Un potager, oui! Mais de quelle taille?
Nous n’en sommes qu’aux récoltes d’automne et il faudrait déjà penser au printemps prochain ? Oui, certainement, et même au-delà ! Cela concerne aussi bien un jardin en bacs sur une terrasse qu’un potager en pleine terre. Entre le temps, les besoins, la rotation… plusieurs facteurs sont à prendre en considération pour mener à bien ce projet.


Certaines maladies sont combattues préventivement en respectant une rotation. Sur un emplacement donné du potager, nous implantons des plantes de sensibilités différentes à ces maladies.
Pour bien s’organiser, nous allons donc prévoir cette rotation, cette succession de plantes différentes, sur une période de plusieurs années. Notre vision sera d’au moins 3 années, mais s’organiser sur plus longtemps, par exemple sur 7 ou 8 années, est encore plus efficace.
En y réfléchissant dès l’automne, nous serons prêts pour les nouvelles implantations du prochain printemps. Nous aurons l’occasion d’y revenir prochainement dans cette rubrique du Sillon Belge.
Par la même occasion, réfléchissons à nos objectifs. Combien de personnes seront concernées par notre production ? De quelle surface disposons-nous ? Les réponses à ces deux questions se rejoignent. Si nous disposons de quelques bacs sur un balcon ou d’une surface plus vaste en pleine terre, la quantité produite ne sera pas la même. Si nous souhaitons avoir quelques salades et plantes aromatiques, il faut moins de surface que si nous espérons satisfaire aux besoins complets en légumes d’un ménage.
Mais le plaisir du jardinage reste le même…
La surface totale
De manière générale, un potager comprenant quelques couches ou une petite serre peut apporter tous les légumes et les condiments nécessaires aux besoins annuels. Les productions sont importantes en été et en automne, elles le sont moins en hiver et au printemps.
Idéalement, la surface protégée (couche ou serre) sera de l’ordre de 5 m² par personne. Il y est alors possible d’élever soi-même ses plants au printemps et de produire plus facilement les légumes exigeants en chaleur.
Nous pouvons aussi plus facilement disposer de légumes frais en hiver et au début du printemps.
Pour plus de renseignements à ce propos, le tableau 1 met en avant un assortiment de légumes et la surface à prévoir. Notons que surface totale nécessaire est inférieure en pratique à celle du tableau. Les cultures occupent le sol peu de temps et permettent d’en implanter d’autres avant et après elles.
Conserver sa production
Les légumes mis en conservation permettent la jonction entre deux saisons de récolte. Plusieurs méthodes de conservation sont facilement accessibles et sont complémentaires entre elles. La lacto-fermentation est classique, la choucroute en est un exemple.
Le stockage en cave convient bien pour des légumes comme les carottes ou les betteraves, les couvrir de sable permet de limiter la déshydratation durant plusieurs semaines. La stérilisation en bocaux est ancienne et permet une conservation de longue durée. La congélation est pratique également et permet de compléter les méthodes citées précédemment. Les légumes seront sortis du congélateur juste avant d’être cuits directement dans l’eau bouillante.
Une resserre à pomme de terre permet la conservation de nombreux mois. Choisissons des variétés à levée de germination tardive pour les garder plus longtemps.
Les cultures avancées et les cultures dérobées
Chaque année, au début janvier, Le Sillon Belge présente un tableau actualisé des productions de légumes sur les 12 mois de l’année. Celui de 2025 fut édité le 23 janvier. Ce calendrier indique que certains légumes n’occupent pas le terrain durant toute la saison de végétation. Nous pouvons cultiver d’autres légumes avant ou après cette occupation, ce sont des cultures avancées ou dérobées. Le semis en pépinière permet de gagner de la place pour les mêmes raisons.
Les cultures qui n’occupent le sol que quelques semaines libèrent rapidement de la place pour une nouvelle implantation.
Les besoins proprement dits
Nous pouvons considérer qu’une surface de 50 à 60 m² est suffisante pour produire les légumes et condiments pour une personne, hormis la pomme de terre. Si nous incluons celle-ci, comptons sur une surface de 100 m² par personne. Bien sûr, tout dépend de l’appétit en légume. Toutefois, les amateurs de potagers laissent une place de choix à leur production dans les menus.
Bien entendu, les repas pris à l’extérieur (cantine, voyages…) sont à déduire des besoins.
Bien répartir les récoltes
Une des erreurs de débutant est de semer ou implanter de grandes surfaces d’un légume en une seule fois. C’est efficace pour ceux qui seront mis en conservation, puisque la récolte unique permettra de disposer de la production durant plusieurs mois. C’est vrai par exemple pour la carotte de garde.
Au contraire, pour tous les légumes à consommer frais, nous avons tout intérêt à implanter de tout petits nombres de plantes à la fois. Les récoltes seront aussi étalées dans le temps. Les laitues, frisées ou scaroles, par exemple, sont à planter en petites quantités à la fois pour ne pas avoir toute la production en même temps.
Un loisir qui prend du temps…
C’est un point important. Pour qu’un potager puisse produire de bons et savoureux légumes, prévoyons de consacrer un peu de temps chaque jour ou chaque semaine. C’est le premier avantage de l’activité, c’est le loisir, le plaisir de travailler la terre. Il y a les semis, les plantations, les soins, la récolte. Il y a aussi la maîtrise de l’enherbement, que ce soit en désherbage ou en interventions de permaculture.
Pour les jardiniers débutants, il est préférable de ne pas voir trop grand au début. Entretenir un potager de 1 are, c’est-à-dire de 100 m², c’est déjà pas mal. Avec un peu d’habitude, les gestes seront plus précis, les décisions d’interventions seront plus efficaces.






