et son rôle dans les équilibres alimentaires mondiaux. ».
La CBB, à travers les ministres belges de l’Agriculture, souhaite alerter maintenant les institutions européennes.
Les semis sont en cours dans toute l'Europe et les surfaces de betteraves sucrières en 2022/23 diminuent encore d'environ 2%, et ce pour la cinquième année consécutive. Au-delà de la nécessité impérative de considérer le secteur betteravier comme un secteur prioritaire en termes d'accès à l'énergie, les betteraviers appellent à répercuter, tout au long de la chaîne alimentaire, l'augmentation spectaculaire des coûts de production. Ceci est crucial pour la durabilité et la résilience du secteur.
En effet, la hausse des coûts des engrais et du carburant, à laquelle s'ajoute l'augmentation des coûts des produits de protection des cultures, représente un surcoût d'environ 25 % par rapport à l'année dernière. En outre, la flambée des prix de l'énergie, et en particulier du gaz naturel, augmente considérablement les coûts de transformation de la betterave. «Après cinq années de crises et de faibles prix du sucre et de la betterave sucrière, qui ont fragilisé le secteur, ces fondamentaux doivent être pris en compte en premier lieu par le marché et se refléter dans les négociations contractuelles en cours entre les fabricants et les utilisateurs de sucre, c'est-à-dire dans les prix européens du sucre.», selon Peter Haegeman, secrétaire général de la CBB. En outre, le seuil de référence du sucre de l'UE (404,4 €/t départ usine), inchangé depuis 17 ans, doit être revu pour tenir compte de l'augmentation spectaculaire des coûts agricoles et industriels afin de mettre en place un filet de sécurité efficace pour le secteur.
Dans un contexte de hausse des prix des cultures de substitution, une nouvelle diminution de la superficie consacrée à la betterave sucrière au cours de la prochaine campagne 2023/24 entraînerait une crise de l'approvisionnement dans plusieurs régions européennes. Cela mettrait en péril le secteur européen de la betterave dont le marché s'est déjà transformé en importateur net depuis 2018. La CBB tire donc la sonnette d’alarme. « Il est évident que nous risquons d'être coincés entre des coûts d'intrants élevés et des prix de sucre trop bas. Le moment et l'ampleur de cet étouffement, s'il se produit, affecteraient fortement et de manière irréversible la résilience de notre secteur et sa capacité à relever le défi critique de la souveraineté mis en évidence par la situation tragique en Ukraine.», précise Peter Haegeman.
