
Les opposants ont réfuté le «spectre d’une pénurie de sucre»: «La vraie pénurie qui menace notre souveraineté et notre sécurité alimentaire est celle d’une pénurie de pollinisateurs et d’insectes».
Signal positif pour la filière
Le feu vert de l'Assemblée nationale au retour temporaire des néonicotinoïdes a aussitôt été salué le 6 octobre côté planteurs de betterave et industrie du sucre, en proie à une récolte parfois «catastrophique». La Confédération générale des planteurs de betteraves salue le «courage et l'ambition» du gouvernement, à la manœuvre pour pérenniser la filière.
«Alors que la récolte débute et que les rendements sont encore plus catastrophiques qu’attendus dans les régions touchées, c’est un signal positif adressé aux betteraviers, de nature à les inciter à maintenir leurs surfaces», selon Franck Sander, président de la CGB. Une «décision responsable» de l’Assemblée, également applaudie par le groupe sucrier Cristal Union, qui fait écho de rendements «entre -30 et -60% dans les régions les plus touchées» par la jaunisse. Le projet de loi est attendu au Sénat le 27 octobre en séance publique.
La réaction des associations de protection de l’environnement n’a pas tardé. La fondation Nicolas Hulot y voit un recul inacceptable, Greenpeace dénonce une régression écologique majeure, et les Amis de la terre fustigent un contre-sens historique. Le vote, pour le WWF va par ailleurs à l’encontre du «consensus scientifique sur leur dangerosité et l’avis des citoyens». «Les députées et députés ouvrent la boîte de pandore et réaffirment la grande dépendance de notre agriculture aux pesticides, et ce, à l’heure où l’état de la biodiversité est au plus mal», résume la Fondation Nicolas Hulot. «Si cette loi est définitivement votée, probablement en novembre, Générations Futures agira sur le plan juridique pour faire annuler cette décision inacceptable», prévient déjà son directeur.
