à une demande très locale
maraîchères, son marché est dominé par des importations
bien structurées. Pourtant, il existe une demande d’ail
produit localement en particulier dans les fermes maraîchères diversifiées axées sur la vente en circuit court.
Un peu de physiologie
L’ail se multiplie par caïeux, 20 à 50 sont formés par bulbe. Le cycle devrait correspondre à une période d’un an. Pour cela, les variétés doivent être adaptées aux conditions climatiques. Celles à longue période de dormance conviennent bien à nos régions. La dormance se lève par températures fraîches ou à 7,5ºC. Le zéro de végétation est de 0ºC.
Entre la plantation et la levée, une centaine de degrés jours sont nécessaires. Il en faut 1.000 jusqu’à la fin du développement foliaire et 1.700 jusqu’à la récolte.
Après la levée, la plante développe des feuilles qui s’enroulent en un axe. Le bulbe grossit lorsque le nombre de feuilles n’augmente plus.
Généralement, le bulbe central avorte et ne monte pas.
L’ail contient de fortes quantités d’alliine, d’allicine, d’ajoème, de sulfure de diallyle, de disulfure de diallyne, de trisulfure de diallyle. L’alimentation soufrée est donc importante pour la plante.
Dès la récolte, l’ail entre en repos végétatif 6 semaines, peu importe la température, il n’y a pas de germination ni de néo-formation de racines.
Pendant 12 à 14 semaines, les variétés adaptées à notre région ont un métabolisme ralenti si la température est basse (1ºC) ou élevée (18ºC) mais se réveillent si la température est de 7ºC.
Notons que la reprise d’activité dépend des conditions de stockage et s’étend sur 9 à 22 semaines. Les meilleures conditions de stockage se font à 75 % d’humidité relative.
Les variétés
Il existe des variétés d’automne, des variétés alternatives et des variétés de printemps.
Chez nous, les variétés de printemps donnent de bons résultats. Idéalement, nous essayons de les planter au plus tard début mars, mais ce n’est pas aisé, loin de là. En plantant plus tard, le rendement potentiel diminue et le risque de sécheresse devient un facteur limitant ; l’irrigation devient alors indispensable.
L’Ail Rose du Nord produit de petits bulbes aptes pour une longue conservation. Gayant (Artop), Arno et Atenor sont des variétés utilisables chez nous.
Les plants semenciers seront certifiés, bien sûr.
Le cultiver
Nous plantons à 3 à 5 cm de profondeur. En petites surfaces, la plantation est manuelle, elle est mécanisée dans les grandes fermes spécialisées (dans d’autres pays surtout).
Le fertiliser & l’irriguer
Le désherber
Plusieurs produits sont homologués en culture conventionnelle (voir fytoweb.be).
De manière générale, les faux-semis réalisés avant l’hiver sont très intéressants pour la maîtrise de l’enherbement en ail.
Les binages et sarclages sont difficiles à organiser au début du printemps, les conditions de portance du sol, de météo et de développement des jeunes adventices ne sont pas souvent réunies en début de culture.
Le paillage plastique placé avant l’hiver et perforé pour la plantation donne de bons résultats et s’adapte bien à l’irrigation en goutte à goutte.
Le désherbage thermique peut se faire en post-levée de l’ail au stade 4 feuilles des dicotylédones et 1 feuille des graminées avec réplétion 5 à 7 jours plus tard et éventuellement un troisième passage la semaine suivante.
Les soins
En général, il n’y a pas de montaison, mais s’il devait y en avoir, nous coupons les hampes florales au début de leur recourbement (les hampes laissées à pousser forment une crosse très nette).
Les insectes et les maladies
Nous n’avons généralement pas de grandes attaques d’insectes dans les quelques rares parcelles de chez nous. Mais nous pouvons rencontrer la mouche de l’oignon (Delia antiqua), la mouche des semis (Delia platura), le thrips (Thrips tabaci) et le taupin (Agriotes lineatus notamment). Les pièges d’observation utilisés en oignons conviennent pour compter les populations de mouche de l’oignon, de teigne du poireau et de thrips. Quelques produits sont homologués.
Quelques champignons se développent sur l’ail, notamment la rouille (Puccinia allii), l’alternariose (Alternaria porri), Stemphilium vesicarium. La pourriture blanche (Sclerotium cepivorum est assez fréquente et se rencontre aussi sur l’oignon.
Les virus posent des problèmes surtout chez les producteurs de plants.
Le récolter
Quand la masse est sèche, nous gardons une température de 15 à 20 ºC pour les lots à vendre jusque janvier et 0ºC pour les lots à conserver pour une longue durée.
Notre marché local est confronté aux produits venant d’Espagne et de France et de ceux venant de Chine via les Pays-Bas, notamment. L’ail est présenté sec, c’est-à-dire avec des tuniques et la tige complètement séchées. Notre ail se conserve un an sans trop de problème.
L’ail peut être fumé en passant 10 jours dans un fumoir.