automoteurs. Elle vend ses produits en Belgique mais les exporte également en Hollande, dans le Nord de la France et ponctuellement vers de pays comme l’Ukraine, la Chine ou encore le Sénégal…

Pour la vente, la société s’appuie sur son réseau de distributeurs et son équipe commerciale mais il arrive qu’elle collabore avec ses collègues constructeurs de matériel destiné à la culture de la pomme de terre, tel que la marque AVR, lors de la conclusion de contrat d’achat « tout compris » avec les professionnels du secteur.

Près de la moitié de sa production est constituée d’automoteurs : « C’est une machine essentiellement achetée par une clientèle de patatiers et d’entrepreneurs », explique Gaby De Coninck, directeur commercial de Delvano. Le reste de la production repose bien évidemment sur la fabrication de pulvérisateurs tractés et portés mais également de plus petits outils pour l’horticulture ou le maraîchage. « La force de notre entreprise réside dans la réalisation de machine à la demande et sur mesure. Nous ne produisons jamais deux machines identiques, sauf si elles sont commandées par la même personne. Nous mettons un point d’honneur à essayer de satisfaire les exigences du client et nous avons une équipe d’ingénieurs et de spécialistes en recherche et développement qui travaille sur chaque question soulevée. Maintenant, cela a également un désavantage au niveau délai de livraison. Lorsqu’on commande, une machine chez nous, il ne faut pas s’attendre à l’avoir dans les deux semaines. Tout dépend de l’exécution mais, de la commande à la construction d’un automoteur, le délai peu varier de 400 à 600 heures », dit le directeur commercial.

Impacts des crises et de l’opinion publique ?

Quand on demande à ce dernier si l’entreprise ressent les conséquences des crises subies par les producteurs, il répond : « Évidemment, l’agriculture est faite de plus de bas que de hauts. Néanmoins, nous avons la chance de travailler avec pas mal d’entrepreneurs flamands qui vendent leurs services aux petites fermes du coin. Ceux-ci achètent leur machine et l’amortissent sur une certaine période. Cela nous apporte une marge de sécurité ».

Quant à l’opinion publique actuelle désastreuse concernant les produits phytopharmaceutiques, le directeur relativise. « Il est vrai que nous travaillons beaucoup sur des systèmes permettant de limiter les dérives et d’améliorer l’application des produits, à la demande de nos clients et dans le but d’anticiper les règlements. Mais, en tant que constructeur, nous sommes moins impactés par la suppression des produits que les firmes. Des produits disparaissent chaque jour et les firmes doivent trouver des alternatives. Elles développeront toujours autre chose et il faudra toujours pulvériser, peut-être même plus si les produits sont moins performants ».

La société Delvano reste donc confiante en l’avenir de la pulvérisation et entend bien faire perdurer sa logique familiale et de service sur mesure avec le futur passage de flambeau à la troisième génération Vanlerberghe.

DJ

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