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Plantation, arrosage, protection...

tout savoir sur les choux cabus, ou choux pommés

L’automne et l’hiver, les choux pommés sont particulièrement appréciés pour leurs usages en cuisine. Les choux rouges et les choux blancs sont généralement récoltés avant les grands froids hivernaux. Les choux verts (choux de Savoie ou choux de Milan) supportent bien le froid et peuvent être récoltés plus tard. Les choux pointus sont, eux, à croissance plutôt rapide.

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Dans les catalogues des semenciers, nous trouvons des lignées sélectionnées et des hybrides. Toutes ces variétés sont intéressantes, mais reconnaissons que les hybrides apportent à la fois une plus grande régularité de la taille des pommes et des pommes très bien serrées.

Produire les plants

La germination des choux demande un minimum pratique de 5ºC ; idéalement, environ 15ºC. La germination dure une semaine à 15ºC, une semaine et demie à 10ºC.

La production des plants de choux ne demande donc pas d’infrastructure importante. Une simple couche convient parfaitement. Le terrain de la couche doit être sain (respect d’une rotation d’au moins 4 ans pour les crucifères), bien fumé et bien drainé. Nous obtenons des plants d’arrachis qui seront récoltés environ 5 semaines après le semis, au stade 3 à 5 feuilles. Pour disposer d’un bon chevelu racinaire des plants, nous arrosons copieusement la couche la veille de l’arrachage.

Protéger la pépinière contre les attaques de mouches, de papillons et de pigeons est essentiel. Pour cela, la bâche ou le filet à mailles fines conviennent.

Les semis d’été sont ombrés pour limiter la température sous les 25ºC, les semis de mai sont réalisés en plein air pour les mêmes raisons.

Pour avoir une bonne reprise après plantation à l’emplacement définitif, nous arrosons copieusement immédiatement après celle-ci.

Un système racinaire profond et large

Le système racinaire, pivotant chez le jeune plant, se ramifie ensuite d’un fort développement de racines latérales puissantes. L’ensemble du système racinaire s’étend en profondeur et en largeur jusqu’à un mètre.

N’hésitons pas à planter les plants profondément, jusqu’à la base des feuilles. Des racines adventives se formeront sur la base de la tige, renforçant l’encrage de la plante et la résistance à la verse sous l’effet du vent et du poids de la pomme.

La densité de plantation dépend de la variété. Les recommandations des semenciers vont de 2 plantes/m² pour les choux à choucroute à 4 plantes/m² pour les variétés à plus petites pommes.

Nous pouvons aussi cultiver les choux pommés sur des buttes. C’est intéressant pour plusieurs raisons. Pour les sols qui se gorgent d’eau lors d’automne pluvieux, les racines sont dans un milieu moins asphyxiant. Le buttage se fait en plusieurs passages, ce qui permet la formation de nouvelles racines sur la partie de la tige nouvellement recouverte de terre. Les buttages permettent en même temps de désherber les entre-routes.

Tous les 6 ans

Idéalement, nous ne faisons revenir les choux qu’après 6 années, pour une question de diminution du risque de maladies des racines et de la base de la tige et pour une question de limitation du risque d’épuisement des réserves nutritives du sol.

Pour la fumure : fumiers et composts

Les choux pommés valorisent très bien les fumures organiques d’automne ou de printemps. Les fumiers et composts conviennent parfaitement. Un apport de 4 kg/m² de fumier de ferme ou de 2 kg/m² de compost est une bonne base.

Évitons de semer des engrais verts de la famille de crucifères juste avant la culture des choux pommés.

Les choux pommés ont besoin d’un approvisionnement régulier et important en eau. Les sols ayant une bonne rétention en eau sont mieux adaptés à la culture des choux pommés pour cette raison.

Les corrections de pH du sol permettent de soutenir l’état structural du sol et de limiter l’extension de la hernie du chou, maladie liée aux sols à pH acide.

Bâchage et arrosage

Le bâchage à l’aide d’un voile non tissé dès la plantation permet une meilleure reprise, une protection contre les pigeons et la mouche du chou. La bâche peut rester environ 6 semaines en place.

L’arrosage est un point important pour la qualité et pour le calendrier des récoltes. Comme l’enracinement est puissant, nous pouvons tenir compte d’une réserve utile sur une profondeur de 60 ou 70 cm. Les arrosages peuvent donc être espacés et volumineux.

Une culture à protéger

Les pigeons, les larves de la mouche du chou et les chenilles de papillons causent d’importants dégâts en choux pommés, avec des incidences économiques.

Contre les pigeons, nous pouvons recourir à des combinaisons de moyens de lutte. Les leurres (imitations de rapaces), les rapaces eux-mêmes et les filets apportent des parties de solution.

La lutte contre les pucerons, notamment le puceron cendré du chou, par les auxiliaires est très efficace dès que l’environnement de la parcelle est adapté pour les héberger.

Plusieurs espèces de papillons peuvent provoquer d’importants dégâts aux feuilles et surtout aux pommes des choux. La piéride du chou (Pieris rapae) peut pondre de mai à octobre. Les générations ne se distinguent pas clairement, les pontes sont pratiquement continues durant la saison de culture. Elle migre rapidement dans la parcelle. Les chenilles percent les pommes et peuvent y aller jusqu’au cœur.

La teigne du chou (Plutella xylostella) pond au printemps en mai ou en juin. Les chenilles deviennent adultes après 2 à 4 semaines déjà. Vers juillet, les larves de la deuxième génération pourront provoquer d’importants dégâts. Les chenilles ne sont pas grandes (1 cm environ) mais peuvent être très nombreuses. La troisième génération est moins dommageable.

La noctuelle du chou (Mamestra brassicae) peut provoquer de très gros dégâts en automne. Les grandes chenilles de 4 cm restent très actives jusque tard en automne.

Les oiseaux insectivores, les prédateurs naturels apportent une partie de la lutte contre les chenilles. Les « cueillettes » des chenilles par le jardinier constituent une autre partie de la solution.

La mouche du chou (Delia radicum) provoque d’importants dégâts en première génération de l’année. La ponte a lieu de la mi-avril à début mai, avec explosion de la visibilité des dégâts un mois plus tard. Les radicelles sont rongées, la sensibilité des plantules à la sécheresse est exacerbée.

Nous repérons déjà les larves au moment de l’arrachage des plants de la couche : en secouant vigoureusement le plant contre une surface dure, les larves se détachent et peuvent être éliminées. Le buttage permet de sauver partiellement des parcelles atteintes grâce à la formation de nouvelles racines.

F.

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