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À adapter pour les plantes

présentant un stade avancé en cette sortie d’hiver

Les températures des mois d’octobre et novembre ont été particulièrement élevées pour la période et certains escourgeons ont déjà profité de ces conditions et de la minéralisation pour prélever de l’azote dans le profil. Nous ne connaissons pas encore les conditions printanières qui influenceront particulièrement fort la valorisation des fractions d’azote qui seront apportées, toutefois, les premières analyses de reliquats azotés dans le sol réalisées fin janvier permettent d’estimer l’état moyen des profils azotés en escourgeon.

Temps de lecture : 6 min

Quarante-neuf parcelles d’escourgeon ont été échantillonnées en ce début d’année 2023 (tableau 01). Les quantités d’azote disponibles dans les 90 premiers centimètres du profil sont similaires aux années précédentes et se rapprochent de la moyenne de ces 13 dernières années (30 kg Nmin/ha sur 0-90 cm). L’azote est réparti uniformément dans les trois horizons du sol.

Le conseil de fertilisation

La fumure de référence conseillée pour 2023 est basée sur les résultats de l’analyse pluriannuelle (2018 à 2022), de l’expérience du passé et sur une analyse des résultats des essais « fumures » de 2022 ainsi que sur base des observations de ce début de saison et sur le prix des engrais toujours particulièrement élevés cette saison.

Étant donné que les réponses à l’azote diffèrent entre les variétés lignées et hybrides, les schémas de fumure seront traités séparément pour ces deux types de variétés.

Attention néanmoins que ces conseils de fumures doivent être ajustés à chaque parcelle (région, état du sol, précédent, apport de fumure organique…). Des facteurs de corrections sont indispensables pour arriver au programme de fumure qui correspond à votre parcelle !

La fumure de référence proposée en 2023 pour l’escourgeon ligné est de :

– 55 N pour la fraction du tallage (1ière fraction) ;

– 55 N pour la fraction du redressement (2e fraction) ;

– 50 N pour la fraction de la dernière feuille (3e fraction).

La fumure de référence proposée pour l’escourgeon hybride est de :

– 25 N pour la fraction du tallage (1ère fraction) ;

– 75 N pour la fraction du redressement (2e fraction) ;

– 75 N pour la fraction de la dernière feuille (3e fraction).

La fumure proposée est identique à l’année dernière car les résultats des essais montrent encore une fois que ces programmes donnent de bons résultats même en tenant compte de la flambée des prix de l’azote. Il est toutefois bon de le rappeler et de garder en tête, particulièrement en 2023 avec un prix de l’engrais encore élevé, qu’il n’est pas judicieux d’augmenter trop fortement sa dose totale au risque de voir son rendement économique chuter. Les essais montrent qu’une fumure raisonnée permet d’éviter les surcoûts de fertilisation et d’obtenir un bon rendement économique tout en préservant l’environnement.

Situation exceptionnelle et stades avancés

Situation exceptionnelle cette année, les semis précoces (avant octobre par exemple) ont profité des températures clémentes du mois d’octobre et de novembre. Ils atteignent des stades très avancés dans certaines parcelles (stade fin tallage début février) !

La fumure de référence en trois fractions est alors à ajuster vu qu’il est déjà trop tard pour apporter la fraction de tallage. Ces escourgeons ont souvent déjà profité de la minéralisation d’automne, toutefois, il est important de leur apporter de l’azote mais de façon ajustée.

Pour l’escourgeon ligné, la fumure proposée est de :

– 0 N pour la fraction du tallage (1ère fraction) ;

– 80 N pour la fraction du redressement (2e fraction) ;

– 60 N pour la fraction de la dernière feuille (3e fraction).

Pour l’escourgeon hybride, la fumure proposée est de :

– 0 N pour la fraction du tallage (1ère fraction) ;

– 75 N pour la fraction du redressement (2e fraction) ;

– 75 N pour la fraction de la dernière feuille (3e fraction).

À adapter selon la situation

La fumure de référence est valable dans la majorité des situations culturales. Le meilleur moment pour effectuer l’apport post-hivernal de tallage doit coïncider avec la reprise de la végétation. Intervenir plus tôt ne s’est jamais concrétisé par un bénéfice à la culture, au contraire une telle pratique présente des risques pour l’environnement et pour la culture.

D’une manière générale, le conseil est de ne pas renforcer la fraction de tallage de la fumure azotée, qui reste de 25 kg N/ha pour les variétés hybrides et de 55 kg N/ha pour les variétés lignées. Dans une situation normale, augmenter de manière trop importante ces fumures risquerait de provoquer un développement de talles surnuméraires, non productives et génératrices de difficultés de conduite de la culture (densité de végétation trop forte, verse, maladies…).

Toutefois, il est important de tenir compte de facteurs correctifs pour sa parcelle et une majoration de la dose préconisée au tallage doit se concevoir dans certaines situations particulières, lorsque l’emblavure apparaît claire ou peu développée à la sortie de l’hiver, comme dans les exemples suivants :

– cas de certains semis tardifs ;

– suite à l’arrêt précoce de la végétation à l’arrière-saison ;

– suite à un déchaussement de plante.

Faire l’impasse sur la fraction de tallage

Dans certaines situations, une impasse de la fraction de tallage est possible :

– dans les parcelles à bonne minéralisation (en région limoneuse et sablo-limoneuse) ;

– dans des cultures très denses en sortie d’hiver ;

– dans les parcelles où la culture est plus précoce et proche du redressement à la sortie de l’hiver ;

– lorsque les conditions climatiques sont particulièrement favorables.

Si l’impasse de la fraction de tallage est nécessaire ou justifiée, il reste important de respecter certaines consignes quant au moment de l’application. Faire l’impasse de toute fumure avant le stade 1er nœud est souvent pénalisant. De ce fait, il conviendra donc d’anticiper et d’appliquer la fraction unique « tallage + redressement » quelques jours avant le stade « épis à 1 cm », en veillant à ne pas dépasser un total de 115 kg N/ha. Toutefois, le conseil du Livre Blanc est de se limiter à 100 kg N/ha.

À l’opposé, il convient de ne pas faire l’impasse sur la fumure de tallage dans des parcelles peu fertiles ou trois froides, même en Hesbaye.

Les deux dernières fractions

À partir du stade redressement, les besoins de l’escourgeon deviennent importants. Les disponibilités à ce stade doivent être suffisantes pour couvrir les besoins afin d’éviter toute faim azotée mais, comme pour le tallage, il est inutile, quelles que soient les situations, d’appliquer des fumures excessives au risque d’entraîner ultérieurement des problèmes de verse, maladies…

La fraction de dernière feuille est destinée à assurer le remplissage maximum des grains en maintenant une activité photosynthétique la plus longue possible pour permettre un transfert parfait des matières de réserve vers le grain.

D’après le Livre Blanc céréales

, février 2023

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