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Risque de contamination croisée par les phytos : agir préventivement !

Temps de lecture : 3 min

Synagra, l’association professionnelle de négociants belges en céréales et autres produits agricoles, réalise chaque année un plan d’échantillonnage collectif pour les achats de céréales réalisés auprès des producteurs. Environ 700 analyses sont effectuées pour examiner le niveau des résidus de pesticides et mycotoxines.

En matière de résidus de pesticides, Synagra constate une augmentation des contaminations croisées par des résidus de matières actives de produits utilisés lors du traitement des pommes de terre. L’importante expansion de la superficie des pommes de terre, essentiellement en Wallonie, pourrait ne pas être étrangère à ce fait.

Trois cas de figure

Ladite contamination peut avoir 3 causes :

– l’utilisation des inhibiteurs de germination (CIPC) pour le stockage de pommes de terre et de céréales dans le même hangar ou dans un bâtiment avoisinant ;

– l’application de fongicides sur des champs de pommes de terre à proximité de céréales à maturité dans les alentours.

– le traitement des plants contre le rhizoctonia avec des céréales stockées dans les alentours.

Trois molécules

Les contaminations constatées visent principalement les trois substances actives suivantes.

1. Le CIPC ou chlorprofame : la contamination par cet antigerminatif se produit surtout en cas de stockage et transport successifs de pommes de terre traitées avec cette matière active et de céréales dans les mêmes hangars et dans les mêmes moyens de transport. Le MRL (niveau de résidu maximum) dans les céréales pour le chlorprofame s’élève seulement à 0,01 mg/kg, contre 10 mg/kg dans les pommes de terre (1.000 fois plus).

En Belgique, contrairement aux pays frontaliers, cette pratique est encore autorisée moyennant les conditions suivantes : un nettoyage en profondeur, une déclaration au premier acheteur et pas d’utilisation d’éléments en caoutchouc (bandes de transport) lors de la commercialisation des céréales.

2. Le propamocarb : cette contamination se produit surtout à la suite du traitement des pommes de terre contre le mildiou dans la période précédant la récolte des céréales. La dérive de la bouillie de pulvérisation vers des champs de céréales adjacents peut occasionner une contamination croisée. Dans cette optique, l’utilisation de buses anti-dérive est indispensable. Cette substance active est aussi utilisée dans la culture de légumes, comme fongicide dans les champs ou dans le cadre du traitement des plantes en bac.

3. Le pencycuron : il s’agit de la substance active de Monceren, Curon et Monceren FS, produits de lutte contre rhizoctonia et utilisés pour le traitement des plants. Ici également, le nettoyage en profondeur des machines et du matériel utilisés est primordial.

Bonnes pratiques

Synagra et le secteur des céréales attirent dès lors l’attention des producteurs de pommes de terre sur la nécessité de prendre toutes les mesures nécessaires d’hygiène et éviter la dérive lors de pulvérisations. « Ceci pour tenter d’éviter que les problèmes décrits ne persistent et que le secteur des céréales ne soit obligé de prendre des mesures supplémentaires, comme l’interdiction du stockage dans les mêmes bâtiments. »

« Le système de prélèvement d’échantillon et de traçabilité du négociant (FCA, ancien GMP) peut donc, si besoin, déterminer l’origine du lot contaminé, pour lequel le fournisseur agriculteur peut toujours être tenu responsable. Soyez donc attentif », recommande enfin Synagra.

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