Comment les conditions climatiques influencent-elles la valeur de la terre ? C’est ce que Steven Van Passel, chercheur en économie appliquée à l’université d’Anvers, a cherché à savoir. Dans une étude, datant de 2017, celui-ci a d’abord montré que les conditions météorologiques détaillées à l’échelle des saisons – pluie et températures – peuvent prédire la valeur de la terre en Europe, valeur considérée ici comme le prix du foncier à la vente. Après cette première étape, basée sur les données météorologiques de 1961 à 1990, le chercheur s’est ensuite projeté dans le futur : comment les liens identifiés se traduisent-ils lorsqu’on les applique aux projections climatiques ?
Steven Van Passel estime ainsi que les variations climatiques attendues pourraient, à l’horizon 2100, entraîner des baisses de valeur du foncier de l’ordre de 16 % en moyenne à l’échelle européenne dans le cadre du modèle Echo-G utilisé par le Giec. En France, le grand Sud-Ouest serait particulièrement touché, avec des baisses de l’ordre de 60 à 80 % de la valeur du foncier. Le Royaume-Uni, en revanche, serait plutôt favorisé.
Le modèle ne prend pas en compte les progrès technologiques, ni les évolutions de prix des produits agricoles, ou ceux des intrants.