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Le steak de bovin nourri à l’herbe ou le steak « in vitro »

Temps de lecture : 3 min

Ce vaste débat revient de plus en plus souvent à la une des informations suite à l’un ou l’autre article de presse ou prise de position de spécimen du produit « in vitro ». Les aspects du débat sont nombreux et variés mais deux d’entre eux me paraissent prioritaires.

D’une part, la composition intrinsèque et notamment gustative du produit in vitro. Sur ce plan, il faudra à terme analyser en profondeur les conséquences de ces « pratiques » sur la santé des consommateurs qui « utilisent » ces produits. Ces produits issus des « laboratoires » vont-ils donner entre autres la même garantie notamment vitamines et oligoéléments que la viande réelle donne de par ses nombreuses composantes et suite à l’alimentation très variée des bovins dont elle est issue ? D’autre part, au niveau des conséquences qui seront nombreuses, à moyen et à long terme. Cette production in vitro va nécessairement créer une concurrence avec les productions fermières et tout ce qui entoure cette agriculture : les élevages, la biodiversité qui les entoure, plantes, herbes, et nombreuses céréales… Il y aura, au final, également des conséquences sur l’emploi et la vie en milieu rural, pourtant essentiels à la survie de notre société.

Compte tenu cela, il s’agit donc là d’un véritable enjeu sociétal et donc politique global et non de pratiques laboratoire qui en fin de compte seront de nouveau avant tout commerciales et spéculatives d’un système purement industriel, dépourvu de toute préoccupation « santé ».

Par rapport aux comparaisons qui vont mettre en balance ces « systèmes production », je dirais que, d’une part, il s’agit peut-être d’un système complexe mais de laboratoires, de mélanges en partie chimique et puis d’ajout de quelques additifs nécessaire à l’obtention du goût.

D’autre part, quel long processus ne représente pas notamment l’élevage de bovins, du type de production paysanne de qualité. Une base fondamentale, un travail du sol qui va lui donner une qualité microbiologique à part entière permettant le développement de nombreuses variétés de plantes, riches en éléments santé pour ceux qui vont les manger, les animaux d’abord les humains ensuite. Ce long processus de recherche sur le travail de la terre et la valeur alimentaire des plantes est d’une très grande richesse pour la qualité de la viande.

Quel travail à long terme, 2-3 ans parfois plus pour un éleveur pour mener à bien cette production de viandes, et quelle honte pour lui d’être mis en concurrence avec le « steak in vitro ». Autre comparaison qu’on serait tenté de réaliser ! Quelle dégustation va-t-on le plus apprécier et avec le plus grand plaisir ?

Si on est en famille ou entre amis à table devant une belle grande côte à l’os grillée au feu de bois, ou devant un steak « impersonnel » issu d’une préparation in vitro ! À chacun donc de se positionner, néanmoins il s’agit d’un choix capital pour notre avenir.

Jean Frison

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