Accueil Economie

En Wallonie, les élevages bovins dominent, même si les fermes «grandes cultures» tendent à s’imposer

La Direction de l’analyse économique agricole (SPW Agriculture, Ressources naturelles et Environnement) vient de dévoiler les chiffres clés de l’agriculture wallonne pour l’année 2021. Ces derniers démontrent une certainement stabilité au niveau de l’étendue du secteur en Wallonie (nombre d’exploitations et d’hectares) mais également que le revenu du travail en agriculture par unité de travail est en légère augmentation.

Temps de lecture : 5 min

Même si l’année 2021 a plutôt été le théâtre d’un retour progressif à la vie « normale » et de la reprise des activités économiques après la pandémie de Covid-19, elle a aussi été marquée, en Wallonie, par de terribles inondations ainsi que par une année maussade au niveau météorologique. Sur le plan agricole, plusieurs éléments sont à épingler : l’augmentation du prix de l’énergie et la situation difficile du secteur avicole mais également la récupération du statut indemne de peste porcine africaine et le repeuplement des élevages porcins de la zone concernée.

12.728 exploitations et 22.000 travailleurs réguliers

Cette même année, la Wallonie comptait 12.728 exploitations agricoles, pour une superficie agricole utilisée (SAU) de 740.623 ha, soit 44 % de la superficie totale de la Wallonie (tableau 1). En moyenne, chaque ferme gère une superficie de 58,2 ha.

51-4045-WALLONIE 1-web 2021_1

Les élevages bovins (laitiers et viandeux confondus) représentent environ la moitié des fermes wallonnes. En corrélation, les cultures fourragères et les prairies couvrent plus de la moitié de la SAU wallonne. On remarque donc que le territoire wallon reste majoritairement orienté vers les productions bovines même si au fil du temps, les exploitations spécialisées en grandes cultures tendent à s’imposer.

Du côté de la main-d’œuvre, les derniers chiffres datent de 2020 et ont été relevés par le Service public fédéral Économie. Ils montrent que l’on retrouve 22.000 actifs agricoles réguliers dans les quelque 12.700 exploitations wallonnes. Environ 4.500 saisonniers travaillent à leurs côtés. Cela équivaut à 15.000 unités de travail (UT), soit 1,19 UT par exploitation. En moyenne, une UT gère 49 ha mais cela peut fortement varier selon l’orientation technico-économique et la taille de l’exploitation.

Dans les exploitations sous statut de « personne physique », le travail est réalisé dans un cadre familial avec 93 % des actifs réguliers faisant partie de la famille. Il est à noter que 29 % de la main-d’œuvre régulière sont des femmes.

Plus d’un million de bovins

En 2021, le nombre de bovins surpasse de peu le million de têtes détenues par 7.482 éleveurs, avec un cheptel moyen de 141 têtes par élevage (tableau 2). Le phénomène de concentration du cheptel bovin wallon se poursuit. La production viandeuse prédomine avec un nombre de détenteurs supérieur à ceux de la production laitière. En revanche, le cheptel moyen de vaches laitières est supérieur à celui des vaches allaitantes.

51-4045-WALLONIE_2-web 2021_2

La Wallonie est le petit poucet de la production porcine belge et cela, malgré une progression rapide ces trente dernières années. On dénombre 382.222 porcs détenus par 421 éleveurs, disposant de 10 porcs et plus, soit un cheptel moyen de 908 têtes. Ce chiffre varie fortement selon le degré de spécialisation des élevages.

En 2021, les données concernant les volailles sont issues d’un échantillon représentatif. Le nombre de places de volailles poursuit sa croissance. Les poulets de chairs dominent actuellement le paysage avicole régional avec un nombre de places correspondant à 75 % des volailles.

Les productions ovine et caprine connaissent un véritable engouement depuis quelques années avec, en 2021, un total de 84.760 têtes dont 67.660 ovins. Contrairement aux autres activités animales, les ovins et caprins se retrouvent principalement dans des exploitations comme diversification et non comme activité principale.

Rentabilité en hausse

Selon les mêmes chiffres relevés par le Demna, pour l’année 2021, l’ensemble des produits de l’exploitation wallonne moyenne, aides comprises, atteint une valeur de 3.119 €/ha de SAU, soit 5 % de plus qu’en 2020. Les produits des herbivores et des cultures fourragères représentent plus de 40 % du total, étant donné le poids de l’élevage bovin en Wallonie. Les produits des cultures commerçables représentent, quant à eux, environ 30 % du total.

L’ensemble des produits de l’exploitation wallonne moyenne s’affiche en hausse,  essentiellement en raison de la bonne santé économique  qu’affichent les cultures commerçables.
L’ensemble des produits de l’exploitation wallonne moyenne s’affiche en hausse, essentiellement en raison de la bonne santé économique qu’affichent les cultures commerçables. - J.V.

Si l’on s’attarde sur cette hausse, ce sont essentiellement les produits provenant de la valorisation des cultures commerçables, dont principalement les cultures de céréales et de pommes de terre, qui contribuent à cette tendance. Les produits de l’élevage enregistrent également une augmentation, mais moindre, même si l’année 2021 est considérée comme une bonne année au niveau des exploitations spécialisées en bovins laitiers.

Le total des charges de l’exploitation wallonne, hors salaire, s’élève à 2.463€, en légère augmentation après être resté stable ces dernières années. Une situation qui s’explique par la hausse des prix de nombreux intrants.

En partant d’une marge brute, travaux par tiers inclus, de l’ordre de 1.345 €/ha SAU, l’exploitation wallonne obtient un excédent brut de 1.222 €/ha SAU et un revenu agricole de 844 €/ha SAU. Après quelques années de stabilité, ces valeurs poursuivent la hausse entamée en 2020.

Toutefois, quel que soit l’indicateur économique analyse, une moyenne masque de grandes différences entre les diverses spécialisations des exploitations, les performances de gestion…

En 2021, le revenu du travail en agriculture par unité de travail est équivalent à 65 % du revenu comparable, c’est-à-dire le salaire brut moyen des travailleurs non agricoles belges, 13ème  mois et pécule de vacances compris. Cette différence reste importante mais s’amenuise ces deux dernières années : il était de 60 % en 2020 et de 44 % en 2019.

A lire aussi en Economie

Voir plus d'articles