Un appétit gargantuesque

Le secteur de la grande distribution traditionnelle aux États-Unis est en pleine effervescence. Pensez donc, le géant du commerce électronique Amazon vient de jeter un grand coup de pied dans la fourmilière en annonçant il y a quelques jours son intention de racheter les supermarchés bio de l’enseigne américaine Whole Foods Market avec l’aval de ce dernier. Montant de la transaction qui doit être finalisée pendant la deuxième moitié de l’année : 13,7 milliards de dollars, soit l’acquisition la plus importante jamais réalisée par le géant du commerce en ligne. Pour information, créée en 1980, l’entreprise Whole Foods concentre ses activités dans le commerce équitable et les denrées et ingrédients alimentaires bio. Elle est présente dans trois pays : les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni. En un temps record à l’échelle de l’histoire récente, une société comme Apple a accumulé plus de fonds qu’Exxon, la plus grande société pétrolière et gazière internationale cotée en bourse, en plus d’un siècle. Il en est de même pour Facebook, Google ou Amazon, dont il est question ici. La richesse se niche aujourd’hui dans les secteurs du luxe, de l’internet et de l’informatique. Il faut bien faire quelque chose de tout ce cash flow. Après s’être diversifié dans la production de séries, le cloud informatique et les drones, Amazon se lance à présent dans le commerce à l’ancienne appelé communément physique – les magasins en dur – en opposition au commerce en ligne. Et sur ce plan, la manœuvre est autant juteuse que judicieuse puisqu’elle permettra au colosse américain de mettre la main sur 460 points de vente. Un réseau qui à terme constituerait un relais efficace pour déployer son modèle de livraison, sans nécessairement passer par des entrepôts éloignés des lieux de consommation, rapporte notre confrère Le Monde. Amazon dévoile ainsi sa ferme intention de réussir à percer aussi dans l’alimentation, avec à la clé une guerre des prix qui n’annonce rien de bon.