Accueil Archive

2019, la meilleure année commerciale jamais connue

Malgré le contexte de crise du Covid-19 que l’on connaît actuellement, Alain Demonceau, président, et Eric Walin, directeur de la coopérative Scar ont tenu à présenter une rétrospective 2019 et une vision d’avenir positive pour la société lors de l’assemblée générale de la coopérative qui s’est tenue fin mai dernier, dans des conditions très singulières de distanciation sociale et de respects des règles d’hygiène, à l’origine d’une participation limitée.

Temps de lecture : 5 min

Car si Scar s’inscrit dans un secteur essentiel et incontournable, ses choix stratégiques de diversification et de différenciation par la qualité, le circuit court et sa valeur ajoutée lui permettent une grande résilience. « Et quand en plus, on peut compter sur une main-d’œuvre volontaire même dans les conditions compliquées que l’on connaît actuellement, on ne peut que rester optimiste » souligne le directeur. Ses excellents résultats enregistrés en 2019 en attestent.

Une année « normale » pour les différentes filières

Alain Demonceau, président de la coopérative, juge 2019 comme une année « normale » pour les différentes filières.

En effet, le secteur laitier, tant conventionnel que biologique, a connu une rare stabilité du prix du lait à des niveaux « satisfaisants » grâce à un équilibre entre l’offre et la demande.

Le secteur porcin, après un début d’année noir suite à la crise de la peste porcine africaine, a connu par la suite une spectaculaire remontée des cotations du prix des porcs, en raison d’une demande massive de la Chine. Une situation qui n’a pas facilité la vie de leur partenaire PQA, pour qui le prix du porc est intrinsèquement plus élevé mais également plus stable pour ses producteurs.

La production de viande bovine, quant à elle, reste engluée dans des prix de vente beaucoup trop bas. L’agri-bashing ne favorise en rien une reprise de la consommation d’une viande de qualité.

Enfin, les productions végétales se sont plutôt bien comportées. Malgré une année 2019 très chaude, les productions d’herbe et de maïs furent en qualité et quantité suffisante. Les rendements des moissons furent d’une très bonne qualité tant en conventionnel qu’en bio. Dans cette dernière catégorie, la coopérative a fait le plein (près de 5.000 tonnes de céréales bio directement réceptionnées). Du côté des prix de ces différentes productions, la volatilité est de mise.

Évidemment, depuis et avec l’apparition du Covid -19, les cartes de ces différents marchés ont été totalement rebattues, sans d’ailleurs toujours en comprendre tous les effets, parfois très contradictoires…

Des volumes records

Eric Walin, directeur de la coopérative, annonce que 2019 est la meilleure année jamais connue par Scar du point de vue commercial !

Et de regarder dans le rétroviseur : « de 1996 à 2019, le tonnage global en aliments composés a augmenté de 147 %, soit une progression annuelle moyenne de 6,4 %. »

Globalement, l’année 2019 a vu la coopérative atteindre des volumes produits records en termes d’aliments composés, qu’ils soient « agricoles » ou « graineterie », soit une hausse globale de près de 5 % et ce dans un contexte qui reste très concurrentiel.

Au niveau des composés agricoles, la hausse est principalement alimentée par la progression des aliments biologiques qui représente fin 2019 plus de 42 % des aliments composés agricoles et 5,5 % des aliments composés graineterie. Leur expertise en aliments biologiques est de plus en plus reconnue et permet en outre des ventes directes croissantes, de développer davantage de partenariats comme celui relatif à la filière « Coq des Prés » qui voit aussi ses tonnages en croissance.

Le chiffre d’affaires global est, quant à lui, supérieur à 40.000.000 €, soit une augmentation de 7,3 % induit quasi exclusivement par l’augmentation des volumes et non du prix.

2019, c’est aussi l’aboutissement d’un cycle d’investissement de 4 ans supérieur à 3.000.000 €, dont plus de 2.000.000 € à Bullange. L’automatisation de cette usine exclusivement dédiée à la production d’aliments biologique est enfin complète.

« À 2019 correspond une augmentation des volumes commerciaux, mais aussi de beaucoup de charges qui sont non seulement en lien avec l’augmentation des volumes (électricité, transports…), mais aussi induites par des transitions-formations de main-d’œuvre ainsi que de nombreuses remises en ordre ponctuelles directement prises en charge ». « Une activité relativement exceptionnelle qui a permis de financer ces charges ponctuelles, souvent elles aussi exceptionnelles », souligne-t-il !

Mais à cette même année, correspond aussi un nouveau cycle de 3 ans d’importants investissements, plus centrés sur site social et de production de Herve, et ce, afin d’en renforcer l’efficacité sur trois grands axes. Le conseil d’administration a validé l’installation d’une nouvelle ligne de dosage et de granulation d’aliments pour bovins aux performances et flexibilités optimisées, dont l’installation a été retardée par l’arrivée du Covid-19. Second axe : la construction fin 2020 de nouveaux bureaux, en complément des bureaux existants devenus trop exigus, et mieux adaptés aux réalités et besoins technologiques de la coopérative.

Enfin,, la société compte construire en 2021-22 un nouveau hall de stockage sur son site voisin. L’investissement doit permettre au département graineterie qui représente plus d’un tiers de ses tonnages, de soutenir dans le futur sa croissance régulière, son expertise de logistique sacs tant graineterie qu’agricole, et sa marque Vital.

S’il relève le positif de 2019 et l’incertitude qu’a créée depuis la crise du Covid-19, M. Walin a un grand regret : « En tant que fabricant d’aliments pour animaux, dans les filières agricoles, nous sommes loin des consommateurs… mais parfois aussi et paradoxalement loin de nos producteurs-coopérateurs. Le consommateur ne voit pas ou oublie l’importance de l’aliment du bétail sur les qualités et prix de ce qu’il mange, quand le producteur oublie ou ne voit malheureusement pas ou plus l’importance de l’aliment du bétail dans la valeur ajoutée de ses productions. Tous sont pris dans la tourmente de l’immédiateté, de la concurrence et du moindre prix… Il est donc plus que jamais important de réfléchir, d’expliquer, de défendre et de développer de nouvelles routes… Car tous (citoyens, politiques-publiques et entreprises, dont Scar qui par son aspect coopératif fait un lien unique entre entreprise, producteurs et citoyens que nous sommes tous) nous ne pourrons plus poursuivre comme avant… ou, du moins, pas longtemps !

Propos recueillis par P-Y L.

La Une

Voir plus d'articles
Le choix des lecteurs