Je trouve très dommage de laisser tomber une si belle aventure qui nous promettait une éclaircie dans un environnement bien sombre. Sur le coup de l’émotion, j’aurais bien suggéré une grève de la betterave. Mais, après réflexion, ceci ne pourrait qu’engendrer de la discorde, donnerait une image négative et n’apporterait rien quant à la construction de notre usine.
Personnellement, j’aimerais ramener une note positive à ce projet. En effet, nous savons tous que la volonté du citoyen/consommateur, aujourd’hui, est de tendre vers une agriculture plus raisonnée qui prend en compte la durabilité, l’équité, le consommer local voire même national. Pour beaucoup, nous sommes arrivés à la fin d' un système dont ils ne veulent plus. Alors pourquoi ne pas développer une vaste campagne de communication vers les citoyens/consommateurs ? Puisque les banques nous tournent le dos et bien faisons sans elles ! Pourquoi ne pas rêver ? Je fais partie de ces libres penseurs et vous livre ce qui ressort d’un simple sondage de quelque 30 consommateurs non-agriculteurs. La question posée : « Que penseriez-vous d’avoir à disposition des produits sucrés étiquetés sucre équitable de production belge, à la manière de Fairebel ? » A ma grande surprise, 28 consommateurs sur les 30 sont prêts à mettre 20 € afin d’obtenir ce genre de produits sucrés rémunérant correctement les betteraviers belges. Alors 10 millions d’habitants qui mettent 20 €, nous avons ainsi nos 200 millions d’euros afin de construire cette usine. Nous pouvons également faire appel à l’épargne privée.
Si je ne me trompe, Coca Belgium s’est également montré intéressé par notre « sucre équitable » pouvant orner ses bouteilles. C’est dans l’air temps, surfons sur cette vague.
Voilà donc des pistes qui méritent réflexion car si la CoBT n’aboutit pas, nous serons encore à la merci des agro-industries pour longtemps. Ce n’est pas cette vision de durabilité que nous devons définir pour notre jeunesse agricole.
