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Le Wallon préfère le Blanc Bleu Belge

Le Blanc Bleu Belge est la viande préférée des Wallons, devant la Limousine, le bœuf irlandais, argentin, ou la blonde d’Aquitaine, ressort-il d’un test réalisé à l’aveugle en février – soit avant l’affaire Veviba – à la demande de l’Apaq-w.

Temps de lecture : 5 min

Afin de combattre les idées reçues qui pénalisent le secteur et de soutenir les éleveurs, l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité a demandé une étude de marché menée en ce début d’année. Objectif : mieux cerner la perception, les attentes, les comportements d’achat et de consommation de viande bovine en Wallonie.

Réalisée par la société Accurate Research Solutions, cette étude à laquelle ont répondu 600 Wallons âgés d’au moins 18 ans a révélé des résultats extrêmement positifs et encourageants pour les producteurs wallons.

Dans les grandes surfaces…

Concernant les achats des personnes interrogées, le budget moyen par semaine consacré à la nourriture et aux boissons s’élève à 107,49€ dont 17,23€ pour l’achat de viande de bœuf. Quelque 45 % des répondants s’approvisionnent le plus souvent dans des hypermarchés et 19 % dans un commerce de proximité.

L’enquête montre également que la principale race belge connue est le Blanc Bleu Belge. Le taux de connaissance très élevé de la viande issue de cette race va de pair avec le fait qu’elle est aussi la plus citée lorsqu’on demande aux participants quelles viandes ils achètent.

La Holstein est connue par moins d’1 personne interrogée sur 2. Les autres labels ou races belges demeurent méconnus.

… et du belge

Lors de l’achat de viande bovine, les sondés privilégient une origine belge dans 71 % des cas, une origine wallonne dans 56 % des cas, et un éleveur local en Belgique dans 48 % des cas. Viennent ensuite la France et l’Irlande, suivies de la Flandre et des autres provenances.

D’abord la qualité !

L’importance des critères de choix lors de l’achat de viande bovine est également source d’intérêt. Le consommateur wallon ne transige pas avec la qualité puisqu’il s’agit du critère principal pour 63 % du panel consulté. Le prix arrive bien en retrait avec 19 %. Suivent l’origine (12 %), la présence d’un label ou d’une appellation (4 %) et enfin le processus de fabrication (3 %).

Le prix optimal désiré pour 1 kilo de steak de bœuf est de 17€, il s’agit d’ailleurs du montant moyen consacré à l’achat de viande bovine par semaine, mais le prix de vente au kilo déclaré spontanément est de quelque 19€.

L’immense majorité des personnes sondées (94 %) consomment de la viande de bœuf à domicile, et 84 % en consomment à l’extérieur ; 12 % des répondants n’en mangent que moins d’1 fois par mois, ou jamais, pour trois raisons : par goût, par conviction ou par manque d’informations.

Une image positive, mais un bémol sur le bien-être

Plus de 70 % des répondants s’accordent pour dire que « la viande de bœuf est une viande de qualité, facile à préparer, bonne pour la santé, pourvue d’une bonne valeur nutritionnelle, et permet de multiples préparations. » Cependant, 62 % des participants notent que la viande de bœuf est plus chère que les autres viandes mais 35 % trouvent qu’elle propose un meilleur rapport qualité/prix que les autres viandes.

Entre 15 % et 30 % des personnes déclarent ne pas avoir d’opinions sur la qualité de l’élevage en Wallonie. Rappelons que cette étude a été réalisée avant l’exposition du scandale Veviba. Les autres participants sont plutôt positifs pour reconnaître la qualité des contrôles mis en place (72 %), l’amélioration des conditions d’élevage, le fait que les éleveurs sont garants du maintien des prairies, le respect des animaux et l’intérêt porté à leur alimentation.

Il subsiste une méfiance certaine quant aux conditions du bien-être animal dans les abattoirs et au respect scrupuleux des éleveurs dans l’interdiction de l’utilisation des hormones…

Qualitativement…

Après ce volet quantitatif, une étude qualitative a été menée pour identifier, parmi un éventail de races et origines de viandes bovines, les caractéristiques appréciées et celles qui ne le sont pas. Cette partie de l’étude a été réalisée auprès de consommateurs de viande bovine. Deux groupes de dégustation composés de 40 Wallons âgés de minimum 18 ans ont été recrutés afin de tester à l’aveugle 9 viandes différentes. L’évaluation de la viande crue sur divers critères (la fraîcheur, la couleur, la tendreté, l’odeur…) a été suivie d’une évaluation de la viande cuite sur d’autres critères (l’odeur, l’apparence, la texture, le goût…).

… cru ou cuit, le BBB domine

Globalement pour la viande crue, c’est le Blanc Bleu belge qui obtient largement les scores les plus positifs. Vient ensuite la vache limousine qui obtient aussi des scores relativement positifs mais dans une moindre mesure. On retrouve ensuite la Bleue des prés, l’Arden’Beef et le Bocquillon avec des scores moyens à tendance positive. La Blonde d’Aquitaine et la Limousine en taurillon atteignent des scores moyens à tendance négative. La viande irlandaise ne ressort pas du test et l’Argentine est la moins appréciée sur l’ensemble des critères.

Concernant la viande cuite, le BBB ressort gagnant dans toutes les catégories. En termes de qualité, 3 viandes se démarquent positivement : le BBB, le Bocquillon et l’Arden’Beef, tandis que deux viandes obtiennent une note négative : la Limousine (vache) et l’Argentine. Pour la viande qui plaît beaucoup, on trouve en tête de liste le BBB et le Boquillon suivis du taurillon Limousin, alors que celles qui plaisent le moins sont l’Argentine et la vache Limousine, et dans une moindre mesure, l’Irlandaise.

Le ministre wallon de l’Agriculture, René Collin observe que la plus-value nutritionnelle et les saveurs des viandes bovines saluées par les consommateurs « découlent du savoir-faire de nos éleveurs et de notre mode d’élevage profondément lié au sol. Leurs qualités gustatives s’expliquent par la diversité de la production wallonne qui propose des viandes tantôt très maigres, tantôt plus goûteuses. Enfin, le Blanc Bleu et l’élevage bovin en général participent au cercle naturellement vertueux qui contribue à la diversité des paysages grâce à l’entretien des prairies, une ressource pour la biodiversité. Cette étude rétablit les vérités sur nos préférences et nos habitudes de consommation. Elle est également un formidable encouragement pour toute la filière. »

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