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Sérénité, la nouvelle variété d’épeautre belge… et de bonne qualité boulangère

Dans le paysage des variétés, assez stable en épeautre au contraire du froment, voici une nouveauté de nature à intéresser les agriculteurs, négociants et transformateurs en recherche de qualité boulangère.

Temps de lecture : 4 min

Sérénité, fruit du programme d’amélioration de l’épeautre du Centre wallon de recherches agronomiques, a été inscrite en septembre 2015 au Catalogue national belge des variétés et sera disponible chez les semenciers pour les semis de l’automne prochain.

Les résultats présentés dans cet article sont issus de plusieurs expérimentations, toutes réalisées selon un mode cultural volontairement extensif :

– les essais pour l’inscription au Catalogue belge des variétés se caractérisent par une fumure azotée limitée (dose normale – 30 N/ha), ainsi qu’une absence de traitement fongicide et de régulateur de croissance ;

– les essais du Cra-w se distinguent par une fertilisation azotée en plus limitée (dose normale – 60 N/ha), accompagnée également de l’absence de protection fongicide et de régulateur de croissance.

Différences variétales et locales

Dans les conditions « non protégées » de ces essais, la variété Cosmos, qui souffre de la rouille jaune depuis quelques saisons, voit son rendement affecté dans toutes les régions et principalement durant la saison 2013-2014 où la pression de maladie fut plus importante. Epanis et Zollernspelz sont les variétés qui montrent le meilleur rendement moyen sur deux années, soit 108 % par rapport aux témoins (100 %), avec une régularité plus marquée pour Epanis. La nouvelle variété Sérénité présente un bon rendement sur deux années avec un avantage moyen de 5 % par rapport aux témoins (tableau 1).

Dans les essais à très faibles intrants sur trois années (tableaux 2 et 3), on constate des différences significatives entre les deux sites d’expérimentation : Epanis semble mieux correspondre à l’Ardenne (Michamps) que Cosmos qui conserve un bon rendement en Hesbaye (Gembloux). Les variétés Zollernspelz et Sérénité se révèlent constantes dans ces deux sites.

En ce qui concerne les poids à l’hectolitre, les différences entre variétés ne sont sensibles qu’à Gembloux. Sérénité montre une supériorité sur cette caractéristique (+ 3 % par rapport aux variétés témoins), tandis que les autres variétés de l’assortiment présentent des résultats proches.

Face aux maladies

Sérénité est la plus tardive des variétés du panel. Sa tardivité, bien marquée au moment de l’épiaison, a tendance à se résorber en fin de cycle, ce qui lui permet d’atteindre sa maturité physiologique plus ou moins en même temps que ses concurrentes. Elle est pourvue d’une longue paille mais n’est pas plus sensible à la verse que les autres. En cours de culture, son atout majeur réside dans sa bonne tolérance à l’ensemble des maladies du feuillage (tableau 4).

Qualité technologique

Les variétés d’épeautre sont connues pour leur faible qualité technologique et la difficulté de panification qu’elles peuvent présenter pour certains modes de transformation. Certaines variétés, comme ce fut le cas de Ressac, présentent, néanmoins, une bonne qualité.

Ces dernières années, Ressac n’est plus cultivée et ce segment de marché n’était donc plus comblé en Belgique. La qualité boulangère est également très recherchée par les agriculteurs qui cultivent selon un mode biologique et qui écoulent souvent leur production en circuit court.

La variété Sérénité réintroduit sur le marché belge un épeautre de bonne qualité boulangère (tableau 5). La teneur en protéine (P) est moyenne et, pour cette espèce, l’indice de sédimentation Zélény et le rapport Z/P plutôt élevés montrent un beau potentiel d’utilisation en panification. L’alvéogramme de Chopin montre un W et un P/L plutôt élevés pour un épeautre.

De beaux atouts

Sélectionnée en Belgique sous une phytotechnie peu intensive, la variété Sérénité combine une bonne qualité boulangère et une bonne tolérance aux maladies du feuillage. En outre, elle permet l’obtention d’un bon rendement quel que soit le mode de conduite culturale : conventionnel, à faible niveau d’intrants ou biologique.

D’après Emmanuelle Escarnot, Sébastien Gofflot, Georges Sinnaeve

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Cra-w

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