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À rames,

nains, mangetout,

à écosser et affila…

Les pois – Pisum sativum – sont des légumes classiques

du potager. Ils sont assez faciles à cultiver, mais

on se méfiera de l’appétit des pigeons!

Temps de lecture : 6 min

Dès que les sols seront accessibles après les pluies hivernales, nous pouvons semer les pois ! Leurs graines se voient bien, sont faciles à manipuler. La germination est assez rapide et ne met pas les impatiences à l’épreuve. La culture n’est pas trop longue, la récompense de la récolte arrive assez vite. C’est culture idéale pour les apprentis jardiniers.

Cinq types de variétés

Plusieurs catégories de variétés sont disponibles chez les semenciers.

Les pois à rames poussent le long de grillages sur lesquels ils s’accrochent. Leur tige fait environ 1 mètre de longueur (0,7 à 1,8 m). Un grillage, des tuteurs conviennent bien. Ils sont très productifs et leur tenue en hauteur favorise l’aération du feuillage ce qui est favorable pour limiter les maladies. Le support facilite la pose d’un filet qui aura un rôle de protection contre les dégâts de pigeons et qui recouvre l’ensemble de la masse foliaire en croissance.

Les pois nains ont des tiges qui mesurent moins de 0,7 m de longueur. En théorie, ils n’ont pas besoin de support, bien que ce soit conseillé de les guider malgré tout, pour qu’ils restent bien droits.

Les pois mangetout sont des variétés (naines ou à rames) qui peuvent être cueillies très jeunes. Les cosses sont presque dépourvues de parchemin, la matière qui les rend coriace, du moins au stade jeune. Elles restent tendres tant que les grains ne sont qu’à peine formés.

Les pois à écosser peuvent être cueillis au stade grain tendre ou laissés en développement jusqu’à ce que les grains soient durs et secs.

Les variétés affila ont des vrilles à la place des feuilles. Elles sont moins sensibles aux maladies et se fixent très bien sur un support.

Le semis, du printemps à l’été

Le semis se fera entre la fin février et la mi-avril pour les pois à grains lisses. Il faut absolument éviter de semer en sol encore mouillé, la structure de sol risque bien trop d’être instable, avec des résultats décevants à la clé. Quitte à dépasser les dates théoriques conseillées.

Nous pouvons aussi faire des semis d’été pour une récolte en août.

Le semis est facile avec ces grosses graines. Nous traçons les sillons de 5 cm de profondeur à un écartement de 60 cm. Nous déposons une graine tous les 2 cm dans le sillon. Nous recouvrons simplement au printemps, nous arrosons ensuite pour les semis d’été.

Le sol doit être ameubli en profondeur pour permettre un bon développement des racines. Il doit être bien poreux, bien aéré, pour permettre de fructueux échanges d’air favorables au travail des nodosités.

Pour semer, nous traçons des sillons de 4 ou 5 cm de profondeur et plaçons une graine tous les 2 à 3 cm. La densité de semis visera 70 à 80 graines par m². Par exemple, avec des rangées distantes de 60 cm, semer à un écartement entre graines de 2 à 3 cm dans la ligne. Les pois à grains lisses sont semés un mois plus tard.

Les pois mangetout peuvent être semés jusque juin, mais ce sont les premières récoltes des premiers semis qui sont les plus attendues.

La fumure est superflue !

Nous n’apportons généralement aucune fumure pour le pois. La culture prélève dans le sol ce dont elle a besoin. En fin de culture, les tiges et feuilles retournent au sol ou au compost, les racines enrichies de l’azote capté par les bactéries Rhizobium retournent au sol également.

Prenons-en soin !

La culture des pois demande le respect d’une rotation d’au moins 8 ans.

Les semis précoces des pois permettent de récolter avant les grandes attaques de maladies foliaires et d’insectes. Par contre, semer tôt ne signifie pas que l’on puisse se précipiter. Il faut que le sol soit bien ressuyé, qu’il se travaille bien, au moment du semis.

Les semis de début de saison échappent aux grandes attaques de maladies et d’insectes mais sont très appréciés des pigeons.

Les jeunes tiges de pois sont très appétées par les limaces, les escargots.

Lors des opérations de désherbage, nous en profiterons pour butter les pois, quand ils ont atteint environ 15 cm de hauteur. Cela aidera au maintien des tiges.

Pour les pois, comme pour d’autres légumineuses d’ailleurs, il est particulièrement important que le sol soit bien aéré pour favoriser les échanges gazeux et permettre la capture de l’azote de l’air par les nodosités. Il ne faut donc pas hésiter à biner entre les rangs de pois chaque fois que le sol est ressuyé, et surtout pour éviter que ne se maintienne une croûte en surface.

La tordeuse du pois est fréquente chez nous et ses vols concernent les derniers semis. Les larves hibernent dans le sol. Le vol des adultes commence en mai, lorsque la température dépasse 18ºC. Les femelles déposent leurs œufs à proximité des fleurs de pois. La ponte s’étale pendant environ 3 semaines. Les larves écloses des œufs se déplacent et pénètrent dans une gousse pour se nourrir des grains. Les dégâts les plus importants se déplorent à partir de juin.

Le mildiou du pois peut se développer et réduire la production, surtout pour les semis plus tardifs. Les oospores du champignon se conservent 8 ans dans le sol, une bonne rotation est requise. Un duvet blanc apparaît en face inférieure des feuilles, puis sur les gousses. Un temps couvert et humide est très favorable à la maladie. Un feuillage dense également. Les différences variétales ne sont pas très marquées.

La récolte, 75 à 100 jours après le semis

Les pois à écosser sont récoltés quand les grains sont formés dans la majorité des gousses et qu’ils sont encore très tendres. La récolte intervient environ 75 à 100 jours après le semis, en fonction de la température, de la variété et du stade souhaité de récolte.

On cueille les cosses dès que les grains les remplissent. Nous pouvons vérifier leur tendreté en portant ceux-ci en bouche : ils doivent être tendres et légèrement sucrés. La grosseur du grain est liée à la variété, ce n’est pas un critère déterminant pour le stade de cueillette.

Pour connaître l’état de maturité, nous agitons les tiges et entendons « sonner » les pois à l’intérieur des gousses. Nous pouvons aussi récolter quelques gousses, les ouvrir, et constater la grosseur des grains et leur goût sucré.

Les cosses se forment au fur et à mesure que la tige s’allonge. Les plus âgées sont à la base des tiges, elles seront cueillies les premières.

Le plus souvent nous récoltons toutes les gousses de la plante en même temps pour les variétés naines : les tiges malmenées par une cueillette de gousses du bas se dessèchent rapidement et ne font que difficilement mûrir les gousses supérieures. La récolte en plusieurs phases au fur et mesure du mûrissement est plus aisée avec les variétés à rames.

Pour obtenir des grains secs, comptons 120 jours de culture environ.

Pour des raisons pratiques, en ramant les pois, nous évitons qu’ils ne recouvrent les cultures voisines de leur feuillage. En buttant et en ramant les pois, nous facilitons la cueillette à plusieurs dates, pour disposer à chaque passage de cosses à la maturité idéale.

Les pois mangetout sont semés tôt pour être récoltés en mai-juin. Leur récolte est bienvenue avant que les premiers haricots ne soient récoltables. On les récolte quand les grains commencent à se former. A ce moment-là, il ne faut plus attendre, car les cosses risquent de devenir fibreuses.

Gousse ou cosse ? Ces deux termes ne sont pas tout à fait synonymes. Mais dans le cas du pois, nous trouvons des auteurs qui utilisent chacun de ces deux mots. Notons que nous écossons des pois. Le mot cosse convient donc bien.

F.

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