Accueil Hors-texte

Hugues Falys, porte-parole de la Fugea: «Reprendre le contrôle, de la fourche à la fourchette»

Temps de lecture : 2 min

Notre agriculture a toujours été en évolution et, comme toute activité humaine, elle évoluera ces dix prochaines années, en suivant probablement plusieurs chemins parfois bien différents.

Ne nous voilons pas la face, le modèle agro-industriel responsable de l’établissement des prix agricoles mondiaux, déjà prévalant dans de nombreuses régions du monde, continuera probablement son développement. Il a été et sera encore favorisé par les accords de libre-échange, l’agrandissement des exploitations dû à la raréfaction de la population agricole, et un modèle économique toujours basé sur la croissance.

Pourtant, la Fédération unie de groupements d’éleveurs et d’agriculteurs (Fugea) défend un tout autre modèle, déjà bien installé ces dernières années, qui devrait continuer à gagner des parts de marché. Cet autre modèle est poussé dans le dos par l’accaparement de la plus-value par l’industrie agro-alimentaire, lequel nourrit un besoin d’indépendance de certains producteurs. Ce dernier se traduit par la création de nouvelles activités de diversification, transformation, commercialisation, création de coopératives et filières dans lesquelles le monde agricole reprend le contrôle, de la fourche à la fourchette.

Ces démarches privées ou associatives sont de nature à renforcer la relocalisation de notre alimentation, thème très à la mode dans notre société depuis l’arrivée de l’épisode « covid ». Gageons que les pouvoirs publics renforceront leur soutien à ces initiatives salvatrices.

Mais cet autre modèle agricole soutenu par la Fugea prendra également en compte deux grands défis tellement d’actualité : l’économie des ressources et la protection de l’environnement avec, en corollaire, la sauvegarde de notre climat.

La réintroduction des légumineuses dans l’assolement, les cultures fourragères et les associations d’espèces, la meilleure valorisation des services écosystémiques et de l’élevage… Toutes ces notions de base de l’agronomie, quelque peu oubliées ces dernières décennies, mèneront aux économies d’intrants et à l’autonomie salutaire.

L’équilibre entre ces modèles dépendra de choix politiques, des choix de consommation de « monsieur tout-le-monde », mais peut-être le renchérissement de l’énergie et des engrais azotés suffira-t-il à remettre en question le modèle dominant…

A lire aussi en Hors-texte

Voir plus d'articles