Parmi ceux-ci, deux ont attiré notre attention :
– le premier ? PeeCycle co-fondé par Jean Jacobs, étudiant à l’UCL et Harold Lechat, diplômé en marketing et en formation agricole dans une ferme en permaculture.
PeeCycle a développé un engrais à base d’urine, une ressource riche en nutriments tels que le phosphore, l’azote et autres oligo-éléments essentiels aux plantes. L’urine, récoltée auprès d’entreprises spécialisées, est traitée afin de pouvoir être épandue sur tous types de plantations de particuliers puis, à terme, d’agriculteurs, réduisant la dépendance de ces derniers aux producteurs d’engrais industriels.
Grâce à la récupération des nutriments et l’utilisation d’urinoirs sans eau, le projet permet de diminuer la quantité d’eau traitée dans les stations d’épuration, d’éviter l’eutrophisation (prolifération d’algues) des cours d’eau due à une concentration trop importante de nutriments dans les eaux usées, et enfin de revaloriser un déchet pour le transformer en ressource durable. S’affranchir des engrais chimiques industriels permet de réduire la pression sur les ressources minières et les émissions carbone liées à leur production et leur transport. Cela réduit également les risques pour la santé des utilisateurs. À terme, le procédé pourrait enfin offrir un avantage économique à des cultivateurs en zones arides.
Pour les deux concepteurs, « la bourse va nous permettre de mettre sur pied une première ligne de production, de faire homologuer notre produit auprès des laboratoires agréés pour le lancer sur le marché. »
– Le second, Waste End, a été conçu par Lola Brousmiche, diplômée en Ingénieur civil en chimie et science des matériaux à l’UMons et Nathan Pletinckx, étudiant en Ingénieur de gestion à l’UCL FUCaM Mons.
Waste End a pour but de valoriser les déchets alimentaires avec deux bénéfices majeurs : la réduction du gaspillage et la production d’énergie verte. Par un procédé de « biométhanisation », le dispositif de Waste End dégrade les déchets organiques pour les transformer en biogaz ainsi qu’en un engrais naturel. Cette solution permet aux petits « producteurs » de déchets alimentaires du secteur de la restauration et des collectivités de valoriser leurs déchets sans recourir à un prestataire externe.
D’après une étude de Bruxelles Environnement, 124 tonnes de CO2 pourraient être évitées en traitant 1.000 tonnes de déchets de cuisine en biométhanisation à la place de l’incinération. C’est le résultat qui pourrait être obtenu par 180 établissements qui utiliserait Waste End pendant un an. Les utilisateurs seront impliqués et contribueront à sensibiliser aux enjeux du zéro déchet. Enfin, Waste End vise à l’écoconception de son dispositif, et favorise une économie de fonctionnement (location) plutôt qu’un modèle reposant sur l’obsolescence programmée.
