
Pour rappel, le locataire de la Maison Blanche a annoncé, le 22 avril, en ouverture du sommet virtuel qu’il organisait sur le climat, que son pays allait se fixer un nouvel objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre compris entre 50 et 52 % d’ici 2030 par rapport à 2005, contre un engagement actuel de réduction entre 26 % et 28 % à l’horizon 2025. Plusieurs dirigeants mondiaux – Chine, Japon, Australie, Brésil, Inde, Canada, Russie, France… – qui participaient à l’événement ont suivi le mouvement. Le président brésilien Jair Bolsonaro a annoncé que son pays visait désormais la neutralité carbone à l’horizon 2050, soit dix ans plus tôt que l’objectif précédemment annoncé. Il s’était déjà engagé à éradiquer la déforestation illégale d’ici 2030. Autre poids lourd à relever ses ambitions : le Japon, dont le Premier ministre a annoncé un objectif de réduction des émissions de CO2 de 46 % à l’horizon 2030 par rapport à 2013 (contre 26 % précédemment). Le Canada va, lui, réduire entre 40 et 45 % de ses émissions d’ici 2030 par rapport au niveau de 2005, au lieu d’un objectif de -30 % aujourd’hui. La Chine n’a pas fait dans la surenchère mais a réaffirmé son objectif d’une neutralité carbone d’ici 2060.
Plus proche de nous, le champion du monde en termes de volontarisme affiché, le Royaume-Uni, qui accueillera la Conférence mondiale sur le climat (COP 26) à Glasgow en novembre prochain, a annoncé par la voix de Boris Johnson qu’il réduirait de 78 % ses émissions de carbone d’ici 2035 par rapport aux niveaux de 1990.
UE : une réduction de 55 % des émissions d’ici 2030
L’Union européenne avait confirmé quelques jours plus tôt, à l’issue d’un accord entre le Parlement européen et le Conseil, son nouvel objectif de réduction de 55 % de ces émissions à l’horizon 2030 afin d’atteindre la neutralité climatique en 2050. Il correspond à une baisse « nette » des émissions, c’est-à-dire qu’il inclut la compensation des émissions de CO2 par des puits de carbone comme la reforestation. La réduction totale des émissions pourrait donc même atteindre près de 57 %, estime la commission de l’Environnement du Parlement européen, qui plaidait pour une réduction de 60 %. Pour y parvenir, la Commission européenne doit proposer une série de révisions de la législation en place sur le système d’échange de quotas d’émission de l’UE, le règlement sur la répartition de l’effort, les règles sur l’utilisation des terres, le changement d’affectation des terres…
