Comment expliquer cette flambée ?
Depuis le début de cette année, on a constaté un recul de la collecte laitière, à la fois en volume et en composition. Ce déficit est de l’ordre de 55.000 tonnes à cette date – ce qui pourrait conduire à 100.000 tonnes sur l’année complète –, sur un marché européen de 2,4 millions de tonnes. Qui plus est, il n’y a pas de stock de beurre. On est à 80.000 tonnes en Europe, contre 180.000 à la même période l’an passé. Soit à peine deux semaines de consommation : c’est très peu ! Par contre, il y a 350.000 tonnes de stock de lait écrémé en poudre, dont les prix sont très bas (NDLR, l’Europe rachète la poudre excédentaire au prix dit « d’intervention », soit environ 1.800 euros la tonne). Dans le même temps, on constate une hausse de la production de fromage (de l’ordre de 0,7 %), qui s’explique par le fait qu’elle permet de valoriser la totalité du lait, à la fois la matière grasse et la matière protéique.
Ces prix hauts vont durer ?
Aujourd’hui, tous nos repères sont bousculés et je n’ai pas de boule de cristal. Compte tenu de la hausse du prix payé aux producteurs, la collecte de lait repasse dans le positif partout dans le monde. La Nouvelle-Zélande, qui est le premier exportateur mondial, démarre sa nouvelle campagne laitière dans de bonnes conditions. Cela pourrait ramener de la matière grasse sur le marché. Mais il reste difficile de prédire l’impact structurel des stocks de lait écrémé. Cela génère une énorme incertitude. Sur le beurre, je n’attends pas beaucoup de variations d’ici la fin de l’année. Cela restera un marché haut.
Le prix final pour le consommateur va augmenter ?
Le Soir
