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Des forêts résilientes

Temps de lecture : 3 min

Regardez bien ce paysage de forêts, il est beau, n’est-ce pas ? Une merveilleuse palette de couleurs, pleine de vie ? Oui, mais à y regarder de plus près, cette forêt ne se porte pas si bien. Parmi les conifères comme parmi les feuillus, on peut y observer des arbres défeuillés.

La forêt souffre aussi de ces sécheresses à répétition depuis quelques années. Fragilisée par ces conditions inhabituelles, elle devient plus sensible aux attaques d’insectes comme le scolyte qui a fortement décimé les épicéas depuis 2018. Les hêtres souffrent, eux, directement du manque d’eau et les plus fragiles meurent purement et simplement de soif. Parmi les effets du réchauffement climatique, on peut aussi citer la chenille processionnaire, jadis cantonnée au sud de la Loire et qui pullule actuellement dans nos chênaies.

Pour préserver la forêt durablement et l’aider à s’adapter à ce changement climatique, une des solutions envisagées par les forestiers est d’introduire des espèces d’arbres plus résistantes aux conditions climatiques futures. C’est ce qu’a entrepris la Société royale forestière (www.srfb.be/arboretums) à travers son projet Arboretums lancé en 2018 à l’occasion de ses 125 ans.

Une vingtaine d’espèces auscultées

Les Arboretums permettent de tester des espèces nouvelles à travers un réseau de parcelles réparties sur l’ensemble de la Belgique. Une vingtaine d’espèces a été sélectionnée sur la base de critères écologiques – résistance connue à la sécheresse combinée à une bonne résistance aux vagues de froid qui resteront possibles malgré les changements climatiques attendus –, mais aussi biologiques – pas de caractère envahissant connu – et économiques – bois matériau.

Parmi les espèces étudiées, on retrouve des feuillus comme le chêne chevelu, le chêne pubescent, le noisetier de Byzance, le tilleul à petites feuilles ou des provenances méridionales de nos hêtres et chênes locaux ainsi que des résineux comme le cèdre de l’Atlas, le sapin de Turquie, le pin laricio de Corse, le sapin de Cilicie ou encore le pin maritime.

Les premières plantations grandeur nature ont eu lieu en avril 2019. Depuis, de nombreuses plantations ont été réalisées à travers tout le pays. Les jeunes arbres sont dans un état globalement excellent, ce qui laisse présager un avenir prospère pour la plupart d’entre eux. Des mesures et observations sanitaires seront réalisées durant au moins 20 à 30 ans par des bénévoles spécialement formés et permettront d’évaluer le potentiel de ces arbres en termes de production, de résistance aux maladies et aux ravageurs ainsi qu’aux conditions climatiques extrêmes. Ce suivi continu permettra aux futures générations de forestiers de planter les espèces les plus prometteuses pour des forêts diversifiées et aptes à continuer à assurer les multiples services qu’elle rend à la société.

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