Et pour cause, le marché du bio est essentiellement occidental : l’Europe et les États-Unis en sont les principaux consommateurs, même si une demande serait apparue en Chine depuis cinq ans, dont le montant reste sujet à caution. En 2017, 40 Mrd€ de produits bio étaient achetés aux États-Unis, et 37 Mrd€ en Union européenne. Sur le vieux continent, c’est l’Allemagne qui est en tête avec 10 milliards d’euros, devant la France (7,8 Mrd€). « Mais le différentiel avec l’Allemagne se réduit, pour ainsi dire, de jour en jour, constate Michel Reynaud. Et nous avons bon espoir de les dépasser. »
L’Australie, championne des surfaces
Côté production, l’Union européenne se place devant les États-Unis, avec 2,9 % de sa surface agricole utile dédiée à ce cahier des charges, contre seulement 0,9 % outre-Atlantique. Une différence que Michel Reynaud explique notamment par l’existence en Europe d’aides publiques à la conversion, tandis que les farmers américains ne peuvent compter que sur des programmes privés. La différence dans le nombre d’agriculteurs est parlante, même si les tailles d’exploitations sont éloignées : 400.000 agriculteurs bio en UE, contre « quelques milliers aux États-Unis ».
Mais le vrai champion mondial du bio, c’est l’Australie, qui concentre à elle seule plus de la moitié des surfaces mondiales. Y sont cultivés 35,9 millions d’ha en bio, sur près de 70 millions à travers le monde. Pour comparaison, la surface agricole de la France est de 29 millions d’hectares, et sa superficie totale de 64 millions d’hectares. Attention toutefois, avertit Michel Reynaud : les surfaces australiennes en bio sont essentiellement de grandes prairies naturelles, très extensives.