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Des fruits au jardin

presque toute l’année, c’est possible !

Comment concevoir un verger familial ? Comment compléter l’assortiment présent ? Alors que nous sommes en hiver, saison idéale pour réaliser des plantations en dehors des périodes de gel, nous vous aidons à faire les choix qui répondent à ces deux questions.

Temps de lecture : 8 min

Un verger d’amateur a généralement pour objectif principal de procurer au ménage une diversité de fruits frais pendant la période la plus longue possible de l’année, à consommer frais ou à cuisiner. Leur transformation en jus, vins, conserves, marmelades et confitures, ou en les congelant pour une utilisation ultérieure est un autre objectif, pour lequel on demande une quantité plus importante à un moment précis.

Quelle période de production ?

Le diagramme ci-joint a été établi pour les régions dont l’altitude ne dépasse pas 250 à 300 m. Il indique les époques de récolte et de consommation à l’état frais des différents fruits du jardin. On constate qu’il existe une grande différence entre les espèces à pépins, qui peuvent se conserver plus ou moins longtemps après la récolte, et tous les autres fruits dont la récolte se situe en été ou au début de l’automne, et qui doivent être utilisés peu de temps plus tard.

Les pommes sont les fruits dont la période d’autoconsommation est la plus longue. Par un choix judicieux parmi les 40 à 50 variétés que nos pépinières commercialisent actuellement, il est possible de disposer de pommes fraîches depuis le début d’août jusqu’en mars (ou avril ?), soit pendant 8 à 9 mois.

En ce qui concerne les poires, le choix est plus restreint et la période de consommation plus courte : une vingtaine de variétés à utiliser d’août à janvier (ou février ?), soit pendant 6 à 7 mois.

Pour les fruits à noyau, la période de consommation est beaucoup plus courte : de mi-juin à début août pour la vingtaine de variétés de cerises disponibles, en août et septembre pour la vingtaine de variétés de prunes et la douzaine de variétés de pêches.

En ce qui concerne les petits fruits ligneux, les pépinières disposent d’une dizaine de variétés de groseilles à grappes blanches, roses ou rouges, dont la maturité s’échelonne de mi-juin à fin juillet, d’une dizaine de variétés de cassis et de groseilles à maquereaux à récolter en juillet. Les framboises d’été (environ 5 variétés) mûrissent de mi-juin à mi-juillet, et les framboises d’automne (environ 5 variétés également) de mi-août à début octobre. Les 5 à 6 variétés de mûres produisent aussi de mi-août à début octobre, tandis que les mûroises (hybrides entre ronces et framboisiers : 4 à 5 variétés) se récoltent de mi-juin à mi-juillet. Pour ce qui concerne les myrtilles américaines (5 à 6 variétés), la maturité s’échelonne de fin juillet à mi-septembre.

Comme on le voit sur le diagramme, l’approvisionnement du ménage en fruits frais provenant du jardin s’étend de mi-juin à mars ou avril. Reste à compléter la période non productive de 3 mois environ par des fruits achetés dans le commerce : les pommes et poires ont soit été conservées en chambre frigorifique, généralement sous atmosphère modifiée, soit importées de l’Hémisphère sud où les saisons sont inversées par rapport à nous. Pour les fruits à noyau et les petits fruits, le marché est approvisionné très tôt par des importations en provenance du sud de l’Europe, où les récoltes sont plus précoces.

Composer un assortiment

Les goûts personnels et les utilisations prévues vont influencer fondamentalement les choix. Il en va de même pour l’espace disponible.

À l’âge adulte, pour les fruits à pépins et les fruits à noyau, il faut prévoir un espace de 50 m² pour un arbre demi-tige qui sera en pleine production après 7 ou 8 ans, et 100 m² pour un arbre haute-tige, qui sera en pleine production après une dizaine d’années. En basse-tige, les pommiers et poiriers demandent 5 à 10 m² d’espace libre et ils sont en production après 3, 4, (ou 5) ans ; les espèces à noyau (pêchers, pruniers et cerisiers) conduites en buisson demandent un peu plus d’espace : 12 à 18 m². Pour les petits fruits ligneux, on recommande la conduite en haie verticale à interligne de 2-2,5 m, et pour les myrtilles enfin, en buissons espacés de 1,50 m.

Les noms de variétés mentionnés ci-après sont des choix personnels, qui ont comme toujours un caractère arbitraire. Ils sont aussi déterminés par les disponibilités actuelles dans les pépinières belges, et nos 45 années d’expérience, mais cette liste n’est en rien limitative.

Les pépiniéristes pourront également vous conseiller utilement ; ceux qui ont adhéré à la charte « Certifruit » disposent d’un matériel d’information qui aidera les jardiniers dans leurs choix. Ils proposent un matériel végétal de qualité avec une garantie de son identité ; variété et sujet porte-greffe.

Les dates de consommation correspondent à la Moyenne Belgique jusqu’à 250 à 300 m d’altitude ; elles peuvent varier légèrement selon le climat de l’année. Pour les variétés de pommes et de poires, la durée de conservation dépend étroitement de la température et de l’humidité du local où les fruits sont entreposés.

Rappelons que les choix doivent être conformes aux règles de fécondation des fleurs : autofécondation (un arbre se suffit à lui-même) pour les pêchers, griottiers, petits fruits, quelques variétés de pruniers et de cerisiers ; fécondation croisée pour au moins deux variétés de pommiers, poiriers, certains pruniers, à condition que les floraisons soient simultanées ; fécondation par une variété appartenant à un autre groupe d’inter-stérilité, et qui fleurit au même moment pour les cerises douces traditionnelles.

Un choix de pommes…

La consommation de fruits récoltés récemment s’échelonne sur août, septembre et octobre ; elle peut être couverte par trois ou quatre variétés différentes :

– pour débuter : ‘Transparente blanche’ ;

– ensuite : ‘James Grieve’, ‘Transparente de Lesdain RGF’ ou ‘Alkmene’ ;

– pour octobre : ‘Cox’s Orange’, ‘Elstar’, ‘Transparente de Croncels’, ‘Joseph Musch RGF’, ‘Jacques Lebel’, ‘Reinette Descardre’…

Après quoi, on consommera des pommes qui ont été récoltées en octobre et conservées au frais, en cave ou dans une remise. L’aptitude des variétés à la conservation naturelle est très variable. On choisira plusieurs variétés qui arrivent successivement à maturité optimale, afin de couvrir la fin de l’automne, puis le début et la fin de l’hiver.

– pour novembre et décembre : ’La Paix RGF’, ‘Reinette de Blenheim RGF’, ‘Reinette de Chênée’, ‘Reinette du Canada’, ‘Jonathan’, Jonagold’… ;

– pour janvier et février : ‘Reinette Hernaut RGF’, ‘Reinette de France’, ‘Belle de Boskoop’, ‘Godivert RGF’… ;

– pour mars (et avril ?) : ‘Court-pendu’, ‘Melrose’, ‘Winston’, ‘Gris Braibant RGF’, ‘Président Van Dievoet RGF’, ‘Rambour d’hiver’, ‘Gueule de Mouton’, ‘Sabot d’Eijsden’…

… et de poires

De manière générale, la durée de conservation naturelle des poires est beaucoup plus courte que celle des pommes. Très peu d’entre elles peuvent dépasser le Nouvel An, même dans une (très) bonne cave. Ainsi, on choisira :

– pour août : ‘Clapp’s Favourite’, ‘Ananas de Courtrai’ ou ‘Précoce de Trévoux’ ;

– pour début septembre : ‘Bon Chrétien Williams’ ou ‘Triomphe de Vienne’ ;

– pour la seconde moitié de septembre : ‘Durondeau’, ‘Beurré Hardy’ ou ‘Louise Bonne d’Avranches’.

À cueillir en octobre et à conserver :

– jusque novembre : ‘Beurré Alexandre Lucas’, ‘Doyenné du Comice’, ‘Légipont’, ‘Conference’, ‘Condo’ ;

– jusque décembre : ‘Madame Grégoire RGF’, ’Nec Plus Meuris RGF’, ‘Saint-Mathieu RGF’ ;

– après le Nouvel An : ‘Comtesse de Paris’, ‘Joséphine de Malines’, ‘Saint-Remy’, ‘Beurré de Naghin’.

Les prunes, cueillies sur trois passages

La saison des prunes débute fin juillet ou début août et se termine fin septembre ou début octobre. Comme sur un même arbre, la maturité des fruits s’échelonne, la cueillette se fera en trois passages successifs à intervalle de trois ou quatre jours :

– pour fin juillet-début août : ‘Reine-Claude d’Oullins’, ‘Opal’, ‘Czar’;

– à la mi-août : ‘Monsieur hâtif’, ‘Belle de Thuin RGF’, ‘Qeen Victoria’, ‘Bleue de Belgique’ ;

– pour fin août : ‘Reine-Claude d’Althan’ (=‘Conducta’), ‘Reine-Claude crottée’, ‘Mirabelle de Nancy’ ;

– première moitié de septembre : ‘Wignon RGF’, ‘Altesse double’, ‘Monarch’, ‘Stanley’ ;

– seconde moitié de septembre et début octobre : ‘Altesse simple’ (=‘Quetsche commune’), ‘Président’, ‘Prune de Prince RGF’, ‘Sainte-Catherine RGF’, ‘Anna Spath’.

Du côté des cerises et pêches

La production des cerises s’échelonne de mi-juin à début août. On choisira (par ordre de maturité) :

– cerises douces, variétés auto-fertiles : ‘Early Rivers’,‘Sunburst’, ‘Sylvia’, ‘Lapins’ ;

– cerises douces, variétés inter-stériles : ‘Bigarreau Burlat’, ‘Bigarreau Napoléon’, ‘ Regina’, ‘Star’, ‘Castor’, ‘Stella’, ‘Annabella’, ‘Bigarreau Schneider’, ‘Géante d’Hedelfingen’ ;

– cerises acides : ‘Griotte du Nord’, ‘Grotte de Schaerbeek RGF’.

Au niveau des pêches à chair blanche, on optera pour (par ordre de maturité) : ‘Amsden’, ‘Charles Ingouf’, ‘Reine des vergers’, ‘Fertile de septembre RGF’, ‘Brugnon de Felignies’.

Et les petits fruits ?

Choisissez les groseilles grappes selon le type de fruit que vous souhaitez (par ordre de maturité) :

– groseilles à baies rouges : ‘Jonkheer van Tets’, ‘Stanza’, ‘Rosetta4, ‘Rovada’ ;

– groseilles à baies roses : ‘Versaillaise rose’ ;

– groseilles à baies blanches : ‘Versaillaise blanche’, ‘Witte parel’, ‘Blanka’.

Les cassis arrivent à maturité durant la première moitié de juillet : ‘Silvergieter Zwarte’,’Tenah’, ‘Black Reward’, ‘Wellington XXX’.

Pour les groseilles à maquereaux, ne plantez que des variétés résistantes à l’oïdium : ‘Hinnomaki jaune’, ‘Hinnomaki rouge’, ‘Invicta’, ‘Pax’.

N’hésitez pas à mêler framboises d’été et d’automne :

– framboises d’été : ‘Malling promise’, ‘Malling exploit’, ‘Tulameen’, ‘Schönemann’ ;

– framboises d’automne : ‘Zeva herbsternte’, ‘Autumn bliss’ ;

– framboises hybrides : ‘Tayberry’.

Pour les mûres, favorisez les variétés non épineuses : ‘Loch Ness’, ‘Black satin’, ‘Thornfree’, ‘Thornless evergreen’.

Et, enfin, tournez-vous vers les myrtilles ‘Goldtraube’, ‘Bluecrop’, ‘Patriot’.

Ir. André Sansdrap

Wépion

La Une

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Voix de la terre Le 17 avril 1996, au Brésil, 19 membres du mouvement des paysans sans terre furent massacrés par des tueurs à la solde de grands producteurs terriers. Depuis lors, Via Campesina a décrété que le 17 avril serait la journée internationale des luttes paysannes. En cette période de révolte agricole, le Réseau de Soutien à l’Agriculture Paysanne (RESAP) et la Fugea signalent une nouvelle menace pour les terres agricoles et pour l’accès à la terre : l’agrivoltaïsme.
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