ses produits phares… et plusieurs nouveautés
S’adapter au stade des adventices rencontrées
La visite de la plateforme débute par les essais de désherbage en céréales à paille. « Au printemps, le désherbage cible prioritairement les graminées que sont le vulpin, le jouet-du-vent, le pâturin ou encore le ray-grass. Il doit être positionné et dosé en fonction du stade des adventices rencontrées, et non selon un calendrier pré-établi », explique Olivier Buyze, field support agri.
En la matière, la firme dispose dans son portefeuille de la gamme Sigma dont le positionnement et le dosage peuvent être adaptés aux conditions de l’année. À titre d’exemple, un désherbage effectué en froment le 21 février, dans une fenêtre favorable à l’application du traitement, présente d’excellents résultats à dose réduite. « Un mois plus tard, la dose pleine agréée devra être utilisée pour obtenir la même qualité de travail, en raison de la croissance des adventices. »
Les produits Sigma, à base de mésosulfuron, sont agréés en froment, épeautre, seigle et triticale. Ils s’appliquent du début tallage jusqu’au stade 1er nœud.
Au champ, on constate toutefois que les adventices présentent de plus en plus souvent un développement important dès l’entame du printemps. La raison ? Les hivers que nous connaissons actuellement ne freinent plus suffisamment leur croissance. « Sensibiliser les adventices dès l’automne, avec un produit tel que Liberator, permet d’anticiper le désherbage printanier. »
Cet antigraminée à large spectre présente une grande flexibilité et peut être appliqué sur les principales céréales (froment, escourgeon et épeautre) de la pré-émergence jusqu’au stade fin tallage. « Toutes les parcelles peuvent être traitées avec une seule et même bouillie, sans se soucier de l’état d’avancement de la culture. »
Du côté de la lutte anti-dicotylée, une nouveauté à large spectre viendra s’ajouter aux herbicides de printemps, une fois son agréation obtenue. Elle combine deux matières actives, pour une action foliaire et racinaire contre les dicotylées classiques (camomille, gaillet, véronique…), le séneçon, le lamier, la pensée…
Protéger adéquatement les céréales
Pour la protection fongicide des escourgeons, Bayer maintient ses recommandations à deux traitements. « Protéger les derniers étages foliaires, soit les plus importants pour le rendement, est essentiel mais difficile en un seul passage. » Le T1 doit être bien positionné (stade 1er-2e nœud) afin que le T2, réalisé 3 à 4 semaines plus tard (stade dernière feuille étalée), assure une protection suffisamment rémanente des deux dernières feuilles.
Les essais menés confirment l’intérêt d’appliquer une strobilurine, tel Fandango, en T1 contre les maladies de montaison. En T2, combiner un produit de la gamme Xpro (prothioconazole et bixafen) au chlorothalonil permet de lutter préventivement contre un large spectre de maladies.
En froment, un schéma à deux traitements est également recommandé, pour les mêmes raisons. « Le T1 est réalisé au stade 2e nœud avec un produit tel que le Kestrel (prothioconazole et tébuconazole). En T2, on opte aussi pour un fongicide de la gamme Xpro, appliqué à l’épiaison. Nous conseillons ce schéma pour les variétés « surveillance renforcée », mais aussi pour les variétés « production intégrée ». » En fonction de la météo et de la pression parasitaire, ce schéma peut, certaines années, montrer quelques faiblesses. Réaliser un T0 est alors nécessaire.
Pour une action multi-site boostée, le Kestrel pouvait être combiné à un produit à base de chlorothalonil. Suite à la restriction d’usage de cette matière active en froment, Bayer s’est attelé à lui trouver un remplaçant. « Dans le contexte de l’année, associer le Kestrel à du soufre ou du mancozeb semble être une alternative possible, bien que moins performante. » Le but étant de pérenniser l’efficacité des produits à base de triazoles dans la lutte contre la septoriose.
Parmi les nouveautés, une combinaison de deux SDHi et prothioconazole a été testée à Houtain-le-Val, avec de premiers résultats très prometteurs.
Garder les parcelles de maïs propres
En culture de maïs, plusieurs semaines s’écoulent avant la fermeture complète des lignes. Un produit rémanent doit donc être favorisé pour le désherbage. La terbuthylazine (TBA) de l’Aspect T répond à cette caractéristique mais fait face à des contraintes législatives en matière de zones tampons et cours d’eau.
Comme alternative, Bayer dispose dans son catalogue de la gamme TCMax, à base de thiencarbazone-méthyl. Elle intègre notamment Adengo, produit à large spectre utilisable en pré- et post-émergence. « Il constitue une bonne base mais peut être renforcé par un partenaire choisi selon la flore adventice rencontrée et la situation de la parcelle. Si l’on opte pour un partenaire avec TBA, sa dose sera réduite, ce qui permet de mieux répondre aux exigences environnementales », précise M. Buyze.
On y retrouve également le Monsoon Active, applicable en post-levée. Il présente lui aussi un large spectre et apporte une solution contre les repousses de pommes de terre et diverses vivaces, comme le liseron.
En post, le Laudis, à base de tembotrione, constitue une autre solution. Il peut aussi être combiné à un partenaire TCMax, pour une plus grande efficacité.
Un nouveau nématicide agréé en pommes de terre
Du côté des pommes de terre, Bayer commercialise depuis février dernier le Velum Prime, un produit à base de fluopyram agréé durant l’hiver 2018-2019. Il apporte une solution à la fatigue des sols, en luttant contre les nématodes. « Velum Prime se présente sous forme d’une suspension concentrée. Il s’applique au pulvérisateur sur terre réchauffée le jour même de la plantation ou dans les trois jours qui la précèdent. »
En matière de désherbage, la firme poursuit ses recherches d’alternatives au Linuron. Elle met notamment en avant le tandem alliant Artist (flufenacet et métribuzine), ciblant les graminées, les dicotylées et le datura stramoine, et Challenge (aclonifen), efficace contre les chénopodes, graminées et renouées faux-liseron. À compléter éventuellement avec un troisième partenaire selon les adventices rencontrées.
Cette solution ne peut toutefois pas être utilisée sur les parcelles de variétés dites « sensibles » à la métribuzine, comme Innovator. Une nouvelle formulation liquide, sélective de toutes les variétés de pommes de terre, était présentée sur la plateforme. Elle apportera, à terme, une réponse à cette problématique.
« Il s’agit d’un produit combinant deux matières actives, à appliquer en pré-emergence uniquement. Il présente une bonne efficacité, entre autres contre morelle noire, chénopode, graminées, datura et mercuriale. Afin d’assurer un schéma de désherbage complet, on l’associera à deux autres matières actives au moins », détaille Olivier Buyze.