
En 1911, MM. Roberti et Grisard achètent 12 poulains de 18 mois pour la province de Liège, tous les bons S à l’exception de Satan et évidemment Sergent.
En 1912, après le concours de Thuin (Satan 1er, Sergent 2e), M. Ernest Loumaye, de Couthuin (Liège), achète le gris fer Satan. Tous ces chevaux furent bien classés dans les différents concours auxquels ils participèrent et furent des reproducteurs haut de gamme. Rien qu’au National, les résultats furent : en 1912, Satan 1er, Sorcier 2e ; en 1913, en grande taille, Satan 1er, Sergent 2e, Sorcier 6e, et en taille moyenne, Soudard 1er, Sourire 4e ; en 1914, Satan 1er et en raceuse, la mère de Satan suivie de la noire Pervenche et du gris fer Trésor arrivent en tête.
Satan du Fosteau ne fut jamais battu dans tous les concours auxquels il participa, sauf en 1914, à 4 ans, au championnat national, qui fut attribué cette année-là à l’alezan Indigène de Wisbecq.
Ce dernier était un cheval remarquable (fils d’Indigène du Fosteau), puissant, lourd, beau, brillant d’allure et aller se révéler un fameux reproducteur en Hollande où il était exporté pour échapper aux réquisitions. Satan n’avait pas encore fini sa croissance pour atteindre le Graal mais le championnat 1915 lui était promis. Vint la guerre et le cheval fut lui aussi exporté en Hollande.
Sergent, arrière-petit-fils de Marcotte, une des matrones de base du Fosteau, eut une carrière plus chaotique. Cheval très tardif, il fut soit devancé par Satan, soit boiteux au mauvais moment.
Mais vu le développement du cheval, admirable de masse, de beauté et de proportions dans les lignes, des bases solides et des allures dignes du Fosteau, on pensait qu’il serait sûrement champion un jour. Vint la guerre et il partit dans l’Yonne, dans la famille Durot (gendre de Jules Hazard).
On pensait plus aux travaux des champs qu’aux concours et le cheval ne fut pas trop bien ferré. Il en a gardé une tare au jarret qui l’empêcha de remporter le championnat de 1919.
Ce fut lui qui régénéra l’élevage du Fosteau après la guerre et fournit ainsi la jumenterie exceptionnelle qu’allait servir un jour un certain Espoir de Quaregnon !
