Accueil Archive

Être autonome en énergie

Temps de lecture : 3 min

Comment allons-nous nous chauffer et faire tourner nos tracteurs quand il n’y aura plus de gaz ou de pétrole ? Nécessairement avec les énergies renouvelables, mais celles-ci sont intermittentes. La solution est donc de pouvoir les stocker. Stocker l’électricité sur le long terme est impossible, mais cela pourrait se faire par méthanation (à ne pas confondre avec la biométhanisation), qui est un procédé chimique, donc pas par fermentation, qui combine le CO2 et le H2 pour en faire du CH4, le méthane.

Ce serait, j’estime, vraiment une bonne solution, car nous sommes très bien équipés pour ce méthane avec notre réseau de distribution de gaz et nos voitures fonctionnant au CNG, pour ceux qui en possèdent déjà. Malheureusement, ce procédé rencontre un gros problème : l’encrassement du catalyseur intervenant dans cette réaction chimique.

Il existe également une autre solution : le stockage de l’énergie sous forme d’hydrogène comprimé à domicile, donc local et décentralisé. J’ai trouvé sur Arte un très beau documentaire à ce sujet (https://www.arte.tv/fr/videos/100300-082-A/arte-regards-l-hydrogene-l-en...) dans lequel on présente notamment un particulier qui fait installer chez lui des bonbonnes d’hydrogène alimentées par les panneaux photovoltaïques se trouvant sur son toit. Sa maison sera donc complètement autonome en énergie, même en hiver.

Je voudrais compléter cette information en mentionnant tout l’intérêt de la géothermie horizontale pour chauffer sa maison, puisque cette technique permettrait de diviser par quatre l’énergie consommée si on a des radiateurs conventionnels et par six si on dispose d’un plancher chauffant. La géothermie permet donc de réduire notablement le volume d’hydrogène à stocker.

La géothermie horizontale consiste à enfouir à 1,20 m de profondeur un serpentin qui alimente une pompe à chaleur en prélevant la chaleur du sol au moyen de l’eau contenue dans le serpentin. À cette profondeur, la température de la terre ne descend jamais en dessous de 9 ou 10 ºC, ce qui assure un très bon fonctionnement de la pompe à chaleur tout au long de l’hiver, contrairement aux pompes à chaleur air-air dont le fonctionnement peut fluctuer en fonction des températures extérieures.

L’installation du système requiert une grande surface de terrain qui doit être équivalente à 1,5 à 2 fois la surface à chauffer.

Mais revenons à l’hydrogène. J’imagine aisément les fermiers avoir leurs grands toits de hangars couverts de panneaux photovoltaïques leur permettant de stocker de l’hydrogène qui fera rouler leurs tracteurs équipés de piles à combustible.

Vous me direz que tout cela coûte énormément cher. Pour fixer un prix, le documentaire d’Arte mentionne au bout de 13 minutes que la plus petite installation domestique stockant l’hydrogène coûte 55.000 €. Il est probable que ce prix diminuera quand ces machines seront produites en grande série. Et sitôt installées, il ne faut plus acheter le moindre kWh d’électricité ou de gazoil. On est totalement indépendant des frasques de Poutine.

Je suis très content d’avoir vu ce documentaire, car si tout le monde dit qu’il faut du changement, personne ne dit jamais comment. Tout espoir n’est donc pas perdu, mais il est temps de se bouger.

E.B.

La Une

L’agriculture wallonne sous pression, entre adaptation et avenir incertain

Economie Comment assurer l’avenir de l’agriculture wallonne face à l’urgence climatique, aux bouleversements géopolitiques et à l’incertitude européenne ? C’est autour de cette interrogation qu’une table ronde, organisée le 15 juillet dernier à Hannut par CBC Banque, a réuni la ministre Anne-Catherine Dalcq, Michaël Coulouse, agriculteur et hôte de l’événement, Benoît Dardenne, consultant à la FJA et Bernard Keppenne, économiste en chef au sein du bancassureur belge.
Voir plus d'articles
Le choix des lecteurs