L’Inde, cet autre géant laitier
La production laitière indienne poursuit sa forte croissance, entreprise depuis près d’une décennie, rapporte l’Institut français de l’élevage dans un dossier d’été dédié aux produits laitiers. Selon le département américain à l’Agriculture, la production, constituée à 53 % de lait de bufflonne et 47 % de lait de zébu, a atteint 194 millions de tonnes en 2019, soit une progression de 5 % sur un an. Une croissance possible grâce à l’augmentation des effectifs de femelles traites (105 millions de têtes) et, dans une moindre mesure, à la hausse des rendements, qui restent toutefois très faibles (1.700 kg/vache). Si le nombre de fermes de plus de cinquante vaches progresse, le secteur laitier indien demeure majoritairement informel et très peu structuré. « Environ 80 millions de ménages ruraux sont engagés dans la production de lait, dont une forte proportion de paysans sans terre », indique le dossier. Ainsi, près de 80 % du lait transitent par des circuits informels quand seulement 20 % sont transformés et conditionnés par des coopératives et entreprises privées.
Dans ce contexte, le gouvernement « protège son marché avec une politique douanière forte », relève ce dossier. Les importations sont régulées par des contingents, les droits de douane sont particulièrement élevés, et des permis d’import ainsi que des certifications sanitaires sont exigés.
Alors, dans un pays majoritairement végétarien où les produits laitiers sont « source de protéine primordiale » et au dynamisme démographique sans faille (+17 millions d’habitants par an), les industriels français notamment tentent de faire leur nid. En 2019, Lactalis a déboursé 216 M€ pour acquérir la branche lait du groupe indien Prabhat et le géant Danone est devenu actionnaire du spécialiste indien du yaourt grec Epigamia.