Prorogation de l’accord d’Istanbul
Sous l’égide de l’Onu, l’Ukraine et la Russie ont trouvé un accord pour prolonger une seconde fois l’accord d’Istanbul relatif aux exportations de céréales ukrainiennes en mer Noire.
À l’issue d’intenses négociations sous les auspices d’Ankara et de l’Onu, l’accord d’Istanbul relatif aux exportations de céréales ukrainiennes en mer Noire (conclu en juillet 2022 dans le contexte de la guerre en Ukraine) a été étendu in extremis le 18 mars, mais Kiev et Moscou divergeaient sur la durée de la prolongation.
Il devait arriver à échéance le soir même après avoir été reconduit une première fois mi-novembre pour 120 jours. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a été le premier à annoncer son extension en soulignant l’importance de cette initiative « pour l’approvisionnement alimentaire mondial ». Ni les Nations unies ni Ankara n’ont toutefois donné de précisions sur la durée de la prolongation.
Le ministre ukrainien des Infrastructures a affirmé que cette prolongation avait été actée pour une période de 120 jours, conformément au souhait des autorités turques. Mais Moscou l’a vite contredit, en assurant que seule une prolongation de 60 jours avait été décidée.
Deux jours après la prorogation de l’accord, le président russe Vladimir Poutine a déclaré le 20 mars lors d’un discours devant des responsables africains que « si nous décidons de ne pas prolonger cet accord dans 60 jours, alors nous sommes prêts à livrer depuis la Russie gratuitement tout le volume qui était destiné ces derniers temps aux pays les plus nécessiteux d’Afrique ».
Avant d’ajouter que la Russie « remplit consciencieusement toutes ses obligations, notamment en engrais pour les États du continent, contribuant ainsi à assurer leur sécurité alimentaire ». Il a une nouvelle fois réitéré ses critiques envers les Européens, les accusant d’accaparer les céréales qui quittent les ports ukrainiens. Selon lui, « seules 3 Mt de céréales ont été expédiées vers l’Afrique et 1,3 Mt vers les pays les plus pauvres d’Afrique, contre 12 Mt envoyées de Russie vers le continent ».
Avant de prévenir que Moscou « décidera de sa participation future à l’accord céréalier à condition qu’il soit mis en œuvre de manière juste et complète ». La Russie se plaint que le second accord relatif à l’exportation des engrais russes, conclu également en juillet 2022, ne soit pas encore totalement respecté en raison des sanctions occidentales.